Suspension surprise des contrôles moto : pause tactique ou recul annoncé ?


Rédigé par le Vendredi 22 Aout 2025

La campagne de contrôle de vitesse ciblant les conducteurs de motos vient d’être suspendue temporairement au Maroc. Décision officielle prise après une vague de contestations d’usagers estimant les contrôles injustes ou mal organisés ce vendredi 22 août 2025 en milieu d’après‑midi, heure Maroc.



Motos et vitesse : un break stratégique avant un reset réglementaire ?

L’opération de contrôle intensif, lancée récemment pour réduire les excès de vitesse et accidents impliquant des deux-roues, est mise sur pause. Les autorités ont opté pour une suspension provisoire afin de réorganiser le dispositif, notamment la répartition des radars mobiles et la procédure de notification des infractions. Des motards, incluant des livreurs urbains et des usagers pendulaires, avaient dénoncé des relevés perçus comme imprécis, des signalements jugés insuffisants et parfois des divergences entre vitesse affichée et vitesse retenue. Cette suspension ne signifie pas l’abandon de la lutte contre la vitesse mais une phase de recalibrage annoncée comme technique et administrative.

La moto est devenue un maillon essentiel de la mobilité urbaine marocaine, surtout avec l’essor des services de livraison et le besoin de contourner la congestion des grandes villes comme Casablanca ou Rabat. Un dispositif de contrôle perçu comme arbitraire peut miner la confiance dans l’application de la loi et freiner une formalisation attendue du secteur des coursiers. À l’inverse, une reprise mieux structurée peut renforcer la sécurité routière alors que les deux-roues restent surreprésentés dans les accidents corporels selon les tendances générales observées ces dernières années. Pour les jeunes actifs, souvent utilisateurs de scooters pour optimiser temps et coûts, la lisibilité des règles et la transparence technologique (calibration, traçabilité des radars) deviennent un enjeu de justice quotidienne autant que de sécurité.

La montée rapide du parc de motos et scooters a précédé l’harmonisation totale des infrastructures dédiées, comme les voies sécurisées ou le marquage adapté aux trajectoires des deux-roues. Les contrôles de vitesse ont été intensifiés après plusieurs séquences médiatiques pointant des comportements dangereux. La contestation numérique joue désormais un rôle de caisse de résonance, offrant aux usagers un canal instantané de pression publique sur les dispositifs de régulation.

Sur les réseaux, certains saluent une décision pragmatique en disant que mieux vaut une pause que des amendes contestées à répétition. D’autres dénoncent un signal ambigu envoyé à ceux qui roulent trop vite. Des voix de motards réclament publication des protocoles de calibration et installation de panneaux plus visibles en amont des zones contrôlées. Côté institutions, la communication reste prudente et sans chiffres détaillant le volume d’infractions annulées ou en litige, ce qui entretient un sentiment d’attente. L’absence de données consolidées officielles sur la proportion d’erreurs alléguées est à noter.

Si la réorganisation aboutit à un système transparent, elle peut améliorer l’adhésion des usagers et réduire les accidents à moyen terme. À défaut, la défiance peut s’étendre à d’autres volets de la sécurité routière comme le port du casque ou le respect des feux. Sur le plan économique, une application claire protège les micro-entrepreneurs de la livraison contre des coûts administratifs imprévus qui grignotent leurs marges déjà fines. Cette pause est aussi une opportunité pour accélérer la transition vers des outils numériques consultables en ligne permettant à chaque conducteur de vérifier en temps quasi réel ses éventuelles infractions, ce qui existe déjà dans certains pays partenaires et pourrait renforcer le sentiment d’équité. Socialement, elle pose la question de l’équilibre entre pédagogie et sanction, un débat récurrent quand la régulation devance l’appropriation collective des normes.

On surveille l’annonce d’un nouveau protocole de reprise avec précisions sur la signalisation, la formation des agents, la technologie utilisée et un éventuel mécanisme simplifié de contestation en ligne. Reste à voir si cette suspension s’accompagnera d’une campagne d’éducation ciblant vitesse, distances de sécurité et freinage d’urgence sur chaussées urbaines humides. La pause actuelle sera-t-elle une simple parenthèse technique ou le déclencheur d’une refonte durable plus transparente et acceptée, safi on avance ?

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Vendredi 22 Aout 2025
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