Selon Le Monde , Paris serait autorisée à intervenir militairement au Niger


Rédigé par le Jeudi 24 Aout 2023

Un proche de Bazoum confirme l'autorisation donnée à Paris pour intervenir militairement, mais par qui ?



Les mouvements permanents de l'armée française au Tchad rendent nerveuse la population
C'est ce que rapporte le journal français Le Monde, citant une source au sein de l'entourage de M. Bazoum.

"Quand on a compris, dans les premières heures, qu’il s’agissait vraiment d’un coup d’État, le premier ministre par intérim Massaoudou a demandé, tout à fait normalement, l’appui de la France. La France a demandé qu’il y ait une autorisation écrite", a déclaré au Monde un proche du président Bazoum, ajoutant que l'autorisation avait été accordée par la suite.

Le journal français précise que  des unités françaises sont arrivées "au quartier général de la Garde nationale  le 27 juillet. Elles avaient "une douzaine de véhicules et des hélicoptères qui étaient prêts", précise la source.

L'opération a été refusée par Bazoum lui-même, qui "pensait que les négociations aboutiraient". La France elle-même a depuis adopté une position modérée sur l'opération, car "une partie des loyalistes étaient passés du côté des putschistes", poursuit Le Monde.

Auparavant, le colonel-major de l’armée de l’air Amadou Abdramane, porte-parole du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP), a révélé que "dans sa ligne de conduite allant dans le sens de la recherche des voies et moyens pour intervenir militairement au Niger, la France, avec la complicité de certains Nigériens, a tenu une réunion à l’état-major de la garde nationale du Niger, pour obtenir des autorisations politiques et militaires nécessaires".

Une délégation de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) etait arrivée au Niger. C’est ce que rapporait l’Agence France-Presse (AFP), se référant à des sources.

Selon des sources proches de la Cédéao et du président nigérien déstitué Mohamed Bazoum, l’avion avec la délégation a atterri à l’aéroport de Niamey, la capitale du Niger. 

Une mission de l’ONU dirigée par Leonardo Santos Chimao, représentant spécial du secrétaire général de l’organisation mondiale, est arrivée vendredi à Niamey, la capitale du Niger, et a rencontré les rebelles. C’est ce qu’a rapporté Radio France internationale (RFI).

Selon cette dernière, les membres de la mission se sont entretenus entre autres avec le premier ministre nommé par les rebelles, ainsi qu’avec les ministres de la Défense et de l’Intérieur.

RFI a fait remarquer que des représentants de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) ou de l’Union africaine ne faisaient pas partie de la mission de l’ONU.

Comme l’a indiqué la radio, au cours d’"une longue réunion […] les putschistes du 26 juillet ont dénoncé et condamné les sanctions économiques "illégales et inhumaines" à leurs yeux". Ils ont par ailleurs indiqué que le président Mohamed Bazoum "va bien, qu’il est suivi et réapprovisionné". RFI a précisé que la mission onusienne poursuivrait son travail à Niamey avec d’autres rencontres prévues ce samedi.

Il n'arrivera rien au président Bazoum !

Le nouveau premier ministre nigérien Ali Lamine Zeine a assuré vendredi au New York Times que les militaires qui ont renversé le président Mohamed Bazoum ne lui feront aucun mal.

"Rien ne lui arrivera car nous n'avons pas de tradition de la violence au Niger", a-t-il déclaré. En outre, il a salué la "position extrêmement raisonnable" de l’administration de Joe Biden, qui prône la voie diplomatique plutôt que militaire pour rétablir un pouvoir démocratique.

Les chefs des États membres de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) se sont mis d'accord pour lancer une opération militaire au Niger "dans les plus brefs délais". C'est ce qu'a déclaré le président ivoirien Alassane Ouattara à son retour d'Abuja, la capitale du Nigeria, où a eu lieu le sommet de la communauté.

"Les chefs d’état-major auront d’autres conférences pour finaliser les choses mais ils ont l’accord de la conférence des chefs d’État pour que l’opération démarre dans les plus brefs délais", a déclaré le président ivoirien cité par l'Agence France-Presse (AFP).

 Cédéao , une intervention au Niger sera à court terme !?

L’intervention de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) au Niger sera effectuée "à court terme" et "visera le rétablissement de l’ordre constitutionnel dans le pays", a annoncé le commissaire pour la paix et la sécurité Abdel-Fatau Musah à l’issue de la rencontre des chefs d’états-majors à Accra, capitale du Ghana.

"Toute intervention dans les affaires nigériennes sera à court terme et aura pour objectif le rétablissement de l’ordre constitutionnel", a déclaré le commissaire relayé par Al Jazeera.

"Nous sommes prêts à entrer au Niger dès que l’ordre sera donné. Si nous effectuons une intervention militaire au Niger, nous n’allons pas lui déclarer la guerre", a expliqué le commissaire.

Lors d'une réunion au Ghana, les chefs d'état-major de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) se sont mis d'accord sur un plan d'opération militaire au Niger. C'est ce qu'a déclaré le commissaire à la paix et à la sécurité de l'organisation, Abdel-Fatau Musah.

"Nous avons déjà discuté et convenu de toutes les actions possibles qui sont nécessaires pour mener à bien l'intervention au Niger", a déclaré Abdel-Fatau Musah, cité par la chaîne Al Jazeera.

La date exacte du lancement de l'intervention militaire des forces de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) au Niger est déterminée, mais ne sera pas annoncée pour le moment, a déclaré ce vendredi Abdel Fattah Moussa, commissaire aux affaires politiques, à la paix et à la sécurité de l’organisation, lors d’une réunion des chefs d’état-major des pays membres au Ghana.

"La date exacte de l'intervention militaire au Niger est définie, mais nous ne l'annoncerons pas", a-t-il déclaré, cité par la chaîne Al Jazeera.

"Une solution militaire n'est pas notre option privilégiée, mais l'intransigeance de la junte militaire au Niger nous contraint d’y recourir", a-t-il souligné, ajoutant que les évènements au Niger faisaient partie d'une série de bouleversements dans la région et qu’il fallait y mettre fin.
 

Washington pourrait évacuer deux bases de drones du Niger !?

L'administration américaine élabore un plan d'évacuation de bases de drones utilisés dans la lutte contre les terroristes qui sont situées sur le territoire du Niger.
C'est ce qu'a déclaré le général James Hecker, commandant des forces aériennes américaines en Europe et en Afrique, lors d'une rencontre avec le groupe d'observateurs militaires Defense Writers Group, dont TASS fait partie.

Selon lui, les États-Unis recherchent dans la région des pays "pour établir des relations de partenariat et y transférer ensuite leurs moyens". Le général n'a pas précisé quels pays les États-Unis considéraient comme un lieu de stationnement alternatif de leurs forces antiterroristes en Afrique de l'Ouest. "Nous venons de commencer l'examen de cette question", a-t-il souligné. Le Pentagone "sait où il voudrait déployer une base, mais le règlement de cette question sera dans une grande partie diplomatique".

Il précise que la planification de l'évacuation prévoit des scénarios permettant aux Américains de partir au moment opportun ou de quitter d'urgence le pays avec des équipements vitaux.

D'après James Hecker, une éventuelle évacuation des militaires américains "affectera certainement" l'activité de reconnaissance et antiterroriste des États-Unis, "mais nous espérons certainement un règlement diplomatique de ce problème et que nous ne serons pas obligés de quitter ce pays". Washington n'a pas encore pris de décision sur l'évacuation de militaires et de diplomates américains du Niger, a-t-il ajouté. Une éventuelle annonce pourrait avoir lieu "dans plusieurs semaines voire plus tard", souligne le général.

Des bases aériennes des États-Unis se trouvent à Niamey et à Agadez. Au total, 1.100 militaires américains sont présents au Niger.

Des perquisitions et des fouilles au domicile de personnes de l'entourage du président nigérien Mohamed Bazoum avaient eu lieu dans la nuit du 17 au 18 août dans la capitale, Niamey, faisait savoir  vendredi  18 aout Radio France internationale (RFI).

Selon ses informations, une équipe composée "de militaires et d’au moins un civil" a pénétré au domicile du premier ministre pour s’emparer notamment de documents, mais aussi de biens.

Toujours d’après RFI, les militaires se sont emparés dans les maisons perquisitionnées de "ce qu'ils pouvaient trouver: téléphones, montres et bijoux, ordinateurs portables et tablettes, argent - jusqu'à 60 millions de francs CFA, soit près de 90.000 euros, au domicile du premier ministre - plus deux véhicules chez le général Mahamadou Abou Tarka, président de la Haute autorité à la consolidation de la paix".

Au moins neuf domiciles de membres du gouvernement du président Bazoum et de son entourage auraient été perquisitionnés cette nuit, ajoute le média, citant notamment les maisons du ministre des Affaires étrangères, Hassoumi Massaoudou, des députés Kalla Moutari et Kalla Ankourao, respectivement premier vice-président de l'Assemblée nationale et haut dirigeant du PNDS (le parti de Mohamed Bazoum).

Interrogée par RFI, "une source proche de la justice nigérienne affirme ne pas être au courant de ces perquisitions. Le même interlocuteur ajoute que le Niger est actuellement dirigé par un régime d’exception dans lequel les formes ne sont pas toujours respectées". En outre, l’une des personnes concernées a affirmé n’avoir pas vu de mandat de perquisition en bonne et due forme.
Les rebelles du Niger ont annoncé le 13 août qu'ils avaient l'intention d’engager des poursuites judiciaires contre Mohamed Bazoum, capturé lors du coup d'État du 26 juillet. Ils affirment détenir des preuves selon lesquelles ce dernier serait coupable de haute trahison et d’atteinte à la sécurité intérieure et extérieure du Niger.

L’ONU appelle à éviter un impact des sanctions sur la population nigérienne

Le Haut-commissariat des Nations unies aux droits de l'homme (HCDH) est préoccupé par un éventuel impact des sanctions internationales contre le Niger sur la population du pays africain en proie à un putsch. C’est ce qu’a signalé, lors d’un point de presse à Genève vendredi, Ravina Shamdasani, porte-parole du HCDH.

Toute sanction doit être introduite avec prudence, il faut évaluer les objectifs et l’influence potentielle sur les droits de l’homme, notamment en matière de sécurité alimentaire, a-t-elle souligné. Selon la porte-parole, ce qu’on voit dans le cas du Niger, c’est que des centaines de camions chargés de produits alimentaires et d’autres biens de base sont bloqués à la frontière. Dans cette optique, Mme Shamdasani appelle à des exemptions humanitaires des restrictions imposées.

Des milliers de migrants ne peuvent pas quitter le Niger

Des milliers de migrants ne peuvent pas quitter le Niger en raison de la fermeture des frontières terrestres et de l'espace aérien du pays, rapporte l'Organisation internationale pour les migrations (OIM).
"L'OIM appelle à créer un couloir humanitaire d'urgence depuis le Niger pour les migrants bloqués afin de réduire la surpopulation de ses centres abritant des milliers de migrants, dont beaucoup s'attendent à revenir chez eux", indique un communiqué de l'OIM.

Selon le texte, "la récente fermeture des frontières et de l'espace aérien a aggravé les problèmes des migrants bloqués et a compliqué les opérations de l'OIM en matière de rapatriement volontaire, parce que tous les vols ont été reportés ou annulés". "Beaucoup de départs" ont donc été ajournés ou annulés depuis dix jours, précise l'organisation. Il s'agit du rapatriement volontaire de plus de 1.000 personnes, principalement de Maliens et de Guinéens.

Les centres de l'OIM au Niger abritent actuellement environ 5.000 migrants qui reçoivent la nourriture, les soins médicaux et le soutien dans le cadre de leur rapatriement volontaire. Ces établissements sont surchargés et des centaines de personnes "attendent une aide extérieure". Qui plus est, environ 1.800 migrants hébergés hors des centres de transit de l'OIM ont eux aussi besoin d'aide.

Sources : RFI ,  lemonde.fr




Hafid Fassi Fihri est un journaliste atypique , un personnage hors-normes . Ce qu'il affectionne, le… En savoir plus sur cet auteur
Jeudi 24 Aout 2023
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