Traditions matrimoniales : dot, douaire et célébrations - entre héritage culturel et pressions sociales


Rédigé par le Vendredi 2 Février 2024

Dans la tradition juive, le mariage requiert le paiement d'une somme appelée «al mahr». En hébreu, le terme «mohar» se traduit par l'achat de l'épouse, symbolisé par l'argent des noces. En arabe, «mahr» se traduit par récompense ou offrande nuptiale, représentant le douaire plutôt que la dot.



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La pratique de la dot est un transfert de biens des parents de la mariée à son futur époux, à rembourser en cas de divorce. Bien que cette coutume ait perduré en Europe, elle persiste aujourd'hui en Inde.

Dans les traditions juives et musulmanes, le douaire est une exigence incontournable. Les Juifs formalisent cet engagement financier dans la ketouba, un acte de mariage où le mari s'engage à soutenir financièrement sa femme en échange de son obéissance. Ce document, souvent une œuvre artistique décorée, témoigne de l'engagement des époux.

La ketouba juive peut comporter des sommes importantes, symbolisant l'intention de ne jamais divorcer. Au Maroc, une pratique courante consiste à ajouter des montants à la ketouba pour complimenter l'épouse. Chez les musulmans, on exprime des compliments sans ajouter financièrement à l'acte.

Au décès du mari, la femme reçoit la somme non versée de la ketouba. Chez les chrétiens, aucune exigence de dot n'est spécifiée dans la Bible, sauf en cas de défloration d'une vierge qui n'est pas fiancée.

Le Coran mentionne le mahr ou sadaq, un don d'amitié, obligatoire pour lever le tabou sexuel. Ce montant appartient à la femme et ne peut être réclamé par l'époux. En cas de décès du mari avant le versement complet du douaire, la somme doit être remise à l'épouse avant le partage de l'héritage.

Le Coran et le Code de la famille exigent le douaire, sans limite maximale ni minimale. L'instauration de l'acte de mariage a introduit une sécurité pour les femmes, élevant la valeur du mahr, mais avec une partie seulement versée à la signature.

La négociation du mahr se fait entre les hommes, la famille du mari étant généreuse pour préserver son honneur, tandis que celle de la mariée est exigeante pour valoriser la jeune femme. Cette pratique vise à rendre le mariage difficile, dissuadant les maris de divorcer ou d'avoir plusieurs épouses.

Le mahr est souvent utilisé par les parents pour compléter le trousseau de la mariée et financer une partie des cérémonies. Bien que la valeur du mahr diminue aujourd'hui, le coût global des mariages augmente.

Les préparatifs extravagants, souvent sous pression sociale, peuvent entraîner des endettements, la vente de biens, et des tensions entre les futurs époux et leurs familles. Les jeunes filles, influencées par des contes de fées, s'attendent à des festivités grandioses.

Le mariage, censé être une célébration joyeuse, devient source de stress financier, avec des dépenses dépassant parfois plusieurs années de salaire de l'époux. Les discordes sur le budget des festivités mettent souvent à mal le bonheur conjugal naissant.

Face à l'endettement alimentant des apparences, un adage marocain souligne que la cérémonie d'une nuit peut se traduire par la souffrance d'une année. Il est essentiel de s'offrir un beau mariage pour le plaisir personnel, et non pour impressionner les autres, car cette quête d'impression ne sera jamais complètement satisfaite.

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Journaliste sportive et militante féministe, lauréate de l'ISIC En savoir plus sur cet auteur
Vendredi 2 Février 2024
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