Par Abdelghani El Arrasse
Depuis plus de quatre décennies, le Maroc a multiplié les programmes pour encourager l’initiative privée : Jeunes Promoteurs dans les années 80, Auto-emploi, Moukawalati, puis plus récemment Intelaka et Forsa. Tous avaient un point commun : ils ont privilégié l’aspect financier (crédit, subvention, garantie publique). Or, après quarante ans d’efforts, un constat s’impose : le financement seul n’a jamais suffi à bâtir un tissu entrepreneurial solide et durable.
La réalité est claire : beaucoup d’entreprises créées dans ce cadre ont disparu après quelques années, faute d’accompagnement adapté, de formation, ou de véritable culture entrepreneuriale.
La réalité est claire : beaucoup d’entreprises créées dans ce cadre ont disparu après quelques années, faute d’accompagnement adapté, de formation, ou de véritable culture entrepreneuriale.
Une société encore prisonnière du réflexe du salariat
Le problème est d’abord culturel et éducatif. Dans de nombreuses familles marocaines, les parents orientent encore leurs enfants vers un emploi stable – idéalement la fonction publique – plutôt que de les inciter à transformer leurs idées et leurs passions en projets d’entreprise.
Ce biais est renforcé par une école et une université qui, malgré quelques avancées, forment encore principalement des chercheurs d’emploi et non des créateurs de valeur.
Résultat : les jeunes porteurs d’idées innovantes manquent de confiance, d’accompagnement et de reconnaissance sociale.
Ce biais est renforcé par une école et une université qui, malgré quelques avancées, forment encore principalement des chercheurs d’emploi et non des créateurs de valeur.
Résultat : les jeunes porteurs d’idées innovantes manquent de confiance, d’accompagnement et de reconnaissance sociale.
L’urgence d’un tournant dans le PLF 2026
Le Projet de Loi de Finances 2026 représente une occasion historique de corriger cette trajectoire. Il doit aller au-delà des mécanismes financiers et introduire des mesures fortes pour diffuser une véritable culture entrepreneuriale au Maroc.
1. Éducation et sensibilisation
Introduire un enseignement obligatoire de l’entrepreneuriat dès le collège.
Développer des clubs d’innovation et de mini-entreprises scolaires.
Généraliser les incubateurs universitaires pour accompagner les étudiants.
2. Familles et société
Lancer des campagnes nationales de sensibilisation pour valoriser les jeunes entrepreneurs comme modèles de réussite.
Créer un crédit d’impôt pour les familles qui inscrivent leurs enfants dans des activités extrascolaires liées à l’innovation, à l’artisanat ou au digital.
3. Accompagnement ciblé
Conditionner les financements publics (Intelaka, Forsa) à la participation à des formations pratiques (gestion, marketing, digitalisation).
Mettre en place des pôles régionaux de mentorat associant chefs d’entreprises, associations professionnelles et collectivités territoriales.
1. Éducation et sensibilisation
Introduire un enseignement obligatoire de l’entrepreneuriat dès le collège.
Développer des clubs d’innovation et de mini-entreprises scolaires.
Généraliser les incubateurs universitaires pour accompagner les étudiants.
2. Familles et société
Lancer des campagnes nationales de sensibilisation pour valoriser les jeunes entrepreneurs comme modèles de réussite.
Créer un crédit d’impôt pour les familles qui inscrivent leurs enfants dans des activités extrascolaires liées à l’innovation, à l’artisanat ou au digital.
3. Accompagnement ciblé
Conditionner les financements publics (Intelaka, Forsa) à la participation à des formations pratiques (gestion, marketing, digitalisation).
Mettre en place des pôles régionaux de mentorat associant chefs d’entreprises, associations professionnelles et collectivités territoriales.
Des mesures fiscales à impact direct
Le PLF 2026 pourrait également introduire :
-une exonération fiscale partielle pour les micro-entreprises créées par des jeunes de moins de 35 ans ;
-une déduction des dépenses de formation entrepreneuriale pour les entreprises qui investissent dans le mentorat ;
-un fonds d’accompagnement non financier destiné à la formation, au coaching et au suivi post-création.
En conclusion, Il est temps que le Maroc passe d’une logique de subvention à une logique de transformation culturelle. La réussite du PLF 2026 ne se mesurera pas seulement en milliards de dirhams mobilisés, mais dans la capacité du pays à encourager chaque jeune à voir dans ses passions une opportunité de projet, et dans chaque échec une étape vers la réussite. C’est en bâtissant cette culture entrepreneuriale au sein des familles, des écoles et des territoires que le Maroc pourra enfin transformer son immense potentiel démographique en véritable puissance économique.
-une exonération fiscale partielle pour les micro-entreprises créées par des jeunes de moins de 35 ans ;
-une déduction des dépenses de formation entrepreneuriale pour les entreprises qui investissent dans le mentorat ;
-un fonds d’accompagnement non financier destiné à la formation, au coaching et au suivi post-création.
En conclusion, Il est temps que le Maroc passe d’une logique de subvention à une logique de transformation culturelle. La réussite du PLF 2026 ne se mesurera pas seulement en milliards de dirhams mobilisés, mais dans la capacité du pays à encourager chaque jeune à voir dans ses passions une opportunité de projet, et dans chaque échec une étape vers la réussite. C’est en bâtissant cette culture entrepreneuriale au sein des familles, des écoles et des territoires que le Maroc pourra enfin transformer son immense potentiel démographique en véritable puissance économique.