La planète Police débarque à Marrakech pour un sommet explosif
Marrakech vit une semaine pas comme les autres : depuis ce lundi, la ville accueille la 93e Assemblée générale d’Interpol, l’un des plus grands rendez-vous sécuritaires du globe. Pendant quatre jours, les chefs de police de 196 pays, ministres et experts vont plancher sur les nouvelles menaces qui bousculent la planète. C’est la première fois que le Maroc accueille cet événement, et la symbolique est forte.
La cérémonie d’ouverture a été marquée par deux discours attendus : celui d’Abdellatif Hammouchi, patron de la DGSN et de la DGST, et celui du président d’Interpol, le général-major Ahmed Naser Al-Raisi. Autour d’eux, un casting lourd : le ministre de l’Intérieur Abdelouafi Laftit, le chef de la diplomatie Nasser Bourita, le ministre délégué au Budget Fouzi Lekjaa, ainsi que plusieurs responsables marocains et internationaux. Le secrétaire général d’Interpol, Valdecy Urquiza, et celui du Conseil des ministres arabes de l’Intérieur, Mohamed Ben Ali Koman, étaient également présents.
Pour lancer les travaux, une vidéo a retracé l’évolution de la police marocaine, un clin d’œil appuyé à la modernisation des services de sécurité du Royaume, régulièrement salués dans la coopération internationale.
L’enjeu de cette assemblée est simple : comprendre et contrer les nouvelles formes de criminalité mondiale. Chaque année, Interpol analyse les grandes tendances criminelles, mais l’édition 2025 tombe à un moment particulièrement sensible : explosion des fraudes transnationales, cyberattaques intensifiées, réseaux d’escroquerie numérisés, et une criminalité organisée devenue plus agile que jamais.
Au programme cette semaine : lutte contre les réseaux criminels internationaux, démantèlement des centres d’escroquerie basés à l’étranger, renforcement des capacités d’Interpol dans la formation policière, et promotion des femmes dans les métiers de la sécurité. Un focus particulier sera également consacré au projet pilote “Notice d’argent”, une initiative visant à tracer et saisir les flux financiers criminels. Autre dossier brûlant : encourager les États à ratifier la Convention de l’ONU contre la cybercriminalité.
La session de Marrakech devra aussi élire les nouveaux membres du Comité exécutif d’Interpol, y compris le futur président de l’Organisation. Une échéance déterminante pour les années à venir, puisque ce comité décide de la stratégie d’Interpol entre deux assemblées générales.
Au-delà des analyses et des résolutions, ce sommet reste surtout un espace de coopération. Dans les couloirs, les délégations échangent discretos sur des dossiers sensibles, nouent des partenariats, coordonnent des enquêtes transfrontalières. Comme disent certains experts, “Interpol, c’est un peu le WhatsApp sécurisé de la planète Sécurité”.
La session se poursuit jusqu’au 27 novembre. Les regards restent braqués sur Marrakech, où se dessinent les futures lignes de défense face aux menaces globales. Les décisions prises cette semaine pourraient façonner la lutte internationale contre la criminalité pour les années à venir.