Ces arrestations s’ajoutent à celles de deux hommes interpellés samedi, soupçonnés d’avoir directement participé au commando du dix-neuf octobre. Mis en examen et placés en détention provisoire mercredi, ils constituaient les premières pièces d’un puzzle criminel minutieusement orchestré.
Selon la procureure, l’un des individus arrêtés mercredi figurait « dans le viseur » des enquêteurs. Des traces ADN retrouvées sur le matériel abandonné le relient directement à la scène du vol, renforçant les soupçons sur sa présence dans l’équipe de braquage. Les cinq arrestations ont eu lieu dans différents secteurs de Paris et de sa banlieue, notamment en Seine-Saint-Denis. Les personnes gardées à vue pourraient fournir des informations sur la logistique, la préparation et la fuite du commando, mais leur rôle exact reste encore flou. La procureure se montre prudente : il est « trop tôt » pour les qualifier autrement que comme témoins clés potentiels. Des perquisitions ont été menées dans la nuit, sans permettre de retrouver les bijoux volés.
Le braquage, mené le dix-neuf octobre vers neuf heures trente, avait stupéfié le monde. Un camion-élévateur avait été positionné au pied du musée. Deux hommes masqués s’étaient hissés jusqu’à la galerie Apollon. Les fenêtres avaient été brisées et les vitrines découpées à la disqueuse. Les voleurs avaient ensuite pris la fuite à l’aide de scooters puissants. Le tout s’était déroulé en sept à huit minutes, montre en main.
Dans leur précipitation, les voleurs ont laissé derrière eux des gants, un casque, des outils de découpe, un chalumeau, un gilet jaune et un talkie-walkie. Ces éléments, scrupuleusement analysés, constituent la base scientifique de l’enquête. La couronne de l’impératrice Eugénie, tombée lors de la fuite, a été récupérée mais nécessitera une restauration.
La procureure évoque un travail progressif : chaque indice mène au suivant. Le camion-élévateur, abandonné sur place, a pu être analysé en détail. Des caméras de surveillance et des témoignages complètent le dispositif. Pour les enquêteurs, la principale inconnue demeure la destination des bijoux. Leur valeur, difficilement écoulable sur le marché noir, laisse supposer une filière structurée.
Les auditions en cours pourraient débloquer le volet financier et logistique de l’opération. Plusieurs scénarios sont envisagés : dissimulation longue durée, revente en pièces ou sortie du territoire. Le parquet reste confiant. Détermination, patience et expertise seront les maîtres mots de la suite du dossier.