Cette affaire marque une rupture. Nous sommes entrés dans une époque où l’apparence peut être fabriquée.
Ce constat confirme une analyse que j’ai développée dans un précédent article consacré à la cybersécurité et à l’identité numérique, où j’indiquais que l’on ne peut pas dissocier la sécurité des infrastructures de la sécurité de l’identité. La cybersécurité protège les systèmes, mais l’identité numérique protège la confiance. Et la confiance est un bien collectif dont dépendent la stabilité monétaire, la sécurité financière et la cohésion sociale.
C’est pourquoi l’identité numérique doit désormais être considérée comme un enjeu de souveraineté nationale. Un pays qui ne maîtrise pas ses systèmes d’identification devient vulnérable aux manipulations informationnelles, aux déstabilisations psychologiques et aux fraudes organisées. Il devient urgent de mettre en place :
1- Une identité numérique certifiée pour les institutions stratégiques et leurs dirigeants ;
2- des moteurs nationaux de détection des deepfakes intégrés aux systèmes bancaires et médiatiques ; 3- des protocoles de vérification d’authenticité avant toute prise de parole institutionnelle en ligne ;
4- une éducation à la vigilance numérique pour le grand public ;
5- une coordination permanente entre banques, médias, autorités de régulation et agences de cybersécurité.
Ces mesures s’inscrivent dans une vision plus large :
L’affaire Attijariwafa Bank n’est pas un incident isolé. C’est une alerte structurante. Elle nous rappelle que la sécurité du Maroc se joue désormais aussi dans la protection de la frontière entre le vrai et le faux. Si nous répondons avec lucidité et détermination, nous sortirons de cet épisode plus forts, mieux préparés et plus souverains. Si nous négligeons ce signal, les prochaines attaques seront plus ciblées, plus sophistiquées et plus difficiles à endiguer.
La confiance est un patrimoine national. À nous de la préserver.
Par Dr Az-Eddine Bennani












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