Plus de 850.000 demandes
Selon les données publiées par la plateforme spécialisée SchengenVisaInfo, le Royaume a déposé plus de 850.000 demandes l’an dernier, se plaçant juste derrière les poids lourds que sont la Chine, l’Inde et la Turquie.
Une première pour le Maroc, qui devance à nouveau la Russie pour la deuxième année d’affilée.
La France, destination préférée mais aussi pays le plus strict
En 2024, les consulats des pays Schengen ont enregistré 11,7 millions de demandes de visa, soit une hausse de 13,5 % par rapport à 2023.
Le Maroc y a fortement contribué, renforçant sa place de leader africain sur ce terrain.
La France reste la première destination visée par les Marocains, avec 282.153 demandes déposées auprès de ses consulats.
Suivent l’Espagne et l’Allemagne. La France capte à elle seule plus d’un quart des demandes mondiales, mais elle reste aussi la plus stricte avec un taux de refus de 15,8 %, contre une moyenne Schengen de 14,8 %.
Une forte demande malgré les obstacles administratifs
Cette place de numéro 4 mondial illustre l’intensité des liens humains, économiques et culturels entre le Maroc et l’Europe. Famille, études, travail, tourisme... les motivations sont nombreuses.
Mais en face, les procédures restent lourdes, les délais longs, les refus parfois jugés arbitraires.
Le taux de refus global a légèrement baissé cette année, passant de 16 % en 2023 à 14,8 % en 2024, mais les obstacles sont encore bien là.
Débat sur la mobilité euro-marocaine
Ce boom des demandes relance le débat sur la mobilité euro-marocaine. Le besoin d’un traitement plus équitable et plus transparent des dossiers devient urgent.
Car pendant que les échanges culturels, universitaires ou professionnels se multiplient, les guichets consulaires peinent à suivre.
L'enjeu dépasse la simple question administrative : c’est aussi celui de la confiance entre les citoyens marocains et les institutions européennes.
Faut-il repenser les conditions d’obtention des visas ? Assouplir les critères ? Renforcer les moyens consulaires ?
Ces questions deviennent centrales, alors que la pression sur les consulats européens ne faiblit pas.
Une chose est sûre : le visa Schengen reste une quête bien réelle pour des milliers de Marocains, chaque année plus nombreux à tenter leur chance.