Il semble que depuis sa création en 1992, la conférence de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques soit devenue un théâtre de bonnes paroles et de promesses vides. Prenez par exemple l'engagement pris il y a huit ans à Paris, où les pays développés promettaient de verser 100 milliards par an aux pays "du Sud" pour les aider dans leur transition et adaptation climatique. Nous voici en 2023, et cette promesse semble n'avoir été qu'un mirage.

Pendant ce temps, les grands pollueurs historiques - la Chine, les États-Unis et l'Europe - exercent une pression croissante sur l'Afrique pour qu'elle contribue à la réduction du réchauffement planétaire. Ironiquement, ces mêmes puissances, qui se sont développées sur le dos des énergies fossiles pendant des siècles, demandent maintenant à l'Afrique de renoncer au pétrole et au charbon.

Mais regardons les choses en face : l'Afrique, qui subit de plein fouet les conséquences du dérèglement climatique, n'a tout simplement pas les moyens de suivre ces directives. Pour la majorité de sa population, l'accès à l'électricité - quelle qu'en soit la source - et à l'eau potable reste la priorité absolue. L'idée que l'industrie automobile doive produire uniquement des véhicules électriques d'ici 2030 est presque risible aux yeux de nombreux Africains. Il est évident que l'effort de réduction des gaz à effet de serre devrait d'abord incomber à ceux qui ont le plus pollué.

Selon les Nations Unies, il faudrait réduire de 45% les émissions actuelles de gaz à effet de serre d'ici 2030 pour limiter le réchauffement à 1,5 °C, et de 30% pour le maintenir à 2 °C. Cependant, tous les rapports d'experts s'accordent à dire que nous sommes loin d'être sur la bonne voie pour respecter les accords de Paris.