Une floraison de distinctions… inégales
Le Maroc affiche un paysage foisonnant de prix : le Prix du Maroc du Livre, le Prix Grand Atlas, les distinctions de la Fondation La Mamounia, des académies régionales, ou encore des universités. Les genres sont couverts : roman, poésie, essai, traduction… De nombreuses villes ou festivals ont créé leurs propres trophées, certains à portée régionale, d’autres à vocation nationale.
Mais cette profusion s’accompagne d’un manque de hiérarchisation. À force de distinctions, on dilue la valeur symbolique. Tous les prix ne se valent pas : certains sont dotés financièrement, d’autres pas. Certains sont attribués par un jury d’experts, d’autres par affinités. La reconnaissance demeure inégale.
La consécration : pour qui et pour quoi ?
Un point ressort clairement : les prix récompensent majoritairement les auteurs déjà reconnus. Les jeunes plumes, les autoédités, les écrivains d’expression amazighe ou dialectale sont rarement primés. Il semble exister un "cercle littéraire fermé", où les mêmes noms tournent, à quelques exceptions près.
Les critères de sélection restent souvent flous. Peu d’éclaircissements sont donnés sur la composition des jurys, les modalités d’évaluation, ou les justifications des choix. Cela fragilise la transparence du système et alimente un sentiment de cooptation plutôt que d’émulation.
Un outil sous-exploité
Pourtant, bien utilisés, les prix littéraires pourraient être de puissants outils de transformation : mise en lumière des talents émergents, soutien à la publication, diffusion des œuvres primées dans les écoles ou les bibliothèques… Hélas, au Maroc, l’effet de ces prix reste limité à la cérémonie.
Peu d’accompagnement à la suite de la remise : pas de programme de résidence, de traduction automatique, de médiatisation durable. L’écrivain primé est célébré… puis oublié.
Mais cette profusion s’accompagne d’un manque de hiérarchisation. À force de distinctions, on dilue la valeur symbolique. Tous les prix ne se valent pas : certains sont dotés financièrement, d’autres pas. Certains sont attribués par un jury d’experts, d’autres par affinités. La reconnaissance demeure inégale.
La consécration : pour qui et pour quoi ?
Un point ressort clairement : les prix récompensent majoritairement les auteurs déjà reconnus. Les jeunes plumes, les autoédités, les écrivains d’expression amazighe ou dialectale sont rarement primés. Il semble exister un "cercle littéraire fermé", où les mêmes noms tournent, à quelques exceptions près.
Les critères de sélection restent souvent flous. Peu d’éclaircissements sont donnés sur la composition des jurys, les modalités d’évaluation, ou les justifications des choix. Cela fragilise la transparence du système et alimente un sentiment de cooptation plutôt que d’émulation.
Un outil sous-exploité
Pourtant, bien utilisés, les prix littéraires pourraient être de puissants outils de transformation : mise en lumière des talents émergents, soutien à la publication, diffusion des œuvres primées dans les écoles ou les bibliothèques… Hélas, au Maroc, l’effet de ces prix reste limité à la cérémonie.
Peu d’accompagnement à la suite de la remise : pas de programme de résidence, de traduction automatique, de médiatisation durable. L’écrivain primé est célébré… puis oublié.
L’avis de l’avocat du diable
Le prix littéraire au Maroc ressemble parfois à un sabre sans lame qu’on tire de son fourreau pour faire impression. Il célèbre plus qu’il ne transforme. Il caresse les lauriers d’un petit cercle au lieu de bousculer l’ordre établi. S’il veut peser, il devra devenir une passerelle pour ceux qui n’ont pas encore de piédestal — pas un tapis rouge pour les installés.