Respirer par la bouche

Pourquoi ce geste anodin abîme les dents et les gencives ?


Respirer est un acte automatique, vital, que l’on ne questionne presque jamais. Pourtant, la manière dont nous respirons peut avoir un impact profond sur notre santé bucco-dentaire.

La respiration buccale, souvent adoptée sans même s’en rendre compte, est aujourd’hui reconnue comme un facteur aggravant majeur des troubles dentaires et gingivaux.



Physiologiquement, l’être humain est conçu pour respirer par le nez.

Les fosses nasales filtrent, humidifient et réchauffent l’air avant qu’il n’atteigne les poumons. Lorsque l’air entre par la bouche, ce processus protecteur est court-circuité.

L’air arrive plus sec, plus froid, et directement en contact avec les muqueuses buccales, ce qui modifie profondément l’environnement de la bouche. L’un des premiers effets de la respiration buccale est la sécheresse. En respirant par la bouche, surtout la nuit, la salive s’évapore plus rapidement.

Or, la salive est un pilier central de la santé bucco-dentaire. Elle agit comme un bouclier naturel contre les acides produits par les bactéries, aide à éliminer les débris alimentaires et participe à la reminéralisation de l’émail. Une diminution de salive crée un terrain idéal pour la prolifération bactérienne.

Cette sécheresse favorise également l’apparition de caries. Sans une salive suffisante pour tamponner les acides, l’émail devient plus vulnérable.

Les bactéries cariogènes peuvent alors attaquer la surface des dents plus facilement.

À long terme, cela augmente le risque de caries, même chez des personnes qui se brossent régulièrement les dents. Les gencives sont elles aussi fortement impactées. L’air sec irrite les tissus gingivaux, les rendant plus sensibles et plus vulnérables à l’inflammation.

Chez les personnes qui respirent par la bouche, on observe plus fréquemment des gencives rouges, gonflées et sujettes aux saignements. Cette inflammation chronique peut évoluer vers des maladies parodontales si elle n’est pas corrigée.

La respiration buccale influence également la posture de la langue et la position des mâchoires.

Chez l’enfant, elle peut perturber le développement harmonieux du visage et de l’arcade dentaire. Chez l’adulte, elle peut favoriser des déséquilibres musculaires, une pression anormale sur certaines dents et une usure prématurée de l’émail. Les causes de la respiration buccale sont multiples.

Un nez bouché chronique, des allergies, une déviation de la cloison nasale ou encore des habitudes acquises dès l’enfance peuvent en être responsables. Le stress joue aussi un rôle important, car il modifie le rythme respiratoire et favorise une respiration plus haute et plus rapide, souvent par la bouche.

Ce qui rend la respiration buccale particulièrement problématique, c’est son caractère silencieux.

Beaucoup de personnes respirent par la bouche sans en avoir conscience, surtout la nuit. Elles se réveillent avec une bouche sèche, une haleine désagréable ou des gencives sensibles, sans faire le lien avec leur mode de respiration. Corriger la respiration buccale n’est pas seulement une question de confort, mais un véritable enjeu de santé.

Réapprendre à respirer par le nez permet de restaurer un environnement buccal plus sain, de protéger les dents et les gencives, et d’améliorer globalement la qualité de vie. La bouche, encore une fois, révèle bien plus qu’on ne l’imagine.

Vendredi 26 Décembre 2025



Rédigé par Salma Chmanti Houari le Vendredi 26 Décembre 2025
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