A lire ou à écouter en podcast :
Un constat préoccupant, bien réel
Selon les dernières données du Haut-Commissariat au Plan, environ 1 enfant marocain sur 10 souffre d’obésité, et plus d’un tiers présentent un excès de poids. Ces chiffres grimpent dans les milieux urbains, où les plats faits maison cèdent la place aux repas ultra-transformés et livrés à domicile. Les écoles privées des grandes villes sont souvent les premières à remarquer cette tendance : distributeurs de snacks, pauses sucrées, manque d’activité physique, journées longues.
À Casablanca, un nutritionniste scolaire affirme que « les enfants consomment en une journée plus de sucre que leurs grands-parents en une semaine ». Mais le phénomène ne se limite plus aux villes : il gagne les zones rurales, où l’accès à des produits transformés devient plus facile et où la publicité influence de plus en plus les habitudes.
Ce que les chiffres traduisent, c’est moins une question de richesse qu’un effet de transition nutritionnelle : on mange plus, différemment, et souvent moins bien.
À Casablanca, un nutritionniste scolaire affirme que « les enfants consomment en une journée plus de sucre que leurs grands-parents en une semaine ». Mais le phénomène ne se limite plus aux villes : il gagne les zones rurales, où l’accès à des produits transformés devient plus facile et où la publicité influence de plus en plus les habitudes.
Ce que les chiffres traduisent, c’est moins une question de richesse qu’un effet de transition nutritionnelle : on mange plus, différemment, et souvent moins bien.
Un mélange explosif : industrialisation, sédentarité et marketing
La croissance du marché de la restauration rapide au Maroc illustre ce glissement. D’après un rapport de Euromonitor International (2024), le pays compte aujourd’hui plus de 1 200 enseignes de fast-food, dont la majorité vise les jeunes et les familles. Parallèlement, le temps d’écran des enfants marocains dépasse en moyenne 4 heures par jour, selon une enquête menée par le ministère de la Santé et l’OMS. Résultat : un cocktail dangereux entre apports caloriques élevés et dépense physique minimale.
Le marketing alimentaire joue aussi un rôle clé. Certaines marques locales et internationales ciblent directement les enfants à travers les réseaux sociaux ou les chaînes jeunesse. Les emballages colorés, les mascottes ou les jouets gratuits créent une culture alimentaire du plaisir instantané, difficile à contrer par l’éducation nutritionnelle. Et pourtant, le Maroc n’est pas inactif. Depuis 2022, un projet pilote de réglementation de la publicité alimentaire à destination des enfants a été lancé à Rabat et Casablanca, en collaboration avec l’OMS.
L’objectif : réduire l’exposition des mineurs aux messages favorisant la malbouffe. Mais son application reste inégale.
Le marketing alimentaire joue aussi un rôle clé. Certaines marques locales et internationales ciblent directement les enfants à travers les réseaux sociaux ou les chaînes jeunesse. Les emballages colorés, les mascottes ou les jouets gratuits créent une culture alimentaire du plaisir instantané, difficile à contrer par l’éducation nutritionnelle. Et pourtant, le Maroc n’est pas inactif. Depuis 2022, un projet pilote de réglementation de la publicité alimentaire à destination des enfants a été lancé à Rabat et Casablanca, en collaboration avec l’OMS.
L’objectif : réduire l’exposition des mineurs aux messages favorisant la malbouffe. Mais son application reste inégale.
Entre prévention et solutions locales : un défi collectif
L’obésité infantile n’est pas qu’une question d’image ou de chiffres : elle ouvre la voie à des maladies chroniques précoces (diabète, hypertension, troubles métaboliques) et pèse sur le système de santé. Le Maroc commence à intégrer cette réalité dans ses politiques publiques, mais le défi réside dans la cohérence des actions.
Des initiatives locales émergent pourtant avec succès : À Marrakech, le programme “Bougeons ensemble” incite les écoles à introduire 30 minutes d’activité physique quotidienne. À Agadir, la coopérative “Terres d’Avenir” propose des paniers hebdomadaires de fruits et légumes à prix subventionnés pour les familles à faibles revenus.
Et à Casablanca, certaines cantines scolaires expérimentent une labellisation “repas équilibré”, en partenariat avec des nutritionnistes. Ces exemples montrent que la solution n’est pas uniquement médicale, mais sociale, éducative et communautaire. Elle passe par un changement global : apprendre à cuisiner autrement, valoriser les produits locaux, et redonner du sens à l’alimentation.
Des initiatives locales émergent pourtant avec succès : À Marrakech, le programme “Bougeons ensemble” incite les écoles à introduire 30 minutes d’activité physique quotidienne. À Agadir, la coopérative “Terres d’Avenir” propose des paniers hebdomadaires de fruits et légumes à prix subventionnés pour les familles à faibles revenus.
Et à Casablanca, certaines cantines scolaires expérimentent une labellisation “repas équilibré”, en partenariat avec des nutritionnistes. Ces exemples montrent que la solution n’est pas uniquement médicale, mais sociale, éducative et communautaire. Elle passe par un changement global : apprendre à cuisiner autrement, valoriser les produits locaux, et redonner du sens à l’alimentation.
Un enjeu générationnel
Ce qui se joue derrière ces chiffres, c’est l’avenir d’une génération. Une génération qui grandit entre les vidéos de recettes ultra-rapides sur TikTok et la disparition progressive des repas familiaux traditionnels. Une génération qui, paradoxalement, vit dans un pays où la gastronomie est inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO, mais où la transmission culinaire s’efface.
L’obésité infantile au Maroc est le symptôme d’un déséquilibre global : entre modernité et traditions, consommation et santé, urgence économique et lenteur éducative. La solution viendra sans doute d’un mélange d’outils : éducation précoce à la nutrition, régulation plus ferme du marketing alimentaire, valorisation des circuits courts et engagement parental.
Car au fond, il ne s’agit pas de “faire maigrir” une génération, mais de lui réapprendre à vivre sainement dans un monde saturé.
L’obésité infantile au Maroc est le symptôme d’un déséquilibre global : entre modernité et traditions, consommation et santé, urgence économique et lenteur éducative. La solution viendra sans doute d’un mélange d’outils : éducation précoce à la nutrition, régulation plus ferme du marketing alimentaire, valorisation des circuits courts et engagement parental.
Car au fond, il ne s’agit pas de “faire maigrir” une génération, mais de lui réapprendre à vivre sainement dans un monde saturé.