« Les travaux ont commencé pour construire la nouvelle, grande et magnifique salle de bal », a annoncé Donald Trump sur Truth Social, sa plateforme favorite.Les pelleteuses ont pris position dès l’aube sur la pelouse Est du bâtiment présidentiel, sous l’œil médusé des journalistes présents.
L’édifice en préparation, évalué à 250 millions de dollars, s’étendra sur 8 000 mètres carrés et pourra accueillir jusqu’à 1 000 invités. Il servira à de grands dîners officiels et à des réceptions d’État, selon la Maison Blanche. Mais derrière les mots du président, beaucoup y voient un geste symbolique : la reconstruction du pouvoir à l’image de Trump, fastueux, spectaculaire… et clivant.
Le président assure que « pas un centime d’argent public » ne sera utilisé. Le projet serait entièrement financé par des dons privés, issus de « généreux patriotes et superbes entreprises ». La semaine dernière, Trump a d’ailleurs organisé un dîner de levée de fonds, réunissant les géants de la tech et de la défense : Amazon, Apple, Meta, Microsoft, Palantir, mais aussi Lockheed Martin. Cette proximité assumée entre la présidence et les grandes entreprises fait déjà grincer des dents à Washington. Plusieurs médias dénoncent un mélange des genres inédit, à la frontière du mécénat politique et du conflit d’intérêts.
Selon le président américain, cette transformation fera de la Maison Blanche « le plus beau palais présidentiel du monde ». « L’aile Est sera modernisée et plus belle que jamais », a-t-il déclaré, promettant un mélange d’architecture classique et de faste doré, inspiré de sa résidence de Mar-a-Lago en Floride. Depuis son retour au pouvoir, Donald Trump multiplie les gestes symboliques : un Bureau ovale redécoré d’ornements dorés, deux immenses drapeaux américains plantés sur les pelouses, et désormais, un bâtiment flambant neuf où il compte accueillir les grands de ce monde.
C’est la plus grande transformation du siège du pouvoir américain depuis plus d’un siècle. La Maison Blanche, bâtie en 1800 et occupée pour la première fois par John Adams, n’avait connu que des rénovations structurelles depuis la présidence de Harry Truman dans les années 1950. Cette démolition partielle suscite déjà la colère des historiens et des défenseurs du patrimoine. Certains dénoncent un « acte d’ego » qui efface un pan de l’histoire, d’autres y voient simplement la continuité d’un président adepte du grand spectacle.