Une rentrée pas comme les autres, entre vaccination et report(s)




Par Aziz Boucetta

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Le ministère de l’Education nationale a annoncé ce lundi 6 septembre que la rentrée des classes est reportée au 1er octobre, au lieu du 10 septembre, telle que cela avait été décidé après que la toute première date était le 3 septembre... Et comme toujours dans ce merveilleux pays qui est le nôtre, un zeste de tâtonnement et un chouiya de cacophonie sont inévitables, sinon nous ne serions pas nous…
 

Il est vrai que dans cette histoire, plusieurs départements ministériels sont concernés, la Santé bien évidemment, l’Education nationale assurément et l’Intérieur, éventuellement. Et il semblerait que ce soit dans cet « éventuellement » que les choses coincent car c’est ce dernier ministère qui a assuré l’opération vaccination avec, reconnaissons-le, une certaine maestria et une efficacité certaine… Or, et en un mot comme en cent, et en dépit des réels efforts du département (encore) dirigé par Saaïd Amzazi, c’est le désordre dans les centres de vaccination pour les 12/17 ans. Un nombre relativement retreint de ces centres, et des personnels certainement harassés et épuisés, mais affichant une improbable efficacité, voire une coupable inefficacité.
 

Et voilà que le ministère décide de repousser la rentrée au 1er octobre, une semaine après avoir demandé aux établissements étrangers de n’ouvrir leurs portes que le 10 septembre… Peu importe, les raisons sont bonnes : consolider les acquis du reflux épidémiologique, vacciner à tour de bras et se rapprocher le plus possible de l’immunité collective et protéger tout le monde. En contrepartie, le ministère promet un enseignement présentiel intégral, du moins pour les établissements où les jeunes ont été vaccinés, ce qui implique une certaine forme d’obligation de se faire vacciner…
 

Cela étant, il appartient à M. Amzazi et ses nombreuses équipes d’assurer une meilleure organisation. On signale à Casablanca et Rabat, deux villes où les moyens sont pourtant disponibles et l’administration plus efficace qu’ailleurs (car les gens sont plus conscients de leurs droits qu’ailleurs), des cas de grande désorganisation. On ose à peine penser à ce qui se passe à Zagora, Tinghir, Smara ou encore Taourirt…
 

Lundi 6 septembre, à Casablanca, deux journalistes de Panorapost furent très virilement accrochés par des membres de la Gendarmerie royale qui les ont menacés de « diwhoum » (littéralement « les embarquer ») s’ils continuaient de filmer. La scène s’est produite là même où, vendredi 3 septembre, un désordre indescriptible avait été signalé et que le ministère était intervenu pour fluidifier les choses… Ce qu’en ont retenu les gendarmes et les responsables du collège Tawhidi, à Bouskoura, c’est tout simplement « on arrête les journalistes », sans raison aucune ni fondement légal, en dépit du fait que lesdits disposaient de leur autorisation de tournage ! On peut légitimement craindre que ce scénario soit dupliqué ailleurs...
 

Le Maroc est dans le peloton de tête mondial en matière de vaccination, et les décisions prises sont fondées, argumentées et (presque) admirablement exécutées. Il semblerait cependant qu’il y ait quelques hiatus dans cette campagne de vaccination des élèves. Ce serait dommage de ternir l’ensemble de l’opération nationale en vaccinant les plus jeunes…
 

Rédigé par Aziz Boucetta sur https://panorapost.com



Mardi 7 Septembre 2021

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