Transformer une pomme en support de cartilage humain. L’idée pourrait sembler relever de la science-fiction.
Elle est pourtant devenue réalité dans un laboratoire français, sous l’impulsion d’un scientifique marocain de la diaspora : Karim Boumédiene, professeur des universités à l’Université de Caen Normandie et spécialiste de la biologie du cartilage et de l’ingénierie tissulaire
À la tête de l’unité de recherche BioConnecT depuis 2006, Karim Boumédiene et son équipe ont réalisé une première mondiale en utilisant des matrices végétales de pomme décellularisées comme support pour la reconstruction de cartilage humain. Publiée en 2025 et largement relayée auprès du grand public, cette innovation ouvre une voie inédite vers des biomatériaux durables, alternatifs et plus accessibles, à l’heure où la médecine régénérative cherche des solutions à la fois performantes et éthiquement soutenables
Derrière cette avancée scientifique, un parcours d’excellence, forgé dès l’adolescence. Né en 1965 à Ahfir, dans l’Oriental marocain, Karim Boumédiene effectue sa scolarité secondaire au lycée Descartes de Rabat. C’est là que naît son intérêt pour les sciences du vivant, nourri par des enseignants qui, selon ses propres mots, lui ont transmis « le goût de la rigueur, de la curiosité et de la recherche »
Après des études en biologie puis en biochimie à l’Université de Caen, il soutient une thèse de doctorat en 1996, avant d’obtenir son habilitation à diriger des recherches en 2001. Maître de conférences en 2000, il est élu professeur des universités en 2008. Depuis, ses travaux se concentrent sur la biologie cellulaire et moléculaire des tissus articulaires, avec des applications majeures dans l’arthrose, les tumeurs cartilagineuses et la régénération tissulaire
L’approche développée par son laboratoire repose sur une combinaison de culture cellulaire, biomatériaux, transcriptomique et modèles expérimentaux in vitro et in vivo. L’utilisation de matrices végétales issues de la pomme n’est pas un simple coup d’éclat technologique : elle traduit une réflexion de fond sur la durabilité, le coût et l’acceptabilité des matériaux utilisés en médecine régénérative. Une science appliquée, mais enracinée dans la recherche fondamentale.
Pour Karim Boumédiene, la reconnaissance ne se mesure pas uniquement au nombre de publications ou de brevets — il en compte trois internationaux — mais aussi à la transmission. Très investi dans la formation par la recherche, il a dirigé quinze thèses de doctorat, dont deux en cours, ainsi que plus d’une vingtaine de mémoires de master. Un engagement constant pour accompagner de jeunes chercheurs vers leur autonomie scientifique, qu’il considère comme l’une de ses plus grandes fiertés
Son regard sur la science dépasse largement le cadre du laboratoire. Interrogé sur l’importance de la recherche pour le Maroc, il parle sans détour de souveraineté, de santé et de développement économique. Le diagnostic est lucide : financement encore insuffisant, fuite des talents, déconnexion persistante entre recherche universitaire et besoins socio-économiques. Mais le potentiel humain, selon lui, est immense. À condition de renforcer les partenariats public-privé, de valoriser les carrières scientifiques et de construire un véritable écosystème de l’innovation
Quant à l’avenir, Karim Boumédiene imagine une science profondément interdisciplinaire, où les frontières entre biologie, ingénierie et numérique continueront de s’estomper, et où les enjeux environnementaux et sociétaux pèseront de plus en plus lourd dans les orientations de la recherche. Son message aux jeunes générations, et en particulier aux filles, est sans ambiguïté : la science a besoin de toutes les intelligences, et les parcours longs ou exigeants sont porteurs de sens et d’avenir
Au-delà d’un exploit scientifique, le parcours de Karim Boumédiene illustre une réalité trop souvent sous-estimée : celle d’une diaspora scientifique marocaine qui contribue, à l’échelle mondiale, à façonner les savoirs de demain. Une richesse stratégique, dont la reconnaissance et la connexion avec le pays d’origine restent un enjeu majeur pour l’avenir.
À la tête de l’unité de recherche BioConnecT depuis 2006, Karim Boumédiene et son équipe ont réalisé une première mondiale en utilisant des matrices végétales de pomme décellularisées comme support pour la reconstruction de cartilage humain. Publiée en 2025 et largement relayée auprès du grand public, cette innovation ouvre une voie inédite vers des biomatériaux durables, alternatifs et plus accessibles, à l’heure où la médecine régénérative cherche des solutions à la fois performantes et éthiquement soutenables
Derrière cette avancée scientifique, un parcours d’excellence, forgé dès l’adolescence. Né en 1965 à Ahfir, dans l’Oriental marocain, Karim Boumédiene effectue sa scolarité secondaire au lycée Descartes de Rabat. C’est là que naît son intérêt pour les sciences du vivant, nourri par des enseignants qui, selon ses propres mots, lui ont transmis « le goût de la rigueur, de la curiosité et de la recherche »
Après des études en biologie puis en biochimie à l’Université de Caen, il soutient une thèse de doctorat en 1996, avant d’obtenir son habilitation à diriger des recherches en 2001. Maître de conférences en 2000, il est élu professeur des universités en 2008. Depuis, ses travaux se concentrent sur la biologie cellulaire et moléculaire des tissus articulaires, avec des applications majeures dans l’arthrose, les tumeurs cartilagineuses et la régénération tissulaire
L’approche développée par son laboratoire repose sur une combinaison de culture cellulaire, biomatériaux, transcriptomique et modèles expérimentaux in vitro et in vivo. L’utilisation de matrices végétales issues de la pomme n’est pas un simple coup d’éclat technologique : elle traduit une réflexion de fond sur la durabilité, le coût et l’acceptabilité des matériaux utilisés en médecine régénérative. Une science appliquée, mais enracinée dans la recherche fondamentale.
Pour Karim Boumédiene, la reconnaissance ne se mesure pas uniquement au nombre de publications ou de brevets — il en compte trois internationaux — mais aussi à la transmission. Très investi dans la formation par la recherche, il a dirigé quinze thèses de doctorat, dont deux en cours, ainsi que plus d’une vingtaine de mémoires de master. Un engagement constant pour accompagner de jeunes chercheurs vers leur autonomie scientifique, qu’il considère comme l’une de ses plus grandes fiertés
Son regard sur la science dépasse largement le cadre du laboratoire. Interrogé sur l’importance de la recherche pour le Maroc, il parle sans détour de souveraineté, de santé et de développement économique. Le diagnostic est lucide : financement encore insuffisant, fuite des talents, déconnexion persistante entre recherche universitaire et besoins socio-économiques. Mais le potentiel humain, selon lui, est immense. À condition de renforcer les partenariats public-privé, de valoriser les carrières scientifiques et de construire un véritable écosystème de l’innovation
Quant à l’avenir, Karim Boumédiene imagine une science profondément interdisciplinaire, où les frontières entre biologie, ingénierie et numérique continueront de s’estomper, et où les enjeux environnementaux et sociétaux pèseront de plus en plus lourd dans les orientations de la recherche. Son message aux jeunes générations, et en particulier aux filles, est sans ambiguïté : la science a besoin de toutes les intelligences, et les parcours longs ou exigeants sont porteurs de sens et d’avenir
Au-delà d’un exploit scientifique, le parcours de Karim Boumédiene illustre une réalité trop souvent sous-estimée : celle d’une diaspora scientifique marocaine qui contribue, à l’échelle mondiale, à façonner les savoirs de demain. Une richesse stratégique, dont la reconnaissance et la connexion avec le pays d’origine restent un enjeu majeur pour l’avenir.