Poème, version chantable, à écouter en musique de Adnane Benchakroun
Pour ceux qui aiment encore lire : Poème de Adnane Benchakroun
Je n’ai rien contre le rap.
Je n’ai rien contre la rue, ni ses fils, ni ses cris.
Je sais d’où il vient, ce chant rauque,
ce souffle qu’on arrache à la gorge,
quand le silence devient une gifle de plus.
Je n’ai rien contre les rimes qui cognent,
les mots qui dénoncent,
les refrains comme des murs tagués à la bombe.
Je n’ai rien contre les rappeurs.
Je les regarde avec respect, parfois avec tendresse.
Je sais qu’il faut du courage pour transformer sa colère
en musique.
Il faut du feu pour écrire quand on a froid.
Et souvent, ils brûlent.
Mais moi…
je ne vibre pas.
Je n’ai pas le cœur qui saute quand la basse explose.
Je n’ai pas les poings qui montent quand les couplets fusent.
Je reste là, un peu à côté,
pas sourd, pas fermé, juste ailleurs.
Ce n’est pas un rejet.
C’est un écart.
Une distance douce, sans jugement.
Comme on s’éloigne d’une foule trop bruyante,
pour mieux entendre ses propres pensées.
Je n’ai pas grandi avec les codes,
les clashs, les battles, les punchlines.
Mes mots à moi sont plus lents,
ils marchent pieds nus sur les chemins,
au lieu de courir sur des beats.
Et puis…
il y a cette violence qui revient trop souvent.
Pas celle qu’on dénonce – celle-là, je l’entends.
Mais celle qu’on célèbre.
Les insultes gratuites,
les femmes rabaissées comme des accessoires,
les armes, l’argent, les gros mots lancés comme des trophées.
Moi, je décroche.
Pas par peur.
Par pudeur.
J’aime les mots quand ils élèvent,
même dans la douleur.
Quand ils blessent avec justesse,
pas pour le plaisir de choquer.
Quand ils disent l’injustice sans la reproduire.
Je sais qu’il existe un rap profond, subtil, engagé,
des poètes de bitume, des conteurs de nuits.
Je les écoute, parfois.
Et je leur rends grâce.
Mais je me méfie des mirages :
trop de bruit peut tuer le message.
Je ne dis pas que le rap est mauvais.
Je dis qu’il n’est pas mien.
Il ne m’appelle pas.
Ou du moins, pas souvent.
Je n’ai rien contre le rap.
Je n’ai rien contre personne.
Mais j’ai le droit, moi aussi,
de ne pas applaudir chaque refrain,
de ne pas danser chaque tempo,
de ne pas sourire quand on m’agresse avec des mots.
Je suis ailleurs, voilà tout.
Et c’est bien aussi.
Je n’ai rien contre la rue, ni ses fils, ni ses cris.
Je sais d’où il vient, ce chant rauque,
ce souffle qu’on arrache à la gorge,
quand le silence devient une gifle de plus.
Je n’ai rien contre les rimes qui cognent,
les mots qui dénoncent,
les refrains comme des murs tagués à la bombe.
Je n’ai rien contre les rappeurs.
Je les regarde avec respect, parfois avec tendresse.
Je sais qu’il faut du courage pour transformer sa colère
en musique.
Il faut du feu pour écrire quand on a froid.
Et souvent, ils brûlent.
Mais moi…
je ne vibre pas.
Je n’ai pas le cœur qui saute quand la basse explose.
Je n’ai pas les poings qui montent quand les couplets fusent.
Je reste là, un peu à côté,
pas sourd, pas fermé, juste ailleurs.
Ce n’est pas un rejet.
C’est un écart.
Une distance douce, sans jugement.
Comme on s’éloigne d’une foule trop bruyante,
pour mieux entendre ses propres pensées.
Je n’ai pas grandi avec les codes,
les clashs, les battles, les punchlines.
Mes mots à moi sont plus lents,
ils marchent pieds nus sur les chemins,
au lieu de courir sur des beats.
Et puis…
il y a cette violence qui revient trop souvent.
Pas celle qu’on dénonce – celle-là, je l’entends.
Mais celle qu’on célèbre.
Les insultes gratuites,
les femmes rabaissées comme des accessoires,
les armes, l’argent, les gros mots lancés comme des trophées.
Moi, je décroche.
Pas par peur.
Par pudeur.
J’aime les mots quand ils élèvent,
même dans la douleur.
Quand ils blessent avec justesse,
pas pour le plaisir de choquer.
Quand ils disent l’injustice sans la reproduire.
Je sais qu’il existe un rap profond, subtil, engagé,
des poètes de bitume, des conteurs de nuits.
Je les écoute, parfois.
Et je leur rends grâce.
Mais je me méfie des mirages :
trop de bruit peut tuer le message.
Je ne dis pas que le rap est mauvais.
Je dis qu’il n’est pas mien.
Il ne m’appelle pas.
Ou du moins, pas souvent.
Je n’ai rien contre le rap.
Je n’ai rien contre personne.
Mais j’ai le droit, moi aussi,
de ne pas applaudir chaque refrain,
de ne pas danser chaque tempo,
de ne pas sourire quand on m’agresse avec des mots.
Je suis ailleurs, voilà tout.
Et c’est bien aussi.
Ce poème parle d’un homme qui respecte profondément la culture rap, mais qui ne s’y retrouve pas.
Il évoque son admiration pour les artistes de rap, leur courage, leur colère, mais exprime aussi son éloignement personnel. Il n’aime pas les mots vulgaires, il préfère la douceur, la lenteur, la nuance. Ce n’est pas un jugement, juste une autre sensibilité.