L’offrande sous le soleil d’été
Le jour s’était ouvert comme une fournaise. Un soleil blanc, cruel, tombait du ciel avec la précision d’un couperet.
Je conduisais lentement, la peau trempée, les tempes battantes. À un rond-point, tel un gardien immobile défiant la nature, se tenait un policier.
Son uniforme semblait absorber la chaleur, l’avaler comme un secret. Il essuyait, d’un geste mécanique, les gouttes qui tombaient de son front.
Il ne se plaignait pas : il veillait. Et dans cette silhouette droite, j’ai senti une dignité muette.
- Je me suis arrêté.
- J’ai tendu ma bouteille d’eau.
Un geste simple, mais dans cet instant-là, il avait le poids d’un salut. Le policier a relevé la tête. Ses yeux brillaient d’un mélange de fatigue et de gratitude.
« Merci, docteur », a-t-il murmuré, comme si ce merci venait d’un lieu très profond, presque enfoui.
Puis, sans autre parole, il s’est remis à sa tâche, seul dans le théâtre ardent d’un été sans pitié.
Je conduisais lentement, la peau trempée, les tempes battantes. À un rond-point, tel un gardien immobile défiant la nature, se tenait un policier.
Son uniforme semblait absorber la chaleur, l’avaler comme un secret. Il essuyait, d’un geste mécanique, les gouttes qui tombaient de son front.
Il ne se plaignait pas : il veillait. Et dans cette silhouette droite, j’ai senti une dignité muette.
- Je me suis arrêté.
- J’ai tendu ma bouteille d’eau.
Un geste simple, mais dans cet instant-là, il avait le poids d’un salut. Le policier a relevé la tête. Ses yeux brillaient d’un mélange de fatigue et de gratitude.
« Merci, docteur », a-t-il murmuré, comme si ce merci venait d’un lieu très profond, presque enfoui.
Puis, sans autre parole, il s’est remis à sa tâche, seul dans le théâtre ardent d’un été sans pitié.
Le policier au regard tendre
C’était un matin gris, un matin de neutralité parfaite.
Je marchais sans but précis, juste pour respirer le monde. Un policier avançait en sens inverse, la casquette à la main, comme un homme qui rentre d’un long voyage intérieur.
Je l’ai interpellé dans un sourire.
« Alors, cher ami… nuit chargée ? »
Il a levé les yeux vers moi.
Dans son regard, il n’y avait ni plainte ni fierté, seulement une vérité nue, simple, humaine, essentielle.
« Très. J’ai hâte d’être chez moi… embrasser mes enfants… manger… et enlacer ma femme. »
Il l’a dit avec la voix d’un homme qui sait que le bonheur réside dans le peu.
Dans ces gestes minuscules que le monde oublie. Le soleil perçait légèrement le ciel, comme une approbation silencieuse.
Il a replacé sa casquette, m’a salué, et a continué son chemin.
Et j’ai pensé : c’est cela, la grandeur de l’homme.
Rien de plus, rien de moins.
Je marchais sans but précis, juste pour respirer le monde. Un policier avançait en sens inverse, la casquette à la main, comme un homme qui rentre d’un long voyage intérieur.
Je l’ai interpellé dans un sourire.
« Alors, cher ami… nuit chargée ? »
Il a levé les yeux vers moi.
Dans son regard, il n’y avait ni plainte ni fierté, seulement une vérité nue, simple, humaine, essentielle.
« Très. J’ai hâte d’être chez moi… embrasser mes enfants… manger… et enlacer ma femme. »
Il l’a dit avec la voix d’un homme qui sait que le bonheur réside dans le peu.
Dans ces gestes minuscules que le monde oublie. Le soleil perçait légèrement le ciel, comme une approbation silencieuse.
Il a replacé sa casquette, m’a salué, et a continué son chemin.
Et j’ai pensé : c’est cela, la grandeur de l’homme.
Rien de plus, rien de moins.
La voie des motos
Le décor : un boulevard, clair et large.
Un matin ordinaire.
Je roulais, distrait sans doute, sur la voie réservée aux motos.
Un policier m’a arrêté, d’un geste souple, presque élégant.
Il s’est approché de ma fenêtre avec une courtoisie légère.
« Docteur… ( mon caducée me trahit toujours). Vous savez que ce n’est pas la bonne voie », m’a-t-il dit dans un souffle.
Je le savais. Il le savait.
Nous nous sommes regardés comme deux alliés involontaires dans une petite faute qui n’appartenait qu’à nous.
« On se rend service, vous et moi », a-t-il ajouté. Et dans sa voix, il y avait cette complicité subtile, celle qui naît quand deux êtres comprennent qu’ils se doivent respect mutuel.
Mais l’histoire va prendre un tournant. Car soudain, son chef est passé.
Une femme, droite, l’air autoritaire. D’un geste bref, la situation a basculé.
Il n’avait pas l’intention de me faire payer une contravention. Le passage de la cheffe a changé la donne.
« 150 dirhams, pas 400. Et aucun point retiré », en me faisant un clin d’œil.
Le policier m’a discrètement salué.
Dans son regard, j’ai lu : les règles sont les règles… mais la confraternité est une question d’humanité.
Je suis reparti, plus léger, comme si la scène avait été un petit chapitre dans un grand livre où la justice et la compassion cohabitent étrangement.
Un matin ordinaire.
Je roulais, distrait sans doute, sur la voie réservée aux motos.
Un policier m’a arrêté, d’un geste souple, presque élégant.
Il s’est approché de ma fenêtre avec une courtoisie légère.
« Docteur… ( mon caducée me trahit toujours). Vous savez que ce n’est pas la bonne voie », m’a-t-il dit dans un souffle.
Je le savais. Il le savait.
Nous nous sommes regardés comme deux alliés involontaires dans une petite faute qui n’appartenait qu’à nous.
« On se rend service, vous et moi », a-t-il ajouté. Et dans sa voix, il y avait cette complicité subtile, celle qui naît quand deux êtres comprennent qu’ils se doivent respect mutuel.
Mais l’histoire va prendre un tournant. Car soudain, son chef est passé.
Une femme, droite, l’air autoritaire. D’un geste bref, la situation a basculé.
Il n’avait pas l’intention de me faire payer une contravention. Le passage de la cheffe a changé la donne.
« 150 dirhams, pas 400. Et aucun point retiré », en me faisant un clin d’œil.
Le policier m’a discrètement salué.
Dans son regard, j’ai lu : les règles sont les règles… mais la confraternité est une question d’humanité.
Je suis reparti, plus léger, comme si la scène avait été un petit chapitre dans un grand livre où la justice et la compassion cohabitent étrangement.
L’envers des uniformes
Ces rencontres ont duré une minute, parfois moins. Elles auraient pu ne pas exister.
Mais elles m’ont appris quelque chose : derrière l’uniforme, il y a un homme, une femme, un cœur qui bat à un rythme semblable au mien.
Des visages brûlés par le soleil.
Des voix fatiguées par les nuits trop longues.
Des gestes précis, constants, faits pour maintenir une ville debout.
- Nous ne les voyons pas vraiment.
- Eux nous voient tout le temps.
Et parfois, dans une minute de vérité, quelque chose passe entre nous :
Une parole, une main tendue, une amende réduite, un sourire partagé…
une humanité silencieuse.
Par Dr Anwar Cherkaoui
Mais elles m’ont appris quelque chose : derrière l’uniforme, il y a un homme, une femme, un cœur qui bat à un rythme semblable au mien.
Des visages brûlés par le soleil.
Des voix fatiguées par les nuits trop longues.
Des gestes précis, constants, faits pour maintenir une ville debout.
- Nous ne les voyons pas vraiment.
- Eux nous voient tout le temps.
Et parfois, dans une minute de vérité, quelque chose passe entre nous :
Une parole, une main tendue, une amende réduite, un sourire partagé…
une humanité silencieuse.
Par Dr Anwar Cherkaoui