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Pourquoi le Maroc n’a pas encore trouvé sa WeChat
Le cas d’Ora Technologies illustre bien cette dynamique. Portée par Omar Allami, la startup avait levé un million de dollars auprès d’investisseurs marocains, un exploit rare dans un écosystème encore fragile. L’idée : créer la première super application du Royaume. Mais très vite, les difficultés se sont accumulées, jusqu’à l’interdiction d’utiliser le terme “super app” dans sa communication. Un autre entrepreneur, Mohamed El Ghaitani, lança sa propre aventure baptisée “El Dan”, se présentant lui aussi comme pionnier. Pourtant, aucune de ces tentatives n’a réussi à s’imposer comme l’application incontournable du quotidien.
Le succès de WeChat en Chine repose sur des conditions particulières. Déjà utilisée par des millions de personnes comme messagerie, l’app a ajouté progressivement des fonctionnalités de paiement et de commerce. Les utilisateurs avaient confiance, car ils utilisaient déjà l’outil au quotidien. La greffe s’est faite naturellement. Au Maroc, aucune application ne bénéficie d’un tel ancrage dans la vie des citoyens. Les tentatives de copier ce modèle se heurtent à un obstacle majeur : sans masse critique initiale, sans confiance, le concept reste théorique.
L’Afrique apparaît pourtant comme un terrain fertile pour les super apps. Les usages numériques y évoluent vite, l’adoption du mobile est massive, et les besoins d’intégration des services sont réels. Amazon et Uber rêvent eux aussi d’imposer une “super app” sur le continent. Mais même eux, armés de moyens colossaux, n’ont pas trouvé la recette magique. Le Maroc, avec son marché intermédiaire, se retrouve coincé entre des ambitions globales et des réalités locales. Les entrepreneurs doivent composer avec un terrain encore fragmenté, où la logistique et la confiance des consommateurs restent les véritables juges de paix.
Le succès de WeChat en Chine repose sur des conditions particulières. Déjà utilisée par des millions de personnes comme messagerie, l’app a ajouté progressivement des fonctionnalités de paiement et de commerce. Les utilisateurs avaient confiance, car ils utilisaient déjà l’outil au quotidien. La greffe s’est faite naturellement. Au Maroc, aucune application ne bénéficie d’un tel ancrage dans la vie des citoyens. Les tentatives de copier ce modèle se heurtent à un obstacle majeur : sans masse critique initiale, sans confiance, le concept reste théorique.
L’Afrique apparaît pourtant comme un terrain fertile pour les super apps. Les usages numériques y évoluent vite, l’adoption du mobile est massive, et les besoins d’intégration des services sont réels. Amazon et Uber rêvent eux aussi d’imposer une “super app” sur le continent. Mais même eux, armés de moyens colossaux, n’ont pas trouvé la recette magique. Le Maroc, avec son marché intermédiaire, se retrouve coincé entre des ambitions globales et des réalités locales. Les entrepreneurs doivent composer avec un terrain encore fragmenté, où la logistique et la confiance des consommateurs restent les véritables juges de paix.
Mirage technologique ou futur incontournable ?
Le secteur des livraisons, clé de voûte de toute super app, est un champ de bataille. Pour lancer une flotte crédible, il faut au minimum plusieurs centaines de milliers de dirhams. Les grandes flottes sont difficiles à convaincre, les petites hésitent à s’engager. Sans un nombre suffisant de livreurs fiables, impossible d’assurer un service régulier. L’utilisateur, lui, n’attend pas : une commande en retard ou annulée, et la confiance disparaît. Derrière les beaux discours sur l’innovation, la réalité est brutale : sans infrastructure solide, la technologie seule ne suffit pas.
Beaucoup d’entreprises commettent une erreur stratégique : vouloir naître super app. Or WeChat n’a pas commencé comme super app, pas plus que Yassir en Algérie, qui a démarré avec la livraison de repas avant de s’étendre au paiement et au commerce. Vouloir tout proposer immédiatement, c’est risquer de tout rater. Le marché marocain a besoin d’acteurs qui progressent par étapes, bâtissent une base solide dans un service bien maîtrisé, puis élargissent progressivement leur offre. L’empilement de fonctionnalités ne suffit pas à créer un usage durable.
Faut-il pour autant enterrer l’idée de super app au Maroc ? Pas vraiment. Le potentiel est bien réel, car les consommateurs cherchent des solutions simples et centralisées. Mais pour que le modèle fonctionne, il faut réunir trois conditions : une base massive d’utilisateurs, une confiance construite sur la durée, et une logistique robuste. À ce jour, aucune startup marocaine n’a encore trouvé la formule magique. Le rêve est toujours là, mais il demandera plus de patience, plus de pragmatisme et une meilleure compréhension des réalités locales.
Le Maroc veut sa super app, mais il lui manque les fondations pour la faire décoller. Les échecs successifs rappellent que copier un modèle étranger ne suffit pas : il faut l’adapter à la culture, aux usages et aux infrastructures du pays. Dans cette course, l’Afrique tout entière est en laboratoire. Le premier qui réussira à trouver l’équilibre entre technologie, logistique et confiance pourrait bien tenir entre ses mains la prochaine révolution numérique du continent. Mais pour l’instant, le mirage de la super app continue de séduire… sans encore convaincre.
Beaucoup d’entreprises commettent une erreur stratégique : vouloir naître super app. Or WeChat n’a pas commencé comme super app, pas plus que Yassir en Algérie, qui a démarré avec la livraison de repas avant de s’étendre au paiement et au commerce. Vouloir tout proposer immédiatement, c’est risquer de tout rater. Le marché marocain a besoin d’acteurs qui progressent par étapes, bâtissent une base solide dans un service bien maîtrisé, puis élargissent progressivement leur offre. L’empilement de fonctionnalités ne suffit pas à créer un usage durable.
Faut-il pour autant enterrer l’idée de super app au Maroc ? Pas vraiment. Le potentiel est bien réel, car les consommateurs cherchent des solutions simples et centralisées. Mais pour que le modèle fonctionne, il faut réunir trois conditions : une base massive d’utilisateurs, une confiance construite sur la durée, et une logistique robuste. À ce jour, aucune startup marocaine n’a encore trouvé la formule magique. Le rêve est toujours là, mais il demandera plus de patience, plus de pragmatisme et une meilleure compréhension des réalités locales.
Le Maroc veut sa super app, mais il lui manque les fondations pour la faire décoller. Les échecs successifs rappellent que copier un modèle étranger ne suffit pas : il faut l’adapter à la culture, aux usages et aux infrastructures du pays. Dans cette course, l’Afrique tout entière est en laboratoire. Le premier qui réussira à trouver l’équilibre entre technologie, logistique et confiance pourrait bien tenir entre ses mains la prochaine révolution numérique du continent. Mais pour l’instant, le mirage de la super app continue de séduire… sans encore convaincre.