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AMO : le Maroc renforce la transparence financière d’un système de santé à 32 millions de bénéficiaires


Rédigé par Lycha Jaimssy MBELE le Mardi 30 Décembre 2025

L’Assurance Maladie Obligatoire (AMO), un pilier de la protection sociale marocaine, continue sa mue institutionnelle. Alors que plus de 32 millions de Marocains sont désormais couverts – soit près de 88 % de la population – un nouvel arrêté paru le 18 décembre 2025 durcit les règles de transparence financière. Objectif : garantir que ce contrat social tienne ses promesses, dans un climat de confiance renforcé entre l’État, les citoyens et les institutions.



Depuis le lancement progressif de la généralisation de l’AMO, le chantier social le plus ambitieux du Royaume a franchi un seuil quasi symbolique en 2025 : plus de 32 millions de personnes bénéficient aujourd’hui d’une couverture santé de base, contre à peine 42 % il y a quelques années. Pour nombre d’entre nous, cela signifie qu’une consultation médicale, une chirurgie imprévue ou un traitement coûteux ne sont plus synonyme d’angoisse financière.

Pourtant, derrière ce chiffre impressionnant se cachent des défis de gouvernance : comment assurer que chaque dirham cotisé soit employé avec rigueur ? Comment éviter les gaspillages, les dérives ou simplement les zones d’ombre dans un système de plus en plus vaste ? C’est précisément ce que vise à répondre le récent arrêté ministériel.


Une étape juridique pour une gestion plus claire

L’arrêté du 18 décembre 2025, publié au Bulletin officiel, donne force légale à une circulaire de l’Autorité de contrôle des assurances et de la prévoyance sociale (ACAPS). Cette réglementation ne change pas la philosophie du système, mais elle renforce sensiblement le cadre financier des organismes gestionnaires de l’AMO.
 

Désormais, la CNSS (Caisse Nationale de Sécurité Sociale), la CNOPS (Caisse Nationale des Organismes de Prévoyance Sociale) et les autres gestionnaires habilités devront se soumettre à des obligations comptables strictes : états financiers périodiques, rapports détaillés sur les dépenses, systèmes d’audit alignés sur des standards internationaux et documentation exhaustive des flux de cotisations et des prestations versées.
 

Un tel niveau de transparence vise à instaurer une reddition de comptes systématique, un pilotage plus fin des ressources et une meilleure anticipation des déséquilibres financiers. Pour ceux qui suivent ce dossier de près, ce durcissement réglementaire était devenu indispensable face à l’ampleur du dispositif.


Une expansion rapide et ses implications

Il faut se rappeler que, il y a à peine trois ans, l’AMO ne couvrait qu’environ 10 millions de Marocains, essentiellement des salariés. Aujourd’hui, près de 11 millions de personnes bénéficient du programme AMO-Tadamon, destiné aux personnes vulnérables et financé intégralement par l’État. À ce socle s’ajoutent des salariés publics et privés, des travailleurs non salariés (TNS) – artisans, commerçants ou professions libérales – ainsi que des adhérents au régime facultatif « AMO-Achamil ». 
 

Cette montée en charge est louable et participe à l’ambition sociale définie par le chantier de la protection sociale. Pourtant, elle accentue aussi la complexité de pilotage du système. Plus de bénéficiaires impliquent davantage de flux financiers à superviser, et donc une exigence plus grande en matière de transparence et d’efficience.


Au cœur du contrat social marocain

Pour des milliers de familles, l’AMO n’est pas un simple sigle administratif. C’est le filet de sécurité qui évite qu’une maladie devienne catastrophe économique. C’est la tranquillité d’esprit d’un père qui accompagne son enfant chez le pédiatre sans redouter l’impact sur le budget familial. C’est l’espoir tangible d’un travailleur indépendant qui sait qu’il sera soigné, quels que soient ses revenus. Ces impacts humains réels soulignent pourquoi la gestion financière de ce système doit être irréprochable.

L’État joue aussi un rôle actif dans le financement. Il a versé à la CNSS plus de 25,5 milliards de dirhams depuis 2022 pour soutenir le régime, en plus d’un milliard de dirhams pris en charge pour réduire le ticket modérateur dans les hôpitaux publics entre 2023 et 2025.


Une dynamique de réforme indispensable

Ces mesures de transparence s’inscrivent dans un mouvement plus large de réforme de notre système de santé publique. La modernisation des hôpitaux, la numérisation des parcours de soins et les partenariats public-privé avancent parallèlement à l’amélioration de la gouvernance financière de l’AMO.
 

Pour les citoyens, il s’agit aujourd’hui de rassurer sur la fiabilité et la soutenabilité du système. Pour les partenaires nationaux et internationaux, cette transparence est un gage de sérieux, un signal fort que le Maroc construit un modèle de protection sociale durable et inclusif.
 

À l’heure où l’AMO couvre désormais une large majorité de la population marocaine, renforcer sa transparence n’est pas un simple exercice administratif. C’est une condition sine qua non pour maintenir la confiance des citoyens dans un système qui représente l’un des piliers les plus visibles et les plus engageants de notre contrat social contemporain.






Mardi 30 Décembre 2025

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