La MINURSO change de cap : des hauts responsables relevés dans une mission en déclin ?
Cette décision fait partie d'un processus plus large lancé par les Nations Unies visant à rationaliser les coûts opérationnels de la MINURSO. Le budget de la mission est sous pression depuis la décision de l'administration Trump de réduire les contributions financières allouées aux missions de maintien de la paix de l'ONU, une situation qui a exacerbé le déficit budgétaire de l'opération. Ce réajustement vise également à ajuster les priorités de la mission, qui a déjà réduit ses activités sur le terrain, avec une baisse notable des déplacements logistiques et la mise en retrait de l’un de ses deux avions utilisés pour les déplacements dans la région.
Pour certains observateurs, ce changement de personnel au sein de la MINURSO n'est pas une simple mesure administrative. Il pourrait être perçu comme un indicateur du recul progressif de la mission sur le terrain, et d'une évolution vers la fin de sa fonction après plus de trente ans d'existence. En effet, la réduction des opérations logistiques et la réorganisation interne semblent signifier une réorientation des priorités, alors que le Royaume du Maroc voit son initiative d'autonomie pour le Sahara marocain de plus en plus soutenue par la communauté internationale.
Les autorités marocaines considèrent cette initiative comme la solution la plus réaliste et la plus durable au différend régional sur le Sahara, et plusieurs pays l’ont désormais soutenue de manière plus affirmée. L’adoption de la résolution 2797 par le Conseil de sécurité a encore renforcé cette dynamique, donnant un poids accru à l'initiative marocaine, tandis que le rôle de la MINURSO continue de s’estomper progressivement.
Ce retrait progressif de la MINURSO intervient dans un contexte politique en pleine évolution. Les Nations Unies, confrontées à un manque de financements et à un contexte géopolitique changeant, sont appelées à revoir leurs priorités au Sahara. Pour les autorités marocaines, cette dynamique est un signal fort de l'isolement croissant de la position des séparatistes et de la consolidation du soutien international envers l'intégrité territoriale du Maroc.
L'évolution des missions de la MINURSO et la réduction de ses activités semblent marquer un tournant dans la gestion du dossier du Sahara. La question se pose désormais de savoir si cette réorganisation préfigure une sortie progressive de la MINURSO, dans le cadre d'une normalisation de la situation sur le terrain, où l'initiative marocaine d'autonomie continue de gagner du terrain sur le plan diplomatique et politique.