Meta prépare une transformation majeure de sa messagerie instantanée, WhatsApp
L’application, longtemps préservée des publicités, pourrait bientôt en accueillir sur certaines de ses pages. Une décision stratégique qui ne manque pas de susciter le débat.
Pendant plus d'une décennie, WhatsApp a bâti sa réputation sur un engagement fort : pas de publicité, pas de contenu sponsorisé, et une confidentialité des échanges renforcée. Une promesse qui tranchait avec les autres plateformes détenues par Meta (anciennement Facebook), où la publicité est reine. Mais cette époque semble toucher à sa fin.
Selon plusieurs sources internes rapportées par la presse spécialisée, Meta envisagerait de commencer à intégrer de la publicité sur l’écran d’accueil de l’onglet « Statut », une fonctionnalité similaire aux Stories d’Instagram. Des annonces pourraient également apparaître dans d'autres sections non conversationnelles de l'application, à l'instar de l’écran d’accueil ou du menu paramètres.
Un virage économique plutôt qu’éditorial
Pourquoi maintenant ? Tout simplement parce que WhatsApp compte aujourd’hui plus de 2,5 milliards d’utilisateurs dans le monde, mais ne génère toujours qu’une part relativement modeste des revenus de Meta, comparée à Facebook ou Instagram. Or, dans un contexte où la croissance du chiffre d'affaires ralentit, le géant californien cherche de nouvelles sources de monétisation.
« WhatsApp est un produit extraordinairement sous-exploité du point de vue des revenus », analyse Nawfal Benchakroun, un spécialiste du numérique à Casablanca. « Ce virage vers la publicité était prévisible, surtout après le lancement de services professionnels comme WhatsApp Business, qui ont déjà introduit une logique commerciale dans l’application. »
Des débuts prudents… mais une porte ouverte à plus
Meta assure que les publicités ne s’afficheront pas dans les conversations privées, ni dans les groupes, préservant ainsi le cœur de l’expérience utilisateur. Toutefois, de nombreux observateurs redoutent un effet de cliquet : une fois la porte ouverte, la publicité pourrait s’étendre progressivement à d’autres espaces, notamment les chats professionnels ou les réponses automatiques.
Il ne s’agirait pas ici d’interruptions sonores ou visuelles agressives comme sur YouTube, mais de formats discrets, intégrés dans les flux de navigation. Une stratégie déjà bien rôdée sur Instagram.
WhatsApp Business : la vraie cible ?
Pour Meta, la plateforme WhatsApp Business représente un levier majeur. Déjà utilisée par plus de 200 millions d'entreprises dans le monde, elle permet d’envoyer des messages commerciaux à grande échelle et de gérer des interactions clients via API. Les pubs pourraient donc être liées aux profils d'entreprises locales, ciblant les utilisateurs selon leurs centres d'intérêt ou leur géolocalisation, comme c’est déjà le cas ailleurs dans l’écosystème Meta.
Pour les PME marocaines, cela pourrait ouvrir des opportunités nouvelles : s’adresser directement aux utilisateurs WhatsApp avec des offres locales, sans passer par Facebook ou Instagram. Mais cela pose aussi la question du respect de la vie privée et du consentement explicite des usagers.
Depuis le rachat de WhatsApp en 2014, la question de l’exploitation des données personnelles par Meta est au cœur des critiques. Le refus des conditions d’utilisation modifiées en 2021 avait déjà provoqué un exode temporaire d’utilisateurs vers des alternatives comme Signal ou Telegram.
« Voir de la publicité sur WhatsApp, c’est le début de la fin d’une certaine neutralité », déplore un utilisateur interrogé à Rabat. « On a choisi cette appli parce qu’elle était simple, efficace et sans distractions. Là, on sent que ça va changer. »
Selon les premières fuites, les publicités seront d’abord testées dans certains pays avant un éventuel déploiement mondial. L’Inde et le Brésil, marchés majeurs pour WhatsApp, pourraient être les premiers laboratoires de ce nouveau modèle.
En Europe, les règles du RGPD imposeront une transparence renforcée. Meta devra fournir des explications claires sur l'utilisation des données et offrir la possibilité de refuser certains traitements à des fins publicitaires.
Pendant plus d'une décennie, WhatsApp a bâti sa réputation sur un engagement fort : pas de publicité, pas de contenu sponsorisé, et une confidentialité des échanges renforcée. Une promesse qui tranchait avec les autres plateformes détenues par Meta (anciennement Facebook), où la publicité est reine. Mais cette époque semble toucher à sa fin.
Selon plusieurs sources internes rapportées par la presse spécialisée, Meta envisagerait de commencer à intégrer de la publicité sur l’écran d’accueil de l’onglet « Statut », une fonctionnalité similaire aux Stories d’Instagram. Des annonces pourraient également apparaître dans d'autres sections non conversationnelles de l'application, à l'instar de l’écran d’accueil ou du menu paramètres.
Un virage économique plutôt qu’éditorial
Pourquoi maintenant ? Tout simplement parce que WhatsApp compte aujourd’hui plus de 2,5 milliards d’utilisateurs dans le monde, mais ne génère toujours qu’une part relativement modeste des revenus de Meta, comparée à Facebook ou Instagram. Or, dans un contexte où la croissance du chiffre d'affaires ralentit, le géant californien cherche de nouvelles sources de monétisation.
« WhatsApp est un produit extraordinairement sous-exploité du point de vue des revenus », analyse Nawfal Benchakroun, un spécialiste du numérique à Casablanca. « Ce virage vers la publicité était prévisible, surtout après le lancement de services professionnels comme WhatsApp Business, qui ont déjà introduit une logique commerciale dans l’application. »
Des débuts prudents… mais une porte ouverte à plus
Meta assure que les publicités ne s’afficheront pas dans les conversations privées, ni dans les groupes, préservant ainsi le cœur de l’expérience utilisateur. Toutefois, de nombreux observateurs redoutent un effet de cliquet : une fois la porte ouverte, la publicité pourrait s’étendre progressivement à d’autres espaces, notamment les chats professionnels ou les réponses automatiques.
Il ne s’agirait pas ici d’interruptions sonores ou visuelles agressives comme sur YouTube, mais de formats discrets, intégrés dans les flux de navigation. Une stratégie déjà bien rôdée sur Instagram.
WhatsApp Business : la vraie cible ?
Pour Meta, la plateforme WhatsApp Business représente un levier majeur. Déjà utilisée par plus de 200 millions d'entreprises dans le monde, elle permet d’envoyer des messages commerciaux à grande échelle et de gérer des interactions clients via API. Les pubs pourraient donc être liées aux profils d'entreprises locales, ciblant les utilisateurs selon leurs centres d'intérêt ou leur géolocalisation, comme c’est déjà le cas ailleurs dans l’écosystème Meta.
Pour les PME marocaines, cela pourrait ouvrir des opportunités nouvelles : s’adresser directement aux utilisateurs WhatsApp avec des offres locales, sans passer par Facebook ou Instagram. Mais cela pose aussi la question du respect de la vie privée et du consentement explicite des usagers.
Depuis le rachat de WhatsApp en 2014, la question de l’exploitation des données personnelles par Meta est au cœur des critiques. Le refus des conditions d’utilisation modifiées en 2021 avait déjà provoqué un exode temporaire d’utilisateurs vers des alternatives comme Signal ou Telegram.
« Voir de la publicité sur WhatsApp, c’est le début de la fin d’une certaine neutralité », déplore un utilisateur interrogé à Rabat. « On a choisi cette appli parce qu’elle était simple, efficace et sans distractions. Là, on sent que ça va changer. »
Selon les premières fuites, les publicités seront d’abord testées dans certains pays avant un éventuel déploiement mondial. L’Inde et le Brésil, marchés majeurs pour WhatsApp, pourraient être les premiers laboratoires de ce nouveau modèle.
En Europe, les règles du RGPD imposeront une transparence renforcée. Meta devra fournir des explications claires sur l'utilisation des données et offrir la possibilité de refuser certains traitements à des fins publicitaires.
Un équilibre délicat à trouver
En introduisant la publicité, Meta joue un jeu d’équilibriste. Il s’agit de rentabiliser l’une de ses applications les plus populaires sans casser la promesse originelle d’un outil simple, privé et gratuit. Le pari est risqué : les utilisateurs n’ont jamais été aussi sensibles à la protection de leurs données, et de nombreux concurrents n’attendent qu’un faux pas pour attirer les déçus.
Reste à voir si les utilisateurs accepteront cette nouvelle donne… ou s’ils chercheront à fuir, comme ils l’ont déjà fait par le passé.
Reste à voir si les utilisateurs accepteront cette nouvelle donne… ou s’ils chercheront à fuir, comme ils l’ont déjà fait par le passé.