​Les convenances électorales : sourire aux caméras, couteaux dans le dos


Rédigé par le Vendredi 5 Septembre 2025



Personnages IA
On peut toujours rêver… rêver d’une campagne électorale où les candidats parleraient vrai, où les alliances se noueraient au grand jour, où les désaccords se diraient franchement, sans fard. Mais en 2026, comme hier et sans doute comme demain, les convenances resteront les convenances.

Car la politique, surtout en période électorale, est d’abord affaire de mise en scène. On s’embrasse sur les estrades, on se félicite dans les couloirs, on échange les sourires de façade, tout en préparant dans l’ombre les arguments les plus tranchants, parfois même les coups les plus bas. Ce ballet n’a rien de nouveau : Montesquieu y voyait déjà “l’art de gouverner par les formes”, et Machiavel savait depuis longtemps que les masques valent parfois mieux que la vérité.

Les convenances, c’est cette règle tacite qui impose aux adversaires politiques d’être courtois en public, même quand ils s’étripent en coulisses. Ce vernis poli rassure l’opinion, donne l’impression d’une démocratie apaisée, alors que la compétition réelle se joue ailleurs : dans les négociations nocturnes, les deals de couloir, les promesses chuchotées au détour d’un salon feutré.

En 2026, le spectacle sera sans doute plus huilé que jamais. Les électeurs verront des ennemis jurés poser ensemble pour “la photo de famille” ; les médias relayeront des déclarations consensuelles aux allures de prières pour l’unité nationale ; et tout le monde fera semblant d’y croire, le temps d’un meeting. Les convenances comme rituel rassurant, les convenances comme alibi démocratique.

Mais derrière ces rituels, la vérité reste plus âpre : la politique n’a pas vocation à être un dîner de gala. Elle est lutte pour le pouvoir, rapport de forces, calculs froids et intérêts divergents. On peut rêver d’une parole libérée, d’un face-à-face sincère… mais il y a peu de chances que les acteurs renoncent à ce théâtre des apparences. Parce que les convenances, finalement, sont leur plus solide bouclier.

Alors oui, on peut toujours rêver. Mais il faut aussi apprendre à lire entre les sourires, car c’est souvent là que se cache la vérité politique.




Vendredi 5 Septembre 2025
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