Hôpitaux publics en crise, cliniques privées en essor : quel avenir pour la santé marocaine ?
La convocation d’une commission parlementaire pour examiner la situation du secteur de la santé illustre ce paradoxe.
L’opposition, longtemps critique d’une gouvernance réactive et improvisée, a plaidé pour un rôle plus proactif des institutions. Car le drame n’est pas seulement dans le manque de ressources, mais aussi dans la lenteur et la frilosité des réformes. Trop souvent, les crises sociales dictent l’agenda politique, au lieu que les institutions anticipent et préviennent les tensions.
La première plaie est connue : le déficit criant en personnel médical. Les hôpitaux publics manquent de médecins, d’infirmiers et de techniciens, pendant que nombre de praticiens préfèrent l’étranger ou les cliniques privées. Le Maroc forme, mais perd une grande partie de ses talents, attirés par de meilleures conditions ailleurs. Le Parlement débat de réformes censées rendre l’emploi public plus attractif, mais celles-ci tardent à produire leurs effets. Pendant ce temps, les files d’attente s’allongent et la frustration monte.
Plus grave encore est le déséquilibre structurel entre le public et le privé. Alors que les cliniques privées, profitables et en expansion, captent une bonne partie des ressources et des soutiens publics, les hôpitaux publics se dégradent, notamment dans les zones rurales et périphériques. Ce choix politique, souvent justifié au nom de l’efficacité économique, fragilise le contrat social : comment parler de couverture universelle si le service public est relégué au second plan ?
La paralysie de l’agence du médicament est une autre illustration de ce blocage. Des dossiers en attente, des génériques qui peinent à être homologués, une régulation chaotique : autant de retards qui se traduisent par une facture plus lourde pour les patients et une perte de confiance envers le système. Derrière chaque lenteur administrative, il y a des familles qui renoncent à se soigner faute de moyens.
L’un des chantiers phares du Royaume, la généralisation de l’Assurance Maladie Obligatoire, reste marqué par un paradoxe : officiellement, la couverture progresse, mais dans la réalité, près de 60 % des dépenses de santé reposent encore sur les ménages. Cette dissonance nourrit la défiance : à quoi bon une réforme si elle ne réduit pas la charge directe pour les citoyens ?
L’opposition, longtemps critique d’une gouvernance réactive et improvisée, a plaidé pour un rôle plus proactif des institutions. Car le drame n’est pas seulement dans le manque de ressources, mais aussi dans la lenteur et la frilosité des réformes. Trop souvent, les crises sociales dictent l’agenda politique, au lieu que les institutions anticipent et préviennent les tensions.
La première plaie est connue : le déficit criant en personnel médical. Les hôpitaux publics manquent de médecins, d’infirmiers et de techniciens, pendant que nombre de praticiens préfèrent l’étranger ou les cliniques privées. Le Maroc forme, mais perd une grande partie de ses talents, attirés par de meilleures conditions ailleurs. Le Parlement débat de réformes censées rendre l’emploi public plus attractif, mais celles-ci tardent à produire leurs effets. Pendant ce temps, les files d’attente s’allongent et la frustration monte.
Plus grave encore est le déséquilibre structurel entre le public et le privé. Alors que les cliniques privées, profitables et en expansion, captent une bonne partie des ressources et des soutiens publics, les hôpitaux publics se dégradent, notamment dans les zones rurales et périphériques. Ce choix politique, souvent justifié au nom de l’efficacité économique, fragilise le contrat social : comment parler de couverture universelle si le service public est relégué au second plan ?
La paralysie de l’agence du médicament est une autre illustration de ce blocage. Des dossiers en attente, des génériques qui peinent à être homologués, une régulation chaotique : autant de retards qui se traduisent par une facture plus lourde pour les patients et une perte de confiance envers le système. Derrière chaque lenteur administrative, il y a des familles qui renoncent à se soigner faute de moyens.
L’un des chantiers phares du Royaume, la généralisation de l’Assurance Maladie Obligatoire, reste marqué par un paradoxe : officiellement, la couverture progresse, mais dans la réalité, près de 60 % des dépenses de santé reposent encore sur les ménages. Cette dissonance nourrit la défiance : à quoi bon une réforme si elle ne réduit pas la charge directe pour les citoyens ?
Révolution sanitaire ou mirage ? Le Maroc face à ses propres contradictions..
Face à ce constat, les protestations sont légitimes. Elles rappellent que la santé, comme l’éducation, est au cœur du pacte social. Mais lorsque les manifestations débouchent sur des actes de vandalisme ou d’agression, le message s’efface derrière l’image d’un désordre incontrôlé. La solidarité avec les revendications doit aller de pair avec une condamnation sans ambiguïté de la violence, car celle-ci ne profite qu’aux partisans de l’immobilisme.
Le discours officiel pèche souvent par manque de clarté. Les réformes existent : de nouveaux hôpitaux sortent de terre, des lois ont été votées, des budgets débloqués. Mais la communication reste opaque, et la perception d’un décalage entre annonces et résultats alimente le doute. Ce qui manque, c’est un langage de vérité : reconnaître les lenteurs, expliquer les obstacles, assumer les choix.
La majorité parle d’une « révolution sanitaire » en cours. Le mot n’est pas trop fort : au-delà des infrastructures, c’est la culture même de la gestion publique qui est en jeu. La pandémie de Covid-19 a montré que le système de santé marocain, malgré ses failles, pouvait faire preuve de résilience et d’efficacité. Mais sans réformes profondes et continues, ce sursaut risque de n’être qu’un feu de paille.
Le Maroc a donc besoin d’un cap clair : réhabiliter l’hôpital public, mettre fin aux distorsions avec le privé, investir dans le capital humain, accélérer la régulation des médicaments, et surtout, renouer le fil de confiance avec les citoyens. La santé ne peut plus être traitée comme une variable d’ajustement budgétaire. Elle est la condition même de la cohésion sociale et du développement durable.
Le discours officiel pèche souvent par manque de clarté. Les réformes existent : de nouveaux hôpitaux sortent de terre, des lois ont été votées, des budgets débloqués. Mais la communication reste opaque, et la perception d’un décalage entre annonces et résultats alimente le doute. Ce qui manque, c’est un langage de vérité : reconnaître les lenteurs, expliquer les obstacles, assumer les choix.
La majorité parle d’une « révolution sanitaire » en cours. Le mot n’est pas trop fort : au-delà des infrastructures, c’est la culture même de la gestion publique qui est en jeu. La pandémie de Covid-19 a montré que le système de santé marocain, malgré ses failles, pouvait faire preuve de résilience et d’efficacité. Mais sans réformes profondes et continues, ce sursaut risque de n’être qu’un feu de paille.
Le Maroc a donc besoin d’un cap clair : réhabiliter l’hôpital public, mettre fin aux distorsions avec le privé, investir dans le capital humain, accélérer la régulation des médicaments, et surtout, renouer le fil de confiance avec les citoyens. La santé ne peut plus être traitée comme une variable d’ajustement budgétaire. Elle est la condition même de la cohésion sociale et du développement durable.