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Covid-19 : l’économie ou la santé ? Ni l’économie, ni la santé !




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10 mois, déjà, que nous nous vautrons dans cette situation épidémique qui a mis tant de secteurs à genoux et encore plus de gens sur les rotules. 10 mois aussi que le gouvernement n’en peut plus de se triturer les méninges pour aboutir à des décisions difficiles, parfois bonnes voire salutaires, souvent mauvaises et même désastreuses. Il fallait trouver le juste équilibre entre économie et santé.

Le principe était triomphal, quand on en était encore aux débuts de la pandémie : sans population, il ne saurait y avoir d’économie… c’est aussi beau qu’une réplique de Humphrey Bogart. Mais avec le temps, va, tout s’en va, comme on sait, et aujourd’hui, on s’aperçoit que même avec une population saine, une économie peut s’éteindre… et alors la population pose problème.

L’histoire des hommes a montré que, de la peste de Justinien au VIème siècle après Jésus à la grippe espagnole dans les années 1920, une épidémie a toujours des conséquences, économiques d’abord, puis sociales, et enfin, souvent, politiques aussi. On n’appauvrit pas une population impunément, et les choses deviennent d’autant plus graves lorsque les décisions prises ne sont pas judicieuses, que les décideurs ne sont pas communicatifs, que les répercussions sont psychogènes.

Aujourd’hui, on dit que le tourisme se porte mal, que l’événementiel agonise, que les commerces de proximité périclitent les uns après les autres… on dit cela au détour d’une conversation, et on enchaîne immédiatement sur Guergarate, l’heure de la prière ou l’Inter de Milan. Mais on oublie que dans ces secteurs touchés, ce sont des milliers, des dizaines, des centaines de milliers de personnes qui n’ont plus rien. Le gouvernement pense-t-il vraiment à ces gens plongés dans le désarroi financier ? Songe-t-il un instant à l’humiliation ressentie par tous ces pères, par toutes ces mères, qui ne peuvent plus contenter leurs progénitures… et qui ont une peur viscérale de l’avenir ?

Les peuples ont montré tout au long de cette crise leur disposition à supporter toutes les pénibles décisions de leurs gouvernants, mais les peuples ont ce funeste inconvénient de réfléchir parfois… Ainsi des Marocains, qui se demandent pour quelle raison fermer les restaurants alors que les cafés mitoyens sont ouverts… qui questionnent sur cette logique de maintenir les hammams et salons de coiffure fermés alors que les bus et les trains sont bondés… qui veulent comprendre pourquoi les chiffres de contaminations baissent aussi sensiblement, au point d’ôter toute légitimité au vaccin, qui a par ailleurs le bon goût de tarder…

Alors, pour ne jeter la pierre à personne au sein des gouvernements d’ici et d’ailleurs, baladés par les fabricants des vaccins, on n’en peut moins relever le haut degré d’incertitude qui entoure cette campagne de vaccination. Ce qui semble acquis, cependant, est que cela durera des mois entiers, peut-être jusqu’à l’automne, en été si tout va bien. Dans l’intervalle, laissera-t-on l’économie mourir ? Prendra-t-on ce risque terrible de mécontenter davantage une population qui, n’ayant certes pas connu d’hécatombe, n’en forme pas moins une sérieuse bombe à retardement ?

Et il y a plus sérieux encore, comme question… Il est difficile de comprendre pour quelle raison l’Etat marocain, qui a pourtant montré une certaine capacité à réagir avec intelligence, n’a pas engagé une politique de profonde réforme structurelle du système de santé national, de la formation des personnels à la prise en charge des patients, en passant par tout le processus entre les deux, structures, investissements, droits et obligations des médecins privés et publics, la dimension financière, la R&D…

Finalement, quand tout cela sera fini, qu’en aura-t-on conservé, en dehors du souvenir de ces milliers de disparus, de cette réalité de l’infinie précarité économique dans laquelle seront plongées des milliers de personnes, et d’un inconscient collectif marqué à jamais par cette rude période ?

Mais réjouissons-nous... après la vaccination, les élections, n'est-ce pas…

Rédigé par Aziz Boucetta




Mercredi 27 Janvier 2021

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