Traduire le Maroc : entre exportation culturelle et malentendus


Rédigé par La Rédaction le Mercredi 30 Avril 2025

Imaginez un livre marocain franchissant les frontières, traduit dans une autre langue, porteur d'une culture riche et complexe. La traduction des œuvres marocaines à l'international est un exercice délicat, oscillant entre la volonté de partager une identité culturelle et le risque de malentendus.​



Le Maroc, avec sa diversité linguistique et culturelle, offre une littérature foisonnante. Cependant, la traduction de ces œuvres vers d'autres langues, notamment le français, reste limitée. Selon Richard Jacquemond, la France est le principal pays traduisant de l'arabe, avec 1 222 traductions recensées, mais la part des œuvres marocaines demeure marginale. Cette situation reflète une asymétrie dans les échanges culturels, où certaines voix peinent à se faire entendre. ​

Les défis sont multiples. La complexité linguistique des œuvres marocaines, souvent écrites en arabe dialectal, en amazighe ou en français, pose des problèmes de traduction. De plus, les spécificités culturelles et les références locales peuvent être difficiles à rendre dans une autre langue sans perdre leur essence.​

Par ailleurs, la traduction est souvent influencée par des considérations économiques et politiques. Les éditeurs étrangers privilégient des œuvres susceptibles de plaire à leur public, ce qui peut conduire à une sélection biaisée et à une représentation partielle de la littérature marocaine.​

Malgré ces obstacles, des initiatives existent pour promouvoir la traduction des œuvres marocaines. Des programmes de soutien à la traduction, des partenariats entre éditeurs et des festivals littéraires internationaux contribuent à faire connaître la richesse de la littérature marocaine au-delà de ses frontières.​

L'avis de l'avocat du diable

La traduction des œuvres marocaines à l'international est une entreprise complexe, soumise à des enjeux linguistiques, culturels et économiques. Si elle permet de faire connaître la richesse de la littérature marocaine, elle comporte également des risques de malentendus et de représentations biaisées. Il est essentiel de promouvoir une traduction respectueuse des spécificités culturelles et linguistiques, afin de préserver l'authenticité des œuvres et de favoriser une véritable compréhension interculturelle.​

Édition marocaine – Production éditoriale – Subventions publiques – Centralisation géographique – Littérature – Sciences humaines – Tirage faible – Dépendance institutionnelle – Diffusion limitée – Langue arabe – Langue française – Langue amazighe – Vulnérabilité structurelle – Lecture publique – Lectorat élitiste – Accès au livre – Numérique – Écosystème du livre – Commande publique – Château de cartes





Mercredi 30 Avril 2025
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