​Assurance & IA : Chaffai remet l’humain au centre


Rédigé par 212 administrateur le Mercredi 8 Octobre 2025

FNACAM 2025: Abderrahim Chaffai Président de l’ACAPS appelle à “protéger avant de vendre, conseiller avant de calculer”



Réunis à Casablanca le 8 octobre 2025 pour la 9ᵉ Rencontre annuelle de la FNACAM, les acteurs de l’assurance ont entendu un message sans détour du président de l’ACAPS, Abderrahim Chaffai. Cap sur une transformation où l’innovation ne prend sens que si elle protège mieux, conseille mieux et responsabilise l’ensemble de la chaîne.

Un cap clair : protéger avant de vendre

D’entrée, Chaffai fixe le cadre : la finalité de l’assurance n’est ni la prime ni la part de marché, mais la protection des personnes et des biens. Il appelle à replacer le conseil et l’accompagnement au cœur de la pratique commerciale, avec une exigence éthique constante, y compris quand l’IA accélère les process et bouscule les usages.

Les assurances obligatoires, colonne vertébrale solidaire

Au-delà de la contrainte légale, les assurances obligatoires sont présentées comme un instrument de solidarité et de responsabilité collective. Le futur chantier d’une multirisque habitation (MRH) rendue obligatoire est cité comme levier de protection universelle et de culture de la prévention, encore insuffisamment ancrée.

Croissance réelle, couverture incomplète

Le secteur avance : 59 Mds DH de chiffre d’affaires en 2024 (+5,1 %) et 34,9 Mds DH sur le premier semestre 2025 (+7 %). Malgré cela, le taux de pénétration plafonne à 3,7 %, signe que l’écosystème ne couvre pas encore à hauteur des besoins. Pour Chaffai, la réponse n’est pas qu’industrielle : elle se joue « sur le terrain », dans la qualité du conseil, la proximité avec l’assuré et l’élargissement effectif de l’accès à l’assurance.

Une dépendance qui interroge le modèle

Le diagnostic est posé : les branches obligatoires pèsent 26,7 % des primes émises et près de 49 % du non-vie. Elles assurent plus de 40 % de la production des intermédiaires, avec un déséquilibre marqué : près de 70 % chez les agents contre 21,7 % chez les courtiers. Le message est net : diversifier produits, services et canaux pour sortir d’une dépendance structurelle et stimuler l’inclusion financière. La refonte du Livre IV du Code des assurances, en discussion avancée avec le ministère de l’Économie et des Finances, doit précisément corriger ces biais et mieux valoriser le rôle des intermédiaires.

L’IA, accélérateur… sous contrôle

Personnalisation des offres, indemnisation plus rapide, détection de fraude par prédictif : l’IA offre des gains tangibles. Mais l’arbitrage de l’ACAPS privilégie l’intérêt de l’assuré et la crédibilité du marché. Un dispositif numérique de supervision, fondé sur l’IA, est en cours de déploiement pour surveiller ventes en ligne et publicités sur sites, applis et réseaux sociaux : détection automatique des contenus non conformes, des opérateurs non agréés et des messages trompeurs.

Réformes et chantiers en cours avec plusieurs dossiers structurants sont ouverts :

Refonte du Livre IV du Code des assurances : montée en compétence des intermédiaires et modernisation de la régulation.
Programme Émergence : compagnies, insurtechs et experts réunis pour doper l’innovation.
Attestation auto dématérialisée via QR Code sécurisé : mise en service annoncée prochainement.
Plateforme EDUCAPS : éducation financière et assurantielle pour le grand public, afin d’élever le niveau de culture du risque.

Une boussole : responsabilité, équité, confiance

La feuille de route se résume en trois exigences : innover avec responsabilité, protéger avec équité, servir avec confiance. Au-delà des chiffres et des technologies, Chaffai ramène le secteur à son moteur premier : l’humain celui qui conseille, rassure, indemnise et, par sa probité, crédibilise tout l’édifice.




Mercredi 8 Octobre 2025
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