Ukraine, la situation aujourd'hui


Au jour d’aujourd’hui, la situation en Ukraine est incertaine. On ne peut pas être sûr que la Russie puisse occuper toute l’Ukraine, pas plus que l’Ukraine puisse envahir la Russie.



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Par Gabriel Banon

Aidée par la Chine, les sanctions frappant l’économie et la vie russes, ne sont pas d’une efficacité décisive.

Certes, elles peuvent paralyser certaines activités et en stimuler d’autres. Il faut noter qu’elles ont un envers en privant les sanctionneurs de gaz ou de pétrole et partant, les obliger à des restrictions économiques. De fait, les sanctions se retournent pour une grande part, parfois durement, contre les sanctionneurs, et dommage collatérale, totalement sur   l’Afrique et les pays pauvres. Ceux-là dépendent à la fois de l’Est et de l’Ouest.

En ce début de l’année, on ne peut pas savoir si de grandes opérations militaires se dérouleront avant l’hiver, voire pendant ; pas plus qu’on ne peut pas prévoir dans quelle mesure l’entrée dans la guerre du contingent russe mobilisé va renforcer l’armée russe, ni dans quelle mesure l’arrivée d’armes occidentales de plus en plus sophistiquées raffermira l’armée ukrainienne.

On peut en douter, d’autant que les relations entre le président ukrainiens et Washington, en particulier avec le Pentagone, sont aujourd’hui mauvaises. Pour la première fois, Washington envisage d’arrêter son aide à Kiev. L’inquiétude est croissante devant la poursuite de l’escalade, entre autres les fuites du gazoduc Nord   Stream difficilement imputables aux Russes, l’attaque par drones de la flotte russe à Sébastopol, les représailles russes par la destruction des infrastructures énergétiques, l’étrange explosion dans une ville polonaise frontalière, la violence verbale accrue, la criminalisation de l’ennemi qui se développe, l’hystérie de guerre qui se répand.

L’intensification de la guerre internationale à l’intérieur de l’Ukraine va-t-elle faire irruption hors des frontières du pays, déborder sur l’Europe, et même déborder l’Europe ?

Le danger nucléaire ne peut être écarté même si on le juge minime ; en fait nous sommes entrés dans une conjoncture mondiale aggravée. Une crise mondiale nouvelle s’est ouverte, comportant le blocage des matières premières et des produits céréaliers, la raréfaction croissante de produits de toutes sortes, y compris alimentaires, l’inflation, favorisant partout la   crise chez les pays démocrates et la généralisation de   régimes néo-autoritaires et de sociétés de soumission. L’aire de l’hégémonie américaine et plus largement occidentale semble en passe d’être du passé.

La politique américaine, restrictive et dédaigneuse à l’égard de la Russie a abouti à faire de la Russie et la Chine un bloc hostile à l’égard des États-Unis et plus largement de l’Occident. Quant à l’Asie, l’Afrique et   l’Amérique latine, ils restent, pour le moment, dans une neutralité prudente et attentive.

Les événements graves qui se passent au Moyen-Orient relativisent-ils ceux d’Europe, en l’espèce, la guerre d’Ukraine ?

Cette guerre va se terminer comme celle de Corée, sans vainqueur ni vaincu., sans arrêt officiel des combats, chacun campant sur les positions acquises ou perdues par les armes. L’Ukraine sera-t-elle dépecée ? pas tout à fait. Le retour éventuel de Donald Trump à la Maison Blanche sera un mauvais signal pour Volodymyr Zelensky, le président de l’Ukraine.

Rédigé par Gabriel Banon sur Gabriel Banon


Lundi 22 Janvier 2024

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