Penser l’avenir du Maroc : la prospective stratégique comme boussole nationale


Rédigé par La rédaction le Vendredi 20 Juin 2025

À l’ouverture du colloque international sur la prospective et l’intelligence stratégique, organisé en partenariat entre le Haut-Commissariat au Plan (HCP) et l’École des Sciences de l’Information (ESI), le Haut-Commissaire au Plan a livré une allocution forte et structurante, appelant à faire de la prospective un pilier fondamental de l’élaboration des politiques publiques au Maroc.



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Dans un monde en mutation rapide, où dominent incertitudes géopolitiques, transitions technologiques, bouleversements climatiques et pressions sociales croissantes, le Maroc se doit – selon le Haut-Commissaire – de se doter d’une vision claire de son avenir. « Les pays qui prospéreront seront ceux capables d’aligner efficacement leurs politiques publiques avec une vision structurée de l’avenir », a-t-il déclaré, soulignant que la prospective ne saurait être réservée aux cercles technocratiques, mais qu’elle doit infuser toute la société.

Une monarchie garante du temps long
Insistant sur la dimension historique et civilisationnelle du Maroc, l’intervenant a rappelé que l’institution monarchique, dans sa stabilité et sa continuité, constitue un levier stratégique majeur pour ancrer une vision intergénérationnelle. À cet égard, l’appel royal à un nouveau modèle de développement et à une mobilisation nationale illustre parfaitement l’usage de la prospective comme instrument de transformation structurelle.

Le HCP au cœur de la réflexion stratégique
Le Haut-Commissariat au Plan s’affirme ainsi comme un acteur central de cette dynamique. Fort de ses missions de planification, de veille et d’analyse, il est engagé dans des chantiers majeurs tels que le suivi des Objectifs de Développement Durable à l’horizon 2030, les études « Maroc 2030 », ou encore l’analyse des mutations issues du RGPH 2024. Pour le Haut-Commissaire, la prospective stratégique est une réponse à l’obsolescence de la planification classique : « Elle ne projette pas seulement des tendances, elle éclaire les choix du présent. »

Construire une intelligence collective et territoriale
L’une des ambitions fortes exprimées dans ce discours est l’ancrage territorial de la prospective. Le Maroc, engagé dans un processus de régionalisation avancée, doit développer une intelligence stratégique adaptée à chaque territoire. Ce modèle suppose non seulement des données solides, mais également une coopération renforcée entre institutions, collectivités, acteurs économiques et société civile.

L’orateur a plaidé pour une mise en réseau des compétences, la création d’un « hub national d’intelligence prospective » et un engagement résolu vers une gouvernance fondée sur l’analyse de données, l’IA, l’interdisciplinarité et l’innovation. L’approche prospective, a-t-il insisté, ne peut réussir sans une solide intelligence collective. Elle exige de « co-construire une trajectoire commune, au service de l’intérêt général et de la résilience nationale. »

ESI : 50 ans au service de l’intelligence nationale
Cette rencontre fut également l’occasion de rendre hommage à l’École des Sciences de l’Information, qui célèbre cette année son cinquantième anniversaire. Le Haut-Commissaire a salué son rôle pionnier dans la formation aux métiers de la veille, de l’analyse stratégique et de la gestion de la connaissance. L’organisation de ce colloque par l’ESI s’inscrit pleinement dans sa vocation de mettre les savoirs au service du développement.

Vers une vision nationale durable et partagée
À travers ce discours, le message est clair : le Maroc doit intégrer la prospective et l’intelligence stratégique comme leviers fondamentaux de son développement. Il ne s’agit pas seulement d’anticiper, mais de bâtir collectivement l’avenir souhaité. L’enjeu n’est pas technique, il est éminemment politique et sociétal : il s’agit de penser l’avenir pour mieux le construire.




Vendredi 20 Juin 2025
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