Le scénario tourne au ralenti
Malgré une forte attente post-Coupe du monde des clubs et une Opération Marhaba dynamique, les chiffres de fréquentation déçoivent. En cause : des prix qui s’envolent, et un pouvoir d’achat qui ne suit pas.
Un été qui déçoit, de Marrakech à Saïdia
Partout au Maroc, les destinations phares peinent à retrouver leur éclat habituel. À Marrakech, Agadir ou encore Saïdia, la saison estivale commence mollement.
Les hôtels tournent au ralenti, les restaurants sont loin de faire le plein, et les activités touristiques enregistrent une baisse significative.
Les professionnels tablaient sur une vague de visiteurs, notamment grâce au retour des MRE et à une conjoncture internationale favorable. Mais sur le terrain, la réalité est bien plus compliquée. La hausse brutale des prix a freiné net l’élan des vacanciers, qu’ils soient locaux ou étrangers.
Quand l’été coûte trop cher, même les vacanciers lèvent le pied
Les coûts liés aux vacances ont flambé : hébergement, restauration, transport, excursions… tout est devenu plus cher.
Cette inflation touche de plein fouet les Marocains résidant au pays, mais aussi les MRE, qui sont nombreux à réduire la durée ou le budget de leur séjour.
La désillusion est visible dans les données de fréquentation. À Marrakech par exemple, les réservations sur les plateformes ont chuté, et la consommation dans les souks se fait plus discrète. Même les plages animées de Saïdia ne suffisent pas à faire tourner les terrasses des cafés et restos alentours.
Touristes frustrés, pros déçus, réseaux sociaux en feu
L’impact est aussi numérique : sur les réseaux sociaux, les critiques fusent. Vidéos de menus jugés trop chers, publications dénonçant les prix des activités de loisirs, hashtags sarcastiques… La toile s’enflamme et relaie une frustration générale.
Les professionnels, eux, tirent la sonnette d’alarme. Nombreux sont ceux qui constatent une baisse de leur chiffre d’affaires par rapport à l’été dernier.
Malgré les efforts pour maintenir l’attractivité, les prix restent dissuasifs, surtout pour une clientèle marocaine déjà fragilisée par la conjoncture économique.
Et maintenant ? Le Maroc peut-il sauver sa saison ?
La situation interpelle. Le Maroc possède des atouts touristiques indéniables : diversité de paysages, richesse culturelle, climat ensoleillé. Mais face à cette désaffection, les acteurs du secteur devront revoir leur copie.
Experts et observateurs du tourisme appellent à une révision urgente des politiques tarifaires et à une meilleure coordination entre les professionnels.
L’idée : retrouver un équilibre entre rentabilité et accessibilité. Car si les tendances actuelles se confirment, la saison 2025 risque de laisser un goût amer… et des touristes absents l’année suivante.