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🎵 L’utopie en sandalettes


Je préfère l’idée… douce et sans lendemain,
Car tant que l’on rêve, tout reste entre nos mains.



Poème, version chantable, à écouter en musique de Adnane Benchakroun


Pour ceux qui aiment encore lire : Poème de Adnane Benchakroun

Je préfère l’idée… oui, le projet sans fin,
Avant que les vacances ne deviennent leur chagrin. 

Je préfère cent fois l’idée que son destin,
La promesse du sable sans le sel du matin.

Quand l’ombre du palmier n’est qu’un doux mirage,
Et que l’esprit voyage sans bagage ni rage.


Je préfère l’idée… oui, le projet sans fin,
Avant que les vacances ne deviennent leur chagrin.

La valise est encore pure d’illusion,
Le billet plane, vierge de toute intrusion.

Je suis bronzé d’avance, ponctuel, idéal,
Sans les cris d’un bambin ni le vent tropical.

Je rêve d’un yogi qui s’élève à l’aurore,
Mais dors jusqu’à midi, le crâne lourd encore.

Instagram n’a jamais vu ces couchers vermeils,
Que j’avais prévus comme des baisers de soleil.

Je préfère l’idée… oui, le projet sans fin,
Avant que les vacances ne deviennent leur chagrin.

Je vois Woolf sur la plage, Jones dans un hamac,
Mais ce sont chips et jus tièdes dans mon sac.

Les moustiques m’aiment d’un amour insensé,
Leur ballet romantique me laisse épuisé.

Je préfère l’idée… oui, le projet sans fin,
Avant que les vacances ne deviennent leur chagrin.

Les enfants pleurent dans un train réfrigéré,
Tandis que mes chaussettes sentent le naufragé.

Mon slip contient du sable, mon cœur du soupir,
Mon téléphone flotte avec mon souvenir.

Je préfère l’idée… oui, le projet sans fin,
Avant que les vacances ne deviennent leur chagrin.


Et l’après ? C’est l’enfer, au retour du bureau,
Sous les néons, l’esprit flanche, le teint est fléau.

Ah ! Vacances rêvées, douce fiction bénie,
Restez dans mes songes, loin de l’agonie.

Je préfère l’idée… douce et sans lendemain,
Car tant que l’on rêve, tout reste entre nos mains.

Ce poème, ironique et élégant, célèbre avec tendresse la supériorité du rêve sur la réalité des vacances.

L’auteur y confesse préférer le projet des vacances – parfait, utopique, sans moustiques ni valises explosées – à leur déroulement concret, souvent chaotique, bruyant et décevant. À travers des images inattendues, parfois comiques, parfois nostalgiques, il peint le contraste entre les illusions que l’on nourrit avant de partir (plage immaculée, yoga au lever du soleil, lectures inspirantes) et les vérités du terrain (enfants criards, coups de soleil absurdes, téléphone noyé). La chute est tout aussi désabusée : le retour de vacances n’est qu’un long déni existentiel, ponctué de lessives, d’e-mails en attente et de mines faussement reposées. Porté par un refrain mélancolique, le poème devient une ode moderne à l’imaginaire, soulignant avec style que tant que les vacances n’ont pas encore eu lieu… elles sont parfaites.

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Dimanche 13 Juillet 2025

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