Agroforesterie et conservation des sols : Intégration des arbres dans les systèmes agricoles pour améliorer la fertilité des sols.
Il fut un temps où le fellah regardait le ciel, parlait à la lune, écoutait le vent, et savait. Il savait quand semer, quand récolter, quand courir se mettre à l’abri. Aujourd’hui, on appelle ça… un service climatique. Et au SIAM 2025, c’est l’un des buzzwords les plus chuchotés dans les allées
Le concept est simple : transformer les données météo, satellites, historiques, et prédictives… en outils d’aide à la décision agricole. Ce que jadis on lisait dans les nuages, on le reçoit désormais par SMS, ou via une appli avec animation 3D. Et c’est utile. Très utile. Une pluie annoncée, c’est un traitement retardé, une irrigation évitée, une récolte sauvée.
Le Maroc s’y engage à fond. La Direction Générale de la Météo, l’INRA, le MAPMDREF, les start-ups AgriTech… tous développent des modèles, des simulateurs, des interfaces utilisateurs. On parle de “CGMS-Maroc”, de “zones agroclimatiques dynamiques”, de “monitoring participatif”. On rêve d’un agriculteur connecté, qui pilote ses cultures à l’aide de prévisions fines et localisées.
Mais la météo, même intelligente, reste capricieuse. Et les services climatiques, pour être efficaces, doivent être compris, appropriés, et utilisés. Ce qui suppose de la formation. De la vulgarisation. De la confiance.
Et là, le bât blesse. Car l’information ne suffit pas. Il faut qu’elle soit actionnable. Et qu’elle respecte les réalités locales. Parfois, le meilleur service climatique, c’est encore le vieux monsieur au bout du champ, qui observe les fourmis et sent l’air changer.
L’avocat du diable : météo pour les riches ?
Soyons francs : les services climatiques sont souvent conçus par des ingénieurs pour des agriculteurs… qui leur ressemblent peu. L’interface est belle, mais qui a accès au smartphone ? Aux données ? À la connectivité ? On risque de créer un nouvel écart : entre ceux qui peuvent lire l’avenir météo, et ceux qui continuent de le subir. Un service climatique qui ne touche que 10 % des producteurs, c’est une innovation de salon. L’urgence n’est pas seulement technique. Elle est sociale. L’égalité d’accès à la prévision, voilà le vrai défi.