Enquête sous haute tension
La scène s’est déplacée des rues à la salle d’audience, de la rumeur aux actes. À Kénitra, dix-sept individus ont été présentés au parquet dans le cadre de l’enquête ouverte après les incidents de Sidi Taibi, ces heurts qui ont bousculé l’ordre public et catalysé une attention nationale. Le droit, désormais, doit démêler le fil embrouillé des responsabilités, des violences, et des libertés qui se frôlent et parfois s’entrechoquent.
Dans l’architecture d’un État de droit, le parquet n’est pas seulement une porte d’entrée vers la sanction, il est aussi un sas vers la vérité. À Sidi Taibi, on s’interroge: y a-t-il eu préméditation, infiltration, débordement spontané? Les témoignages divergent, comme souvent dans ces nuits où l’adrénaline masque les nuances. L’enquête devra autopsier les faits, image après image, déposition après déposition, pour distinguer les meneurs des suiveurs, l’intention de la panique, l’expression de la sédition.
Au-delà du fait divers judiciarisé, une société se regarde dans le miroir de ses tensions. L’ordre public n’est pas un totem, il est une promesse fragile, un contrat collectif qui suppose la confiance. Cette confiance se gagne par la clarté des procédures, la proportionnalité des réponses et la reconnaissance, quand il le faut, de ce qui a nourri la colère. Sidi Taibi raconte peut-être, en creux, l’impatience d’une jeunesse que le quotidien exaspère et que les canaux institutionnels peinent encore à capter.
Il faudra donc que la justice parle fort, mais surtout juste. Les dix-sept renvoient à un pluralisme de parcours et de responsabilités: juger, c’est aussi individualiser. Le pays observe, impatient, que l’on restaure le calme sans étouffer la parole, que l’on tranche sans caricaturer. Car dans ces moments, c’est la maturité collective qui se joue: la capacité d’un État à être ferme sans être sourd, d’une société à exprimer sans détruire, d’une justice à arbitrer sans trembler.
Dans l’architecture d’un État de droit, le parquet n’est pas seulement une porte d’entrée vers la sanction, il est aussi un sas vers la vérité. À Sidi Taibi, on s’interroge: y a-t-il eu préméditation, infiltration, débordement spontané? Les témoignages divergent, comme souvent dans ces nuits où l’adrénaline masque les nuances. L’enquête devra autopsier les faits, image après image, déposition après déposition, pour distinguer les meneurs des suiveurs, l’intention de la panique, l’expression de la sédition.
Au-delà du fait divers judiciarisé, une société se regarde dans le miroir de ses tensions. L’ordre public n’est pas un totem, il est une promesse fragile, un contrat collectif qui suppose la confiance. Cette confiance se gagne par la clarté des procédures, la proportionnalité des réponses et la reconnaissance, quand il le faut, de ce qui a nourri la colère. Sidi Taibi raconte peut-être, en creux, l’impatience d’une jeunesse que le quotidien exaspère et que les canaux institutionnels peinent encore à capter.
Il faudra donc que la justice parle fort, mais surtout juste. Les dix-sept renvoient à un pluralisme de parcours et de responsabilités: juger, c’est aussi individualiser. Le pays observe, impatient, que l’on restaure le calme sans étouffer la parole, que l’on tranche sans caricaturer. Car dans ces moments, c’est la maturité collective qui se joue: la capacité d’un État à être ferme sans être sourd, d’une société à exprimer sans détruire, d’une justice à arbitrer sans trembler.