Le poke, cette relance fantôme qui fait battre les vieux cœurs numériques


Rédigé par le Mercredi 16 Juillet 2025

Un poke, c’est peut-être rien. Ou c’est tout un pan du web qui revient, avec son lot de souvenirs, de blagues et de naïveté. Et qui sait ? Dans un monde saturé d’IA et de filtres, ce petit geste désuet pourrait bien redevenir... un luxe.



Le poke, relique web ou clin d’œil malin ?

Né en 2004, le « poke » était le petit geste digital sans message ni emoji. Une tape virtuelle, un clin d’œil sans paroles.

À l’époque, c’était la classe. Aujourd’hui, c’est presque de l’archéologie numérique.

Et pourtant, Meta a décidé de le ressusciter en douce en 2024, avec une fonctionnalité remise en avant, glissée entre deux posts de groupes désertés et des rappels d’anniversaire d’anciens camarades de fac.

Mais pourquoi ce come-back ? Sans doute parce qu’à l’ère des algorithmes surpuissants et du contenu calibré au millimètre, ce petit geste inutile redevient rafraîchissant.

Un coup de coude sans arrière-pensée, une interaction gratuite dans un monde digital de plus en plus intéressé.


Au Maroc, le poke fait sourire… et réfléchir

À Casablanca ou Rabat, rares sont ceux qui utilisent encore Facebook pour autre chose que Marketplace ou les groupes de quartier.

Mais récemment, certains jeunes trentenaires ont vu surgir des notifications de "poke" sorties de nulle part.

"Je croyais que c’était un bug !", raconte Safae, community manager à Marrakech. "Puis j’ai vu que c’était mon cousin qui me faisait une blague, façon années lycée."

Dans un monde dominé par TikTok, WhatsApp et Insta stories, ce genre de geste a quelque chose de tendre et de drôle.

C’est un peu comme ressortir un vieux Nokia 3310 ou chanter du Saïd Mosker dans un karaoké improvisé. Ça ne sert à rien, mais ça fait du bien. Même les jeunes plus connectés y voient une curiosité à tester.


Une mémoire digitale qui nous colle au cœur

Ce simple poke rappelle un temps pas si lointain où le web était un terrain de jeu.

Où les gens s’envoyaient des groupes "Si toi aussi t’as déjà mangé du pain avec du chocolat", organisaient des "event" pour boire un jus au Maarif ou faisaient des tests de personnalité en chaîne. Pas de filtres, pas de reels, juste des pixels et beaucoup d’imagination.

Finalement, ce retour du poke n’est pas anodin. Il réactive une forme d’innocence numérique, d’avant la course aux likes, aux trends, aux vues. Un monde où l'on n'était pas des produits, mais juste des gens connectés, parfois maladroits, souvent sincères.


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Mercredi 16 Juillet 2025
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