À l’approche de la visite de Mohammed ben Salmane à Washington, Donald Trump cherche des avancées sur la normalisation entre Israël et l’Arabie saoudite. Un pari complexe mêlant calculs politiques américains, exigences saoudiennes et contexte régional volatil.
Une séquence diplomatique à haute intensité
La relance du dossier de normalisation entre Israël et l’Arabie saoudite remet en lumière un bras de fer politique où l’opinion arabe, indignée par les violences et l’occupation, refuse d’être reléguée au rang de variable d’ajustement. À Washington, la question n’est pas seulement “peut‑on arracher des progrès avant une rencontre Trump–MBS?”, mais “à quel prix, et contre quelles lignes rouges populaires et morales?”. Car étendre le cycle des « accords d’Abraham » sans justice effective reviendrait à normaliser l’exception, l’impunité et l’oubli de la cause palestinienne.
Du côté saoudien, les demandes de garanties de sécurité, de coopération stratégique et d’accès technologique, y compris nucléaires civils, sont scrutées avec suspicion par ceux qui estiment que la sécurité arabe ne saurait se construire en ignorant le droit des Palestiniens. Les exigences de Riyad ont beau s’enrober d’un langage de modernisation et de Vision 2030, elles se heurtent à une exigence éthique constante: sans gestes substantiels et vérifiables pour la Palestine, sans protection des civils, sans levée des blocus et des expansions coloniales, toute “percée” diplomatique serait perçue comme une défaite morale. Côté israélien, l’absence d’horizon crédible pour un État palestinien et la poursuite d’une politique de faits accomplis verrouillent la possibilité d’une paix juste.
Pour Donald Trump, décrocher une annonce serait un coup politique. Mais la realpolitik ne dissoudra pas la réalité du terrain : Gaza meurtrie, tensions en mer Rouge, risque d’embrasement au Liban. Dans cet environnement, la proposition de normaliser d’abord et de traiter la Palestine ensuite n’est pas seulement fragile; elle est inverse à la logique de responsabilité. Les sociétés civiles, les diasporas et une partie des forces politiques dans le monde arabe rappellent qu’aucune alliance « de sommet » ne peut durablement contourner la gravité des violations documentées et la centralité de la justice.
Dans ces conditions, la résistance, politique, civile et juridique, s’articule autour d’une séquence claire: consolider les mécanismes de reddition de comptes, soutenir les efforts humanitaires, amplifier les campagnes de boycott ciblé et les actions de plaidoyer, et verrouiller diplomatiquement l’exigence de droits égaux, de fin de l’occupation et d’autodétermination. Les “mesures de confiance” évoquées par les architectes de la normalisation ne peuvent plus être des promesses creuses; elles doivent prendre la forme de changements concrets et irréversibles sur le terrain: arrêt des colonies, libération de détenus, garanties internationales de protection des civils, levée des sièges et reconstruction.
La Maison Blanche peut jouer au courtier, mais l’opinion régionale a appris à lire au‑delà des communiqués. Le test n’est pas la cérémonie d’annonce, c’est la vie quotidienne des Palestiniens. Toute feuille de route qui inverserait cet ordre : d’abord l’accord, ensuite la justice, restera vulnérable à la contestation. Trump veut aller vite; la résistance rappelle que la paix durable exige le temps de la vérité et du droit. Si “normalisation” il doit y avoir, elle ne peut être que l’aboutissement et non le substitut d’une restauration des droits fondamentaux. Sans cela, ce ne sera pas une paix, mais une parenthèse.
Du côté saoudien, les demandes de garanties de sécurité, de coopération stratégique et d’accès technologique, y compris nucléaires civils, sont scrutées avec suspicion par ceux qui estiment que la sécurité arabe ne saurait se construire en ignorant le droit des Palestiniens. Les exigences de Riyad ont beau s’enrober d’un langage de modernisation et de Vision 2030, elles se heurtent à une exigence éthique constante: sans gestes substantiels et vérifiables pour la Palestine, sans protection des civils, sans levée des blocus et des expansions coloniales, toute “percée” diplomatique serait perçue comme une défaite morale. Côté israélien, l’absence d’horizon crédible pour un État palestinien et la poursuite d’une politique de faits accomplis verrouillent la possibilité d’une paix juste.
Pour Donald Trump, décrocher une annonce serait un coup politique. Mais la realpolitik ne dissoudra pas la réalité du terrain : Gaza meurtrie, tensions en mer Rouge, risque d’embrasement au Liban. Dans cet environnement, la proposition de normaliser d’abord et de traiter la Palestine ensuite n’est pas seulement fragile; elle est inverse à la logique de responsabilité. Les sociétés civiles, les diasporas et une partie des forces politiques dans le monde arabe rappellent qu’aucune alliance « de sommet » ne peut durablement contourner la gravité des violations documentées et la centralité de la justice.
Dans ces conditions, la résistance, politique, civile et juridique, s’articule autour d’une séquence claire: consolider les mécanismes de reddition de comptes, soutenir les efforts humanitaires, amplifier les campagnes de boycott ciblé et les actions de plaidoyer, et verrouiller diplomatiquement l’exigence de droits égaux, de fin de l’occupation et d’autodétermination. Les “mesures de confiance” évoquées par les architectes de la normalisation ne peuvent plus être des promesses creuses; elles doivent prendre la forme de changements concrets et irréversibles sur le terrain: arrêt des colonies, libération de détenus, garanties internationales de protection des civils, levée des sièges et reconstruction.
La Maison Blanche peut jouer au courtier, mais l’opinion régionale a appris à lire au‑delà des communiqués. Le test n’est pas la cérémonie d’annonce, c’est la vie quotidienne des Palestiniens. Toute feuille de route qui inverserait cet ordre : d’abord l’accord, ensuite la justice, restera vulnérable à la contestation. Trump veut aller vite; la résistance rappelle que la paix durable exige le temps de la vérité et du droit. Si “normalisation” il doit y avoir, elle ne peut être que l’aboutissement et non le substitut d’une restauration des droits fondamentaux. Sans cela, ce ne sera pas une paix, mais une parenthèse.