Le gaz entre en scène, la facture s’annonce corsée
Et pourtant, voilà que l’État remet une grosse pièce dans la machine thermique. Près de Tanger, à Tahaddart, deux nouvelles centrales à gaz vont bientôt voir le jour.
Coût total : 1 milliard de dollars. But affiché ? Répondre à notre soif d’électricité. Mais à quel prix, exactement ?
Un gros projet pour une grosse consommation
C’est acté : d’ici 2028-2029, la région de Tanger accueillera deux nouvelles centrales à gaz naturel, en plus de l’ancienne centrale de Tahaddart (en service depuis 2005). La puissance totale de ce méga-complexe atteindra 1.500 mégawatts.
De quoi faire tourner pas mal de frigos, chauffe-eaux, climatiseurs, téléviseurs et hammams électriques. Le consortium Taqa-Nareva-FM6I, en partenariat avec l’ONEE, assurera le financement, la construction et la gestion du site.
Côté technique, ces centrales utiliseront le gaz transporté via le Gazoduc Maghreb-Europe. C’est plus « propre » que le charbon ou le fioul, certes. Mais ce n’est pas totalement green non plus. On parle ici d’une énergie de transition, pas de solution miracle.
Le Maroc ambitionne de faire monter les énergies renouvelables, mais entre-temps, il faut bien « assurer le service minimum ».
Et pour cause : notre consommation électrique grimpe de 4 % chaque année. Entre l’urbanisation, les climatiseurs qui tournent même en hiver, et les data centers en pleine croissance, la demande explose. Alors, on fait quoi ? On construit. Encore.
Les foyers ont besoin de courant, mais pas à n’importe quel prix
Il faut être honnête : ce projet, aussi impressionnant soit-il, ne règle pas tout. Il nous éloigne un peu du fioul, oui. Il rend notre réseau plus stable, c’est vrai.
Mais il perpétue aussi une dépendance à des ressources importées, alors que le soleil tape fort sur nos toits toute l’année et que le vent souffle sur nos côtes.
Pourquoi ne pas en profiter pour accélérer le développement des panneaux solaires pour les foyers, comme ça se fait dans d’autres pays ?
Pourquoi ne pas subventionner les foyers pour mieux isoler leurs murs au lieu de surconsommer de l’électricité ?
De la méga-centrale au micro-geste : chacun sa part
Ce n’est pas très sexy, mais c’est utile. Et pourquoi ne pas en parler autour d’un café ou au souk ? Parce que c’est dans les petites habitudes que les grandes transitions prennent racine.