Par Monceyf Fadili : Une émergence artistique en construction
Tableau de Karim LARGOU
Dans une ville telle que Casablanca, pôle de convergence des mutations économiques et sociales liées à la modernité et à l’ouverture au monde, promouvoir l’émergence artistique prend tout son sens : encourager la créativité et donner à voir des œuvres, produit d’une jeunesse désireuse de partager ses différentes formes d’inspiration graphiques et picturales, partie prenante des tendances qui animent la sphère artistique africaine. Une expression esthétique qui est appelée à intégrer le vaste champ de la culture, avec pour ambition d’« offrir une vitrine professionnelle aux artistes émergents, et sensibiliser le public à la diversité et à la vitalité de la scène artistique contemporaine » (Emergence – Le Salon de Casablanca).
L’ouverture à de jeunes artistes originaires de l’Afrique de l’Ouest traduit cette volonté d’encourager et de promouvoir les talents d’une jeunesse liée par les mêmes aspirations.
Au titre de l’accompagnement à cette initiative, le jury a retenu trois lauréats ; une manière d’encourager et de promouvoir une création artistique en construction, dans la perspective d’une ouverture au marché de l’art.
La peinture et dessin est récompensée du premier prix pour le travail de Karim Largou, marqué par une inclinaison pour le dessin et la représentation du corps, que complètent les techniques de peinture et gravure.
Le deuxième prix consacre le travail de Soukaina Bouali pour le textile et photo à travers le mariage de techniques mixtes telles que la photographie et la couture, dont la variété des matériaux lui est source d’inspiration – laines, tissus, fibres synthétiques.
Mehdi Ait El Mallali se voit décerner le troisième prix dans la catégorie photographie pour son travail axé sur l’analyse spatiale, qui privilégie l’instrument de la lumière comme révélateur et matière visuelle.
D’autres jeunes talents sont à retenir tels que Yasmine Majdi, dont le travail se situe à la rencontre du minimalisme et de l’expression émotionnelle : sensible aux formes, aux couleurs et textures, il affiche l’esthétique du quotidien.
Rassane Fadili, dont la technique est en partie basée sur le dessin à l’encre sur papier, articule sa démarche autour des lieux pratiqués, des scènes du vécu mais aussi du rêve, donnant à sa production une empreinte mêlant le réel à l’onirique.
Quant à Kossi Tesprit, originaire du Togo, son travail se veut un appel à la bienveillance et à la solidarité, en immortalisant le quotidien des enfants des rues de Lomé, et en projetant sur leur univers de précarité des images de lumière porteuses d’espoir.
L’ouverture à de jeunes artistes originaires de l’Afrique de l’Ouest traduit cette volonté d’encourager et de promouvoir les talents d’une jeunesse liée par les mêmes aspirations.
Au titre de l’accompagnement à cette initiative, le jury a retenu trois lauréats ; une manière d’encourager et de promouvoir une création artistique en construction, dans la perspective d’une ouverture au marché de l’art.
La peinture et dessin est récompensée du premier prix pour le travail de Karim Largou, marqué par une inclinaison pour le dessin et la représentation du corps, que complètent les techniques de peinture et gravure.
Le deuxième prix consacre le travail de Soukaina Bouali pour le textile et photo à travers le mariage de techniques mixtes telles que la photographie et la couture, dont la variété des matériaux lui est source d’inspiration – laines, tissus, fibres synthétiques.
Mehdi Ait El Mallali se voit décerner le troisième prix dans la catégorie photographie pour son travail axé sur l’analyse spatiale, qui privilégie l’instrument de la lumière comme révélateur et matière visuelle.
D’autres jeunes talents sont à retenir tels que Yasmine Majdi, dont le travail se situe à la rencontre du minimalisme et de l’expression émotionnelle : sensible aux formes, aux couleurs et textures, il affiche l’esthétique du quotidien.
Rassane Fadili, dont la technique est en partie basée sur le dessin à l’encre sur papier, articule sa démarche autour des lieux pratiqués, des scènes du vécu mais aussi du rêve, donnant à sa production une empreinte mêlant le réel à l’onirique.
Quant à Kossi Tesprit, originaire du Togo, son travail se veut un appel à la bienveillance et à la solidarité, en immortalisant le quotidien des enfants des rues de Lomé, et en projetant sur leur univers de précarité des images de lumière porteuses d’espoir.
L’émergence des talents au défi de l’éducation artistique
Au-delà de l’initiative louable de présenter des jeunes talents, se pose la question de la diffusion d’une telle démarche à d’autres villes et à des publics plus larges, la sphère artistique et son émergence restant limitée à Casablanca et Rabat, Marrakech et Tanger.
S’agissant de jeunesse et d’art comme moyen d’expression, on rappellera que le cheminement vers la créativité et les différentes formes d’émergence esthétique passent par l’enseignement, qui sensibilise aux méthodes et instruments appropriés, dès le plus jeune âge. Une démarche qui fait défaut au sein de l’école marocaine, l’éducation artistique n’étant dispensée qu’à partir du collège et réservée à des établissements pilotes.
Or l’on sait l’importance de l’éducation artistique au sein des apprentissages et son rôle dans le développement cognitif et social des élèves, que l’Unesco met en évidence à travers les quatre compétences primordiales appelées les « 4 C » : pensée critique, communication, collaboration, créativité. Un impact sur les apprentissages que soulignent les Nations Unies (1989), qui reconnaissent « le droit de l’enfant au repos et aux loisirs, de se livrer au jeu et à des activités récréatives propres à son âge et de participer librement à la vie culturelle et artistique ».
Laissée-pour-compte de l’enseignement public, l’éducation artistique est tout aussi absente de l’enseignement supérieur, censé être le creuset de la formation académique. Deux écoles existent à ce jour pour un cursus de quatre ans : l’Ecole des Beaux-Arts de Casablanca rattachée à la Municipalité ; l’Institut National des Beaux-Arts de Tétouan – anciennement Ecole des Beaux-Arts de Tétouan, 1945 – dépendant du ministère de la Culture et doté de trois annexes depuis 2025 (Agadir Oujda, Rabat).
Un manque patent qui donne la mesure du vide à combler en matière d’éducation artistique dans le système scolaire, mais aussi en matière de formation des enseignants, au moment où la jeunesse marocaine fait de l’enseignement de qualité l’une de ses principales revendications.
Pour promouvoir l’émergence des jeunes talents, on rappellera le rôle des galeries d’art et leur relais auprès du public et des médias. Pôles de rencontre et vecteurs de communication, elles restent concentrées sur Casablanca et Marrakech avec l’émergence de la galerie Ababou à Rabat. Enfin, on ne saurait souligner l’importance des supports écrits artistiques à l’instar de l’excellente revue Diptyk qui, depuis 2009, commente l’actualité artistique de l’Afrique et du Monde arabe.
Villa des Arts – Casablanca
30, boulevard Brahim Roudani
Exposition jusqu’au 31 décembre 2025
S’agissant de jeunesse et d’art comme moyen d’expression, on rappellera que le cheminement vers la créativité et les différentes formes d’émergence esthétique passent par l’enseignement, qui sensibilise aux méthodes et instruments appropriés, dès le plus jeune âge. Une démarche qui fait défaut au sein de l’école marocaine, l’éducation artistique n’étant dispensée qu’à partir du collège et réservée à des établissements pilotes.
Or l’on sait l’importance de l’éducation artistique au sein des apprentissages et son rôle dans le développement cognitif et social des élèves, que l’Unesco met en évidence à travers les quatre compétences primordiales appelées les « 4 C » : pensée critique, communication, collaboration, créativité. Un impact sur les apprentissages que soulignent les Nations Unies (1989), qui reconnaissent « le droit de l’enfant au repos et aux loisirs, de se livrer au jeu et à des activités récréatives propres à son âge et de participer librement à la vie culturelle et artistique ».
Laissée-pour-compte de l’enseignement public, l’éducation artistique est tout aussi absente de l’enseignement supérieur, censé être le creuset de la formation académique. Deux écoles existent à ce jour pour un cursus de quatre ans : l’Ecole des Beaux-Arts de Casablanca rattachée à la Municipalité ; l’Institut National des Beaux-Arts de Tétouan – anciennement Ecole des Beaux-Arts de Tétouan, 1945 – dépendant du ministère de la Culture et doté de trois annexes depuis 2025 (Agadir Oujda, Rabat).
Un manque patent qui donne la mesure du vide à combler en matière d’éducation artistique dans le système scolaire, mais aussi en matière de formation des enseignants, au moment où la jeunesse marocaine fait de l’enseignement de qualité l’une de ses principales revendications.
Pour promouvoir l’émergence des jeunes talents, on rappellera le rôle des galeries d’art et leur relais auprès du public et des médias. Pôles de rencontre et vecteurs de communication, elles restent concentrées sur Casablanca et Marrakech avec l’émergence de la galerie Ababou à Rabat. Enfin, on ne saurait souligner l’importance des supports écrits artistiques à l’instar de l’excellente revue Diptyk qui, depuis 2009, commente l’actualité artistique de l’Afrique et du Monde arabe.
Villa des Arts – Casablanca
30, boulevard Brahim Roudani
Exposition jusqu’au 31 décembre 2025