Un comité national d’éthique, instance de concertation incontournable




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Peut-on encore faire l’économie d’un conseil national d’éthique qui encadre les valeurs humaines dans leur ensemble, s’occupant plus précisément de l’éthique médical, de bioéthique, c’est à dire tout ce qui entoure la recherche qui concerne le vivant et la santé.

La lutte contre le Covid19 au centre de toutes les recherches en Santé actuelles

Durant cette pandémie, notre pays fait face à l’instar des autres pays du monde, a probablement la plus grave menace sanitaire de l’ère moderne, avec ses innombrables interrogations, des affirmations scientifiques tous les jours aussi contradictoires les unes que les autres, une situation où la recherche scientifique apparait enfin !! comme un besoin national vital et incontournable.

Essais cliniques sur le vaccin, implication nécessaire du Maroc

Le Maroc qui a adhéré à l’Organisation mondiale de la santé depuis son indépendance, et qui souscrit à de nombreux instruments internationaux, s’est engagé depuis son indépendance à établir un système de santé afin de répondre aux attentes de la population dans ce domaine. La constitution du Maroc, reconnait le droit des citoyens aux soins de santé, et à la couverture médicale et en fait une responsabilité des pouvoirs publics , et pour la première fois dans son article 27, elle atteste le droit d'accès à l'information publique. La loi cadre n° 34-09 qui est de toute l’histoire de la législation sanitaire au Maroc, la première du genre, fixe les principes et les objectifs fondamentaux de l’action de l’Etat en matière de santé ainsi que l’organisation du système de santé qu’elle définit comme un ensemble d’éléments interdépendants et complémentaires. Largement conforme à la conception de l’OMS, Elle prévoie dans 

son article 30 des instances de concertation en matière de santé, pour assurer la cohérence des actions du système de santé, améliorer sa gouvernance, permettre la participation active des différents partenaires audit système, et donc la création d’un comité national d’éthique.

Les effets catastrophiques de la pandémie actuelle sur la santé et l'économie mondiales, l'absence de traitement antiviral disponible et la perspective d'une persistance probable du SARS-CoV-2 dans les années futures rendent plus que jamais nécessaire la mise au point d'un vaccin humain efficace, seul moyen de prévenir l'infection et de contrôler sa propagation.

« La recherche d’aujourd’hui, ce sont les soins de santé de demain»

C’est devant des situations qui nécessitent l’adhésion de l’opinion publique, et tranquilliser sur l’avenir de la collectivité, qu’un comité national d’éthique, parait indispensable. Il faut rappeler qu’on dispose au sein de nos CHU, de comités locaux, dont le plus ancien à Casablanca supervisant certaines recherches à caractère local ou même des fois national, ils connaissent bien la situation locale et peuvent surveiller plus étroitement les études en cours, mais sans aspirer véritablement à la légitimée indispensable au rôle incontournable d’un comité national d’éthique. Elle ne peut se développer sans comités d'éthique et sans comité national.

Comité national d’éthique, au dessus de tout soupçon

Ce groupe de personnes en comité multidisciplinaire fait l’examen éthique des protocoles de recherche impliquant des sujets humains en appliquant des principes éthiques reconnus, définit des politiques ou émettre des avis sur des 

questions éthiques d’actualité dans le domaine de la recherche. Il a la responsabilité de protéger les participants potentiels, mais il doit aussi tenir compte des risques et avantages potentiels pour la communauté dans laquelle l’étude se déroule, son but ultime étant de promouvoir le respect de normes éthiques élevées dans la recherche en santé. Compte tenu du rôle qu’ils sont appelés à jouer dans la détermination et l’évaluation des risques et des bénéfices de la recherche, les comités d’éthique doivent inclure des personnes ayant des compétences scientifiques et médicales , faute de quoi ils ne seront pas capables de comprendre les procédures utilisées dans l’étude et leurs conséquences potentielles pour les participants.

La dimension internationale croissante a conduit à élaborer des principes éthiques internationalement acceptés pour la recherche biomédicale. La Déclaration d’Helsinki révisée à 10 reprises dont la dernière en 2008, le Rapport Belmont qui précise pour la 1ere fois les trois piliers de la recherche médicale à savoir le respect des participants, la bienfaisance et la non malfaisance, et la justice, puis les 21 lignes directrices portant sur les questions éthiques liées à la recherche impliquant des sujets humains, éditées en 2002 par Le Conseil des Organisations internationales des Sciences médicales , puis la Déclaration universelle sur la bioéthique et les droits de l’homme de l’UNESCO en 2005. Enfin la Convention du Conseil de l’Europe sur les droits de l’homme et la biomédecine et protocole additionnel sur la recherche biomédicale , cet instrument de vaste portée traite non seulement des aspects éthiques de la recherche clinique, mais aussi de thèmes plus généraux tels que l’équité dans l’accès aux soins de santé, la confidentialité et la protection de l’embryon. Il aura pour mission de donner des avis sur les problèmes éthiques soulevés par les progrès de la connaissance dans les domaines de la biologie, médecine et de la santé.


Rédigé par Allal Amraoui le Mardi 15 Septembre 2020 sur www.lopinion.ma  



Mardi 17 Novembre 2020

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