L’année 2024 a été exceptionnelle pour les OPCVM au Maroc. Selon les chiffres publiés par l’Autorité Marocaine du Marché des Capitaux (AMMC), les actifs sous gestion ont atteint 621,3 milliards de dirhams, marquant une progression annuelle de 17,1 %. Une performance qui traduit une dynamique forte, portée à la fois par la hausse des marchés et un regain d’intérêt pour l’investissement collectif.
Le retour en grâce des fonds actions et diversifiés
Le redressement de la Bourse a largement profité aux fonds actions, qui ont vu leurs encours croître de 42,2 % pour atteindre 57,8 milliards de dirhams. Les fonds diversifiés ne sont pas en reste, avec une hausse de 35,5 %, preuve d’un appétit croissant pour des profils de risque équilibrés.
Même les fonds monétaires et obligataires court terme, souvent considérés comme conservateurs, ont bénéficié de cette vague haussière, bien que leur croissance soit plus modérée.
Ce sont surtout les sociétés de gestion affiliées à des groupes bancaires qui ont capté l’essentiel des nouveaux encours, bénéficiant de réseaux de distribution bien implantés et de la confiance des investisseurs institutionnels.
Une épargne mieux orientée ?
Cette embellie s’explique aussi par une meilleure sensibilisation des épargnants marocains, face à l’inflation et à la faible rentabilité des dépôts classiques. Les OPCVM apparaissent alors comme une alternative crédible, permettant d'accéder aux marchés financiers sans compétences techniques approfondies.
La simplification des processus de souscription en ligne, couplée à des efforts de vulgarisation portés par certaines banques et fintechs, a facilité l’accès aux produits collectifs.
Des déséquilibres persistants
Malgré cette croissance spectaculaire, le secteur reste fortement concentré. Moins d’une dizaine de sociétés de gestion détiennent près de 90 % des actifs, et les produits proposés manquent souvent de diversité thématique : peu d’OPCVM verts, technologiques, ou sectoriels.
Par ailleurs, la part des investisseurs particuliers dans les souscriptions reste marginale : l’essentiel provient des institutionnels, notamment les caisses de retraite et les compagnies d’assurance. L’épargne populaire reste encore largement hors circuit.
Certes, les OPCVM ont le vent en poupe. Mais à qui profitent-ils vraiment ? Derrière les chiffres flatteurs se cache une réalité moins enthousiasmante : les fonds sont massivement alimentés par les grandes institutions, qui recyclent une partie de leur trésorerie ou de leurs réserves techniques via des produits maison. Ce jeu circulaire nourrit la taille des encours, mais n’élargit pas véritablement la base d’investisseurs.
L’épargnant marocain moyen, lui, ne comprend toujours pas les risques, les frais, ni la logique des marchés financiers. Tant que les OPCVM resteront dominés par les produits obligataires à faible rendement ou par les fonds gérés de manière opaque, cette croissance pourrait bien n’être qu’une bulle institutionnelle, sans véritable enracinement populaire.
Le retour en grâce des fonds actions et diversifiés
Le redressement de la Bourse a largement profité aux fonds actions, qui ont vu leurs encours croître de 42,2 % pour atteindre 57,8 milliards de dirhams. Les fonds diversifiés ne sont pas en reste, avec une hausse de 35,5 %, preuve d’un appétit croissant pour des profils de risque équilibrés.
Même les fonds monétaires et obligataires court terme, souvent considérés comme conservateurs, ont bénéficié de cette vague haussière, bien que leur croissance soit plus modérée.
Ce sont surtout les sociétés de gestion affiliées à des groupes bancaires qui ont capté l’essentiel des nouveaux encours, bénéficiant de réseaux de distribution bien implantés et de la confiance des investisseurs institutionnels.
Une épargne mieux orientée ?
Cette embellie s’explique aussi par une meilleure sensibilisation des épargnants marocains, face à l’inflation et à la faible rentabilité des dépôts classiques. Les OPCVM apparaissent alors comme une alternative crédible, permettant d'accéder aux marchés financiers sans compétences techniques approfondies.
La simplification des processus de souscription en ligne, couplée à des efforts de vulgarisation portés par certaines banques et fintechs, a facilité l’accès aux produits collectifs.
Des déséquilibres persistants
Malgré cette croissance spectaculaire, le secteur reste fortement concentré. Moins d’une dizaine de sociétés de gestion détiennent près de 90 % des actifs, et les produits proposés manquent souvent de diversité thématique : peu d’OPCVM verts, technologiques, ou sectoriels.
Par ailleurs, la part des investisseurs particuliers dans les souscriptions reste marginale : l’essentiel provient des institutionnels, notamment les caisses de retraite et les compagnies d’assurance. L’épargne populaire reste encore largement hors circuit.
Certes, les OPCVM ont le vent en poupe. Mais à qui profitent-ils vraiment ? Derrière les chiffres flatteurs se cache une réalité moins enthousiasmante : les fonds sont massivement alimentés par les grandes institutions, qui recyclent une partie de leur trésorerie ou de leurs réserves techniques via des produits maison. Ce jeu circulaire nourrit la taille des encours, mais n’élargit pas véritablement la base d’investisseurs.
L’épargnant marocain moyen, lui, ne comprend toujours pas les risques, les frais, ni la logique des marchés financiers. Tant que les OPCVM resteront dominés par les produits obligataires à faible rendement ou par les fonds gérés de manière opaque, cette croissance pourrait bien n’être qu’une bulle institutionnelle, sans véritable enracinement populaire.