Quand les réseaux sociaux s'enflamment sur la réforme de la Moudawana


Rédigé par le Jeudi 7 Mars 2024

À l'aube de la Journée internationale de la femme, le Maroc se trouve plongé dans un débat brûlant concernant la réforme du Code de la famille. Cette réforme, qui vise à moderniser les lois régissant les droits familiaux au Maroc, a déclenché une série de tensions entre les forces conservatrices et les modernistes, laissant entrevoir des fissures profondes au sein de notre société.



Le secrétaire général du Parti de la Justice et du Développement (PJD), Abdelilah Benkirane, a récemment fait monter la température du débat en exprimant son opposition farouche à certaines propositions de réforme.

Selon Benkirane, ces propositions vont à l'encontre des principes islamiques fondamentaux, mettant ainsi en péril l'harmonie sociale et les valeurs traditionnelles du pays.

Cependant, les modernistes et les défenseurs des droits des femmes voient les choses différemment. Ils soutiennent que la réforme de la Moudawana est nécessaire pour promouvoir l'égalité des sexes et protéger les droits des femmes dans la société marocaine moderne.

Des partis politiques comme le Parti du progrès et du socialisme (PPS) et l'Union socialiste des forces populaires (USFP) ont exprimé leur soutien aux propositions de réforme présentées par le Conseil national des droits de l'Homme (CNDH), notamment l'interdiction de la polygamie et du mariage des mineurs.

Les réseaux sociaux sont devenus le théâtre principal de cette bataille idéologique, où les partisans des deux camps s'affrontent pour défendre leurs positions.

Les hashtags tels que #RéformeMoudawana et #ÉgalitéDesSexes ont inondé Twitter et Facebook, reflétant l'ampleur de l'engagement de la société marocaine dans ce débat crucial.

L'approche de la Journée internationale de la femme ajoute une dimension supplémentaire à cette saga. Cette année, la journée du 8 mars coïncide avec un moment crucial dans le processus de réforme de la Moudawana, mettant ainsi en lumière l'importance de la lutte pour les droits des femmes dans le contexte marocain.

La question de la réforme de la Moudawana est complexe et multidimensionnelle. Elle soulève des questions profondes sur l'identité culturelle et religieuse du Maroc, ainsi que sur la vision de la société marocaine pour l'avenir.

Alors que les tensions continuent de monter et que les partisans des deux camps se préparent à faire entendre leur voix, le Maroc se trouve à un carrefour critique de son histoire, où les décisions prises aujourd'hui façonneront le paysage social et juridique de demain.

Dans ce contexte, la Journée internationale de la femme revêt une importance particulière, offrant une plateforme pour amplifier les voix des femmes et des défenseurs des droits de l'homme à travers le Maroc.

C'est un moment pour célébrer les réalisations des femmes, mais aussi pour se rappeler les défis qui persistent et les batailles qui restent à mener pour une véritable égalité des sexes.

Alors que le débat sur la réforme de la Moudawana se poursuit, une chose est claire : la lutte pour les droits des femmes au Maroc est loin d'être terminée. Que ce soit sur les réseaux sociaux, dans les rues ou dans les salles de réunion du gouvernement, les voix des femmes et des modernistes continueront de se faire entendre, rappelant au monde entier que la quête de l'égalité des sexes est un combat qui mérite d'être mené avec détermination et courage.

Les discussions autour de la Moudawana ont suscité une série de réactions passionnées. Alors que certains voient la réforme comme une étape nécessaire vers une société plus équitable, d'autres la considèrent comme une menace pour les valeurs traditionnelles et religieuses du pays.

Mais le débat s'est intensifié ces derniers jours avec l'intervention de personnalités politiques de premier plan. Abdelilah Benkirane, ancien Premier ministre et secrétaire général du Parti de la Justice et du Développement (PJD), a vivement critiqué les propositions de réforme, les qualifiant d'incompatibles avec les principes de l'islam et les attentes de la société marocaine.
« Ces recommandations vont à l'encontre de nos valeurs et de notre identité en tant que nation musulmane », a déclaré Benkirane lors d'un discours à Casablanca. Il a appelé à la mobilisation de la population pour défendre ce qu'il considère comme les fondements de la société marocaine.

Cependant, les partisans de la réforme ne reculent pas. Les défenseurs des droits des femmes, soutenus par des partis politiques progressistes comme le Parti du progrès et du socialisme (PPS) et l'Union socialiste des forces populaires (USFP), continuent de plaider en faveur d'une réforme audacieuse du Code de la famille.

Selon eux, la réforme est nécessaire pour mettre fin à des pratiques discriminatoires et archaïques, telles que la polygamie et le mariage des mineurs, et pour garantir l'égalité des sexes devant la loi.

Le Conseil national des droits de l'Homme (CNDH) a également présenté ses recommandations pour la réforme, appelant à des changements significatifs pour protéger les droits des femmes et promouvoir l'égalité des sexes.

Dans ce climat de division et de tension, la Journée internationale de la femme prend une importance particulière.

C'est une occasion de célébrer les progrès réalisés dans la lutte pour les droits des femmes, tout en reconnaissant les défis persistants et en appelant à une action continue pour faire avancer l'égalité des sexes.

Alors que le Maroc se prépare à commémorer cette journée historique, le débat sur la réforme de la Moudawana continue de diviser la société. Mais au-delà des différences d'opinion et des désaccords politiques, une chose reste claire : la lutte pour les droits des femmes est essentielle pour construire un avenir plus juste et plus équitable pour tous les Marocains.

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Salma LABTAR




Journaliste sportive et militante féministe, lauréate de l'ISIC En savoir plus sur cet auteur
Jeudi 7 Mars 2024
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