Soif de vaccin


Rédigé par le Lundi 12 Avril 2021

12,12% des Marocains ont été vaccinés. Comparativement à des pays qui fabriquent ce produit pharmaceutique sur leur propre territoire, comme l’Inde (6,64% de la population vaccinée) ou la Russie (5,96%), on peut dire que le Maroc n’a pas démérité. Ce louable effort est, toutefois, contrarié par le manque de doses de vaccin.



Une dose de vaccin, SVP !
8,6 millions de doses de vaccin AstraZeneca et Sinopharm ont été administrées et 4,13 millions de personnes ont reçu les deux injections nécessaires à l’immunisation.

L’ambition du royaume de vacciner un minimum de 70% de ses 36 millions d’habitants, pour laquelle il a commandé 65 millions de doses, est, cependant, frustrée par la faiblesse des arrivages.

Approvisionnement diversifié

Afin de diversifier ses sources d’approvisionnement, le Maroc s’est adressé aux producteurs du vaccin russe Spoutnik V et de l’américain Johnson & Johnson.

307.200 doses de vaccin du programme mondial Covax ont été récemment envoyées au royaume.

10 millions de doses seront, par ailleurs, livrées par la Chine, au cours des mois d’avril et de mai.

3ème vague

En attendant, les statistiques et les nouvelles à l’international n’incitent pas à baisser la garde. 8900 personnes sont décédées du Covid au royaume, soit un taux de létalité de 1,8%.

Face à la menace du variant britannique du Sras-Cov2 et d’une 3ème vague épidémiologique, un couvre-feu, de 20h à 6h, a été décrété par le gouvernement pendant tout le mois du Ramadan.

Les vols internationaux sont également suspendus avec 17 pays, dont la France et l’Espagne.

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Multiples coûts

L’indispensable fermeté en matière de mesures de sécurité sanitaires implique, néanmoins, des coûts économiques et sociaux.

En 2020, ou l’an 1 du Covid, la récession au Maroc s’est chiffrée à 7% de destruction de richesses. 432.000 emplois ont, ainsi été, perdus. Le taux de chômage a bondi à près de 12%.

Le taux de croissance du Pib estimé, pour 2021, est de 4,5%. Même pas de quoi couvrir le recul enregistré l’année précédente.

Inflation du chômage

Nul besoin de rappeler que chaque année apporte son lot de nouveaux venus sur le marché de l’emploi.

Sachant qu’un point de croissance crée à peine 20.000 emplois au Maroc (à l’exception notable de l’année 2019, avec un ratio de 78.000 emplois par point), il va sans dire que le stock des chômeurs a été, pour longtemps, renforcé.

Ce constat de situation donne une désagréable impression de se trouver entre le marteau et l’enclume.

Pile ou face ?

Pile, les pouvoirs publics serrent la vis des mesures sanitaires et le Maroc se retrouve plus pauvre, avec des légions élargies de chômeurs.

Face, ils se montrent plus laxistes, pour laisser l’économie tourner plus au moins normalement.

Les lits de réanimation et la morgue se rempliraient alors des victimes d’une 3ème vague.

Priez braves gens !

Le vaccin anti-covid n’est pas sans rappeler le commerce des indulgences pratiqué au Moyen Âge par l’Eglise catholique.

Pour sortir du purgatoire des mesures sanitaires et jouir de la liberté de circuler, il faut acheter des doses de vaccin, par ailleurs difficiles à trouver.

Comme c’est le Ramadan, priez braves gens ! Puisse des doses de vaccins être massivement livrées au Maroc comme est tombée du ciel la manne pour le peuple de Moïse.




Journaliste par passion, donner du relief à l'information est mon chemin de croix. En savoir plus sur cet auteur
Lundi 12 Avril 2021
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