Marché mondial : recul des ventes marocaines de phosphates en Amérique latine
Le phosphate, ressource stratégique du Maroc, continue de jouer un rôle clé dans ses échanges commerciaux internationaux. En janvier 2025, le royaume a exporté 4,6 millions de dollars de phosphate de calcium vers le Pérou, selon les données de la SUNAT (Superintendencia Nacional de Aduanas y de Administración Tributaria) et de l’ADEX (Association des Exportateurs péruviens). Cependant, ce chiffre représente une baisse de 15,2 % par rapport à la même période en 2024.
Cette diminution s’inscrit dans un contexte mondial marqué par des fluctuations importantes des prix des engrais et des matières premières. La demande mondiale de phosphate, utilisé principalement dans la production d’engrais agricoles, a été affectée par plusieurs facteurs, notamment la hausse des coûts logistiques, les tensions géopolitiques et une baisse de la consommation dans certains marchés clés.
Pour le Maroc, premier exportateur mondial de phosphates et de ses dérivés, cette baisse soulève des questions sur la durabilité de ses parts de marché dans des régions comme l’Amérique latine. Le Pérou, bien que n’étant pas le principal client du Maroc, reste un marché stratégique pour les exportations de phosphates, en raison de son secteur agricole en pleine croissance.
Les experts expliquent que cette baisse pourrait également être liée à une diversification des fournisseurs par le Pérou. Des pays comme la Chine ou la Russie, également producteurs de phosphates, cherchent à accroître leur présence sur ce marché, offrant parfois des prix compétitifs ou des conditions commerciales plus avantageuses.
Cependant, le Maroc conserve un avantage indéniable grâce à l’expertise de l’Office Chérifien des Phosphates (OCP), leader mondial dans ce secteur. L’OCP continue d’innover en proposant des solutions adaptées aux besoins spécifiques des agriculteurs, notamment des engrais personnalisés et des services de conseil agricole.
Pour les jeunes Marocains, cette situation met en lumière l’importance stratégique du secteur des phosphates et les opportunités qu’il offre dans des domaines tels que la recherche, la logistique ou encore l’ingénierie chimique. « Le phosphate est une richesse nationale, mais nous devons investir davantage dans l’innovation et la diversification pour rester compétitifs », explique un économiste marocain.
Le marché des engrais reste sous pression, notamment en raison des défis environnementaux et de la nécessité de développer des alternatives plus durables. Le Maroc, grâce à ses vastes réserves de phosphate, a une opportunité unique de jouer un rôle central dans cette transition, en investissant dans des technologies vertes et en renforçant ses partenariats internationaux.
Malgré la baisse des exportations vers le Pérou, le Maroc demeure un acteur incontournable du marché mondial des phosphates. Les prochains mois seront cruciaux pour évaluer l’évolution de la demande et ajuster les stratégies commerciales afin de maintenir sa position de leader.