Quand l’aveuglement devient ligne éditoriale
La disparition de Tebboune n’est pas une rumeur de café. C’est un fait. Pas de discours, pas d’apparition, pas même une photo arrangée. Dans tout autre pays, une telle absence aurait déclenché un branle-bas médiatique. Ici, silence radio ou, pire, récits atténués sur des “vacances médicales” supposées. Pourtant, à Alger, la rue s’interroge : mort, malade ou séquestré ? L’équation n’a pas de solution claire, mais elle révèle l’essentiel : le président n’existe déjà plus politiquement. Derrière lui, c’est le général Chengriha qui déroule son théâtre d’ombres.
On aurait pu s’attendre à ce que Le Monde, toujours prompt à “enquêter” sur l’état de santé des rois et des présidents à travers le monde, applique le même zèle à Alger. Mais non : on préfère glisser la question sous le tapis. Pourquoi ? Parce que la critique du Maroc est bankable et que le mutisme algérien arrange certaines géopolitiques. La mise en récit d’une « fin de règne » marocaine aussi fausse soit-elle, tombe à point nommé pour détourner l’attention d’un pays voisin en pleine déliquescence institutionnelle.
Le paradoxe algérien est glaçant : deuxième réserve gazière d’Afrique, mais pénuries de lait et d’essence. Des milliards déversés en diplomatie de chèques, mais des hôpitaux délabrés et des infrastructures qui s’effondrent. La tragédie de l’Oued El Harrache en est le symbole : un bus emporté dans une rivière faute d’un pont digne du XXIᵉ siècle. Face à ce naufrage quotidien, la présidence Tebboune ressemble à une farce cruelle. On gouverne par absentéisme, on dépense pour acheter des soutiens anti-marocains, mais on laisse crever ses propres citoyens dans des couloirs d’hôpitaux.
On aurait pu s’attendre à ce que Le Monde, toujours prompt à “enquêter” sur l’état de santé des rois et des présidents à travers le monde, applique le même zèle à Alger. Mais non : on préfère glisser la question sous le tapis. Pourquoi ? Parce que la critique du Maroc est bankable et que le mutisme algérien arrange certaines géopolitiques. La mise en récit d’une « fin de règne » marocaine aussi fausse soit-elle, tombe à point nommé pour détourner l’attention d’un pays voisin en pleine déliquescence institutionnelle.
Le paradoxe algérien est glaçant : deuxième réserve gazière d’Afrique, mais pénuries de lait et d’essence. Des milliards déversés en diplomatie de chèques, mais des hôpitaux délabrés et des infrastructures qui s’effondrent. La tragédie de l’Oued El Harrache en est le symbole : un bus emporté dans une rivière faute d’un pont digne du XXIᵉ siècle. Face à ce naufrage quotidien, la présidence Tebboune ressemble à une farce cruelle. On gouverne par absentéisme, on dépense pour acheter des soutiens anti-marocains, mais on laisse crever ses propres citoyens dans des couloirs d’hôpitaux.
Algérie : un président fantôme et une presse complice
Tebboune n’a jamais été un président fort. Simple figurant propulsé par Gaïd Salah, il a été maintenu par perfusion. Aujourd’hui, il est l’incarnation d’une présidence en bout de souffle, qui rejoue le pire scénario de Bouteflika : un pays dirigé par des généraux, avec un visage civil en vitrine. Et ce visage, ironie de l’histoire, s’efface à son tour. Le pouvoir algérien recycle ses marionnettes comme on change une affiche défraîchie.
C’est là que la couverture du Monde devient éclairante. Quand le président algérien disparaît, on choisit de parler d’« atmosphère de fin de règne » ailleurs. Comme si le royaume voisin devait endosser la charge symbolique d’un malaise régional. C’est une vieille technique : déplacer la focale pour mieux occulter la réalité. Résultat : Tebboune disparaît, mais c’est SM le Roi Mohammed VI qu’on interroge. Une mise en scène où l’absence de l’un est couverte par la fragilisation supposée de l’autre.
La question n’est plus de savoir si Tebboune est encore vivant politiquement. Il est déjà enterré par l’histoire. La vraie question est : pourquoi une certaine presse française s’obstine-t-elle à couvrir les trous noirs algériens par des projecteurs braqués sur Rabat ?
Derrière l’angle choisi, se dessine une mécanique bien connue : sauver la façade d’un régime militaire en crise, en détournant le regard vers le voisin. C’est moins du journalisme que de la diversion diplomatique de bas étage.
C’est là que la couverture du Monde devient éclairante. Quand le président algérien disparaît, on choisit de parler d’« atmosphère de fin de règne » ailleurs. Comme si le royaume voisin devait endosser la charge symbolique d’un malaise régional. C’est une vieille technique : déplacer la focale pour mieux occulter la réalité. Résultat : Tebboune disparaît, mais c’est SM le Roi Mohammed VI qu’on interroge. Une mise en scène où l’absence de l’un est couverte par la fragilisation supposée de l’autre.
La question n’est plus de savoir si Tebboune est encore vivant politiquement. Il est déjà enterré par l’histoire. La vraie question est : pourquoi une certaine presse française s’obstine-t-elle à couvrir les trous noirs algériens par des projecteurs braqués sur Rabat ?
Derrière l’angle choisi, se dessine une mécanique bien connue : sauver la façade d’un régime militaire en crise, en détournant le regard vers le voisin. C’est moins du journalisme que de la diversion diplomatique de bas étage.