Une alliance académique solide
Ce Master n’est pas une initiative isolée. Il s’inscrit dans une stratégie de coopération académique entre l’Université Hassan II de Casablanca (UH2C) et l’Université de Toulouse (UT), portée par Erasmus+, FINCOME, l’ambassade de France et un réseau d’institutions des deux pays. Plus de soixante enseignants-chercheurs, marocains, français et internationaux, ont contribué à bâtir un programme qui combine formation théorique avancée et recherche appliquée.
« Ce projet illustre l’idée que la science n’a pas de frontières », a rappelé la Pr. Khadija Akarid, l’une des coordinatrices. Ses mots, apparemment simples, prennent une dimension particulière à une époque où les pays se livrent une concurrence féroce pour attirer les talents et développer les biotechnologies.
« Ce projet illustre l’idée que la science n’a pas de frontières », a rappelé la Pr. Khadija Akarid, l’une des coordinatrices. Ses mots, apparemment simples, prennent une dimension particulière à une époque où les pays se livrent une concurrence féroce pour attirer les talents et développer les biotechnologies.
La cérémonie : diplomatie et symboles
La cérémonie fut aussi un exercice de diplomatie en miniature. Le président de région Abdellatif Mazouz a insisté sur l’importance de ce type de formation pour soutenir l’écosystème régional. Le consul général de France à Casablanca, Aymeric Chuzeville, a rappelé la “force tranquille” du jumelage Casablanca-Toulouse. Même tonalité du côté de la Maison de l’Occitanie, soulignant l’ancrage territorial de cette coopération.
La présence d’Awatif Hayar, ex-ministre de la Solidarité et figure académique respectée, a donné au moment une valeur politique supplémentaire : celle d’un projet capable de survivre aux changements d’agenda gouvernementaux.
La présence d’Awatif Hayar, ex-ministre de la Solidarité et figure académique respectée, a donné au moment une valeur politique supplémentaire : celle d’un projet capable de survivre aux changements d’agenda gouvernementaux.
L’enjeu réel : créer des carrières, pas seulement des diplômés
Au-delà des discours, la question cruciale reste celle de l’avenir des étudiants. Seront-ils absorbés par un marché marocain encore limité dans le domaine des biotechnologies, ou trouveront-ils des opportunités à l’étranger ?
Beaucoup d’observateurs notent que les biotechnologies au Maroc en sont à leurs débuts. Certes, Casablanca ambitionne de devenir un hub régional de la santé et de la recherche biomédicale, mais la réalité reste fragile : infrastructures insuffisantes, dépendance vis-à-vis des importations, lenteur de l’intégration des start-ups innovantes dans l’écosystème national.
Beaucoup d’observateurs notent que les biotechnologies au Maroc en sont à leurs débuts. Certes, Casablanca ambitionne de devenir un hub régional de la santé et de la recherche biomédicale, mais la réalité reste fragile : infrastructures insuffisantes, dépendance vis-à-vis des importations, lenteur de l’intégration des start-ups innovantes dans l’écosystème national.
L’espoir d’une “ promotion pionnière”
Pourtant, cette première promotion a valeur de symbole. Ces jeunes chercheurs incarnent un pari : créer une génération capable de porter des projets locaux en génétique, en pharmacologie ou encore en ingénierie biomédicale. « Nous ne voulons pas simplement former des diplômés, mais des pionniers », a insisté le Pr. Mustapha Lkhider, vice-président de l’UH2C.
Ce discours, teinté d’idéalisme, résonne particulièrement dans un pays où la fuite des cerveaux inquiète. En donnant aux étudiants un cadre international dès leur formation, le programme espère inverser la logique : rester au Maroc par choix, non par contrainte.
Ce discours, teinté d’idéalisme, résonne particulièrement dans un pays où la fuite des cerveaux inquiète. En donnant aux étudiants un cadre international dès leur formation, le programme espère inverser la logique : rester au Maroc par choix, non par contrainte.
Un partenariat sous tension
Toutefois, un doute persiste : quelle est la véritable nature de ce partenariat ? Coopération équilibrée ou dépendance académique ? Certains critiques rappellent que nombre de programmes conjoints servent surtout à donner de la visibilité diplomatique aux pays européens, sans garantir un transfert durable de savoir-faire.
Le Maroc, de son côté, revendique sa place comme acteur crédible de la recherche scientifique. Mais l’équation reste délicate : comment exiger l’égalité dans le partenariat quand la majorité des laboratoires de pointe et des financements lourds restent situés en Europe ?
Le Maroc, de son côté, revendique sa place comme acteur crédible de la recherche scientifique. Mais l’équation reste délicate : comment exiger l’égalité dans le partenariat quand la majorité des laboratoires de pointe et des financements lourds restent situés en Europe ?
La projection : sciences et souveraineté
La projection d’une capsule retraçant le parcours de ce Master a marqué un moment fort de la cérémonie. Images d’étudiants en blouse blanche, témoignages enthousiastes, sourires confiants : tout semblait annoncer un futur radieux. Mais derrière l’émotion, un enjeu politique se dessine.
Dans un monde où la santé et les biotechnologies sont devenues des armes stratégiques — pandémie oblige — le Maroc cherche à se doter de compétences locales pour réduire sa dépendance. Former ces profils spécialisés, c’est aussi renforcer une souveraineté scientifique encore fragile.
Le cocktail qui a clôturé la soirée a offert un moment de convivialité, presque anodin. Mais la vraie question ne se résout pas autour d’un verre : comment ce Master s’inscrira-t-il dans la durée ? Sera-t-il un laboratoire éphémère d’élites ou le socle d’une filière structurée ?
Les regards sont désormais tournés vers l’avenir. Les diplômés de 2025 devront tracer leur chemin, entre les promesses affichées et la réalité d’un secteur encore balbutiant. Leur réussite individuelle sera, en définitive, le seul indicateur fiable du succès collectif.
Dans un monde où la santé et les biotechnologies sont devenues des armes stratégiques — pandémie oblige — le Maroc cherche à se doter de compétences locales pour réduire sa dépendance. Former ces profils spécialisés, c’est aussi renforcer une souveraineté scientifique encore fragile.
Le cocktail qui a clôturé la soirée a offert un moment de convivialité, presque anodin. Mais la vraie question ne se résout pas autour d’un verre : comment ce Master s’inscrira-t-il dans la durée ? Sera-t-il un laboratoire éphémère d’élites ou le socle d’une filière structurée ?
Les regards sont désormais tournés vers l’avenir. Les diplômés de 2025 devront tracer leur chemin, entre les promesses affichées et la réalité d’un secteur encore balbutiant. Leur réussite individuelle sera, en définitive, le seul indicateur fiable du succès collectif.
La première promotion du Master franco-marocain Sciences de la Santé et Biotechnologies incarne une double vérité : celle d’un Maroc qui croit à la science comme levier de développement et celle d’un pays qui mesure à quel point la route reste longue pour bâtir une autonomie scientifique réelle.
Entre espoirs et doutes, ces diplômés portent sur leurs épaules une responsabilité qui dépasse leur propre avenir. Ils sont, peut-être, les éclaireurs d’une souveraineté biomédicale encore à inventer.
Entre espoirs et doutes, ces diplômés portent sur leurs épaules une responsabilité qui dépasse leur propre avenir. Ils sont, peut-être, les éclaireurs d’une souveraineté biomédicale encore à inventer.