Quand la guitare de Carlos Paredes murmure à la médina
Au cœur du Théâtre National Mohammed V, deux soirées vibrantes célèbreront Carlos Paredes, ce génie de la guitare portugaise qui a fait passer son instrument du simple accompagnement à la star des scènes.
C’est un peu comme si El Majdoub rencontrait Stromae sur les rives du Bouregreg, un mariage improbable mais terriblement fascinant.
Le magicien des cordes
Carlos Paredes (1925-2004) n’est pas juste un nom dans l’histoire de la musique portugaise, c’est une légende vivante, une révolution sur six cordes.
Virtuose et visionnaire, il a offert au Fado une nouvelle dimension avec ses albums mythiques comme Guitarra Portuguesa et Movimentos Perpétuos. Sa guitare parle d’émotion brute, de technique épurée et d’innovation, ouvrant une porte entre tradition et modernité.
Pour cette édition, Rabat s’inspire de cette alchimie en mêlant conférences, concerts et projections.
Le 18 septembre, Paulo Soares ouvrira le bal avec une conférence sur l’impact décisif de Paredes, avant que Luís Guerreiro et Paulo Soares reprennent ses œuvres, portés par la voix profonde de Beatriz Villar, nouvelle étoile montante du Fado de Coimbra.
La soirée du 19 promet elle aussi de beaux frissons avec la projection du documentaire Movimentos Perpétuos d’Edgar Pêra, qui retrace le parcours de l’artiste à travers archives et témoignages.
Entre Rabat et Lisbonne, un pont culturel vivant
Sur les réseaux sociaux et dans la presse locale, le Fado Festival est salué comme un événement rare qui rassemble les mélomanes et les curieux.
Les fans marocains apprécient cette bouffée d’ailleurs et ce pont culturel qui rapproche deux rives méditerranéennes.
Certains commentateurs y voient même une forme d’héritage partagé, tant la musique marocaine et portugaise savent parler à l’âme.
C’est aussi un moment d’ouverture, où la jeune génération découvre un univers sonore souvent méconnu, porté par des artistes comme Filipa Vieira, dont la voix incarne ce renouveau fidèle aux racines du Fado.
Le Festival invite donc à un voyage intime et collectif, entre passé et présent, à la fois doux-amer et lumineux.