Les ports méditerranéens de Tanger à Saïdia ont vu les débarquements de la pêche côtière et artisanale s’élever à 14 346 tonnes (T) à fin novembre 2025, soit une augmentation d’environ 7 % par rapport à la même période de l’année précédente. En valeur, les produits débarqués ont généré près de 626,09 millions de dirhams (MDH), contre 608,83 MDH en 2024, soit une progression de 3 %.
Cette dynamique méditerranéenne contraste avec plusieurs autres segments du secteur. Par exemple, les poissons pélagiques, traditionnellement abondants le long de cette côte, ont légèrement reculé : 5 005 T ont été débarquées, soit une baisse d’environ 2 % par rapport à fin novembre 2024 (5 083 T), pour une valeur estimée à 122,58 MDH.
À l’inverse, les poissons blancs ont porté une note plus optimiste, avec 2 712 T débarquées, en hausse de 19 %, générant 99,31 MDH, contre 94,33 MDH l’an passé. Ce rééquilibrage entre espèces pourrait refléter une adaptation progressive des pêcheurs aux variations des écosystèmes marins dans un contexte climatique mouvant.
Pour certains segments, toutefois, la saison a été plus difficile. Les débarquements de céphalopodes ont diminué de 6 %, à 4 465 T, pour 307,09 MDH, quand ceux des crustacés ont reculé de 7 % à 1 199 T, même si ces derniers ont malgré tout généré un +2 % en valeur (89,65 MDH).
Sur le plan national, le tableau reste plus sombre. Les débarquements des produits commercialisés de la pêche côtière et artisanale ont atteint 1 048 347 T à fin novembre, soit une baisse globale de 15 % par rapport à la même période de 2024. En valeur, la tendance est également à la contraction, avec une légère baisse de 4 %, à 9,57 milliards de DH, contre plus de 9,95 milliards de DH l’année précédente.
Pour les acteurs du secteur, ces chiffres disent beaucoup. Si les ports méditerranéens tiennent mieux que prévu, cela ne compense pas entièrement les reculs enregistrés ailleurs le long du littoral atlantique, où l’activité reste soumise à des variations saisonnières plus marquées, aux conditions climatiques et aux défis de disponibilité des ressources halieutiques.
À l’heure où le débat sur la durabilité des ressources marines s’intensifie, les résultats du dernier rapport de l’ONP dressent un tableau contrasté : une pêche méditerranéenne robuste, portée par des hausses ponctuelles, et un cadre national encore fragile, marqué par une baisse générale des volumes et des revenus. Pour les pêcheurs et les décideurs, le défi consiste désormais à transformer ces signes positifs régionaux en trajectoire de croissance durable pour l’ensemble du secteur, garantissant à la fois viabilité économique et préservation des écosystèmes marins.