SolAbility classe le Maroc dans la moyenne mondiale de compétitivité durable


Rédigé par La rédaction le Dimanche 21 Décembre 2025

Le rapport « État du Monde 2025 – Indice Global de Compétitivité Durable » analyse la capacité des nations à garantir une prospérité économique durable tout en préservant les bases sociales, environnementales et institutionnelles. Avec son score, le Maroc se situe proche de la moyenne mondiale, estimée à 46,8 points en 2025, mais reste à plus de 53 points du niveau optimal théorique.



Sur les 192 pays évalués, le Maroc ne figure ni parmi les leaders en durabilité, ni parmi les États les plus en difficulté. L’indice s’appuie sur plus de 250 indicateurs quantitatifs issus de sources telles que la Banque mondiale, les agences de l’ONU, le FMI et des organisations internationales indépendantes. Il évalue la performance globale de chaque pays selon six piliers majeurs, offrant ainsi une vision complète du développement durable à l’échelle mondiale.

En termes de capital intellectuel et d’innovation, le Maroc est classé 62ᵉ au niveau mondial et occupe une place de choix parmi les nations africaines, devant la Tunisie (95ᵉ) et l’Afrique du Sud (127ᵉ). Cependant, malgré ce bon positionnement au sein du continent, le pays reste loin derrière les standards des leaders mondiaux en matière d’éducation, de recherche scientifique et d’innovation. Ce pilier inclut divers aspects, tels que la qualité des systèmes éducatifs, la production scientifique, la recherche et développement, l’entrepreneuriat et la diversification économique. La moyenne mondiale pour cet indicateur reste sous les 40 points, tandis que l’écart entre pays développés et en développement peut atteindre 35 points, reflétant une fracture persistante entre le Nord et le Sud.

Concernant le capital naturel, le Maroc n’est pas classé parmi les pays riches en ressources naturelles, mais figure plutôt dans la catégorie des nations devant faire face à des contraintes structurelles comme le stress hydrique, la rareté de l’eau et les impacts croissants du changement climatique, des problématiques communes en Afrique du Nord et au Moyen-Orient dans un contexte de pressions environnementales accrues.

Sur le plan de l’efficacité dans l’utilisation des ressources, mesurant la consommation par habitant et la capacité à générer de la richesse tout en maîtrisant les ressources, le Maroc affiche un résultat moyen. Malgré des progrès mondiaux, les transitions vers une économie circulaire et une meilleure efficacité énergétique restent insuffisantes pour parer aux risques climatiques. 

En ce qui concerne le capital social – recouvrant des éléments tels que la santé, l’égalité, la sécurité, les libertés et la cohésion sociale – le Maroc se trouve proche de la moyenne. La moyenne mondiale de cet indicateur n’excède pas 44 points, et de nombreux indicateurs sociaux montrent des dérives négatives, signalant une fragilisation généralisée des équilibres sociaux.

En matière de durabilité économique, le Maroc est classé parmi les pays n’ayant pas encore atteint des niveaux avancés. Cet indicateur évalue la capacité à générer de la richesse de manière inclusive et durable en tenant compte des politiques économiques, de l’intégration sociale et des équilibres structurels. La moyenne mondiale reste plafonnée à 41 points, tandis que même les meilleures performances mondiales ne dépassent pas 62 points.

Le pilier de la gouvernance, qui évalue l’efficacité des institutions, la qualité des politiques publiques, la lutte contre la corruption et la stabilité réglementaire, montre un écart important entre le Nord et le Sud. Le Maroc se place dans une catégorie intermédiaire à inférieure, loin derrière des pays nordiques comme la Finlande, la Norvège, le Danemark et les Pays-Bas, qui dominent le classement mondial.

À l’échelle régionale, l’Afrique et le Moyen-Orient sont les régions les moins performantes en termes de compétitivité durable, confrontées à des dynamiques démographiques, des déficiences en gouvernance, un faible capital intellectuel et une détérioration du capital naturel. Toutefois, le rapport relève que l’écart entre des pays en tête tels que la Finlande, avec 60,42 points, et des nations proches de la moyenne, comme le Maroc, reste surmontable. Selon les experts, cela dépend de la mise en œuvre d’investissements équilibrés dans l’éducation, la protection des ressources naturelles, l’efficacité des politiques publiques, la cohésion sociale et la gouvernance.

De manière générale, le rapport révèle que 84 % des pays ne dépassent pas les seuils jugés satisfaisants pour une durabilité compétitive, et seuls neuf pays – tous situés en Europe du Nord – ont atteint des niveaux élevés. Cette situation montre que le développement durable repose moins sur la taille des économies que sur la cohérence des politiques publiques visant à harmoniser croissance économique, justice sociale et préservation de l’environnement.




Dimanche 21 Décembre 2025
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