Un enfant turbulent, distrait, incapable de rester assis ou de lire correctement… Dans de nombreuses écoles marocaines, il est encore vu comme "paresseux", "mal élevé", "trop gâté". Or, derrière ces comportements se cachent souvent des troubles neurodéveloppementaux (TND) comme le TDAH, les troubles dys ou les troubles du spectre autistique. À l'occasion du Morocco Medical Expo 2025, plusieurs experts vont alerté : l’échec scolaire est parfois le symptôme d’un diagnostic manqué. Il est temps d’en parler.
Des chiffres qui inquiètent, un silence qui persiste
Au Maroc, aucun registre officiel ne recense les enfants atteints de TND, mais les estimations avancent entre 10 et 15 % de la population scolaire concernée. Et pourtant, la majorité ne bénéficie ni d’un diagnostic précoce, ni d’un accompagnement adapté. L’échec scolaire devient alors une condamnation à la marginalisation.
Les conséquences ? Décrochage, souffrance psychologique, conflits familiaux, orientation forcée vers des filières non choisies. Et un potentiel humain perdu.
Des signes mal repérés, des enseignants démunis
Trop souvent, le premier signal vient de l’école : l’enfant est agité, rêveur, lent, incapable d’écrire, ou effrayé par les sons. Mais faute de formation, les enseignants ne savent pas distinguer un trouble d’un comportement problématique. La réaction est punitive au lieu d’être éducative.
Le Pr Khadija Sabbar, pédopsychiatre, va certainement insisté sur l’urgence de former les éducateurs à reconnaître les TND et de créer des passerelles avec les médecins, orthophonistes, ergothérapeutes et psychologues scolaires.
Le diagnostic, une course d’obstacles pour les familles
Faire diagnostiquer un enfant reste un parcours long, coûteux et inégalitaire. Les structures publiques sont saturées, les professionnels spécialisés rares, et les centres privés inaccessibles pour de nombreuses familles.
De plus, le poids du tabou social dissuade certains parents d’accepter le diagnostic : peur de la stigmatisation, du "handicap", de la différence. Le mot "autisme", par exemple, reste encore trop souvent associé à une vision dramatique ou erronée.
Vers une approche intégrée, humaine et inclusive
Les experts réunis au salon ont plaidé pour une réforme nationale de la détection et de la prise en charge des TND, avec :
des unités de dépistage précoce dans les crèches et écoles,
des bilans gratuits en milieu scolaire,
des centres de référence par région,
et une politique éducative inclusive, avec accompagnement personnalisé en classe.
Une responsabilité collective
Médecins, éducateurs, familles, décideurs : tous doivent changer de regard. L’enfant TND n’est pas un élève difficile, mais un apprenant atypique, qui a besoin de méthodes adaptées. Avec un bon accompagnement, il peut réussir, s’épanouir et contribuer pleinement à la société.
L’échec scolaire, dans ce contexte, n’est pas une fatalité, mais un signal d’alarme à écouter, pas à punir.
FOCUS : Reconnaître les TND à l’école
TDAH : agitation motrice, impulsivité, difficulté à rester concentré
Dyslexie : lenteur de lecture, confusion des sons, fatigue cognitive
Autisme : isolement social, hypersensibilité sensorielle, routines rigides
Dyspraxie : maladresse, difficulté à écrire, lenteur
Trouble du langage : vocabulaire pauvre, difficulté à structurer les phrases
Des chiffres qui inquiètent, un silence qui persiste
Au Maroc, aucun registre officiel ne recense les enfants atteints de TND, mais les estimations avancent entre 10 et 15 % de la population scolaire concernée. Et pourtant, la majorité ne bénéficie ni d’un diagnostic précoce, ni d’un accompagnement adapté. L’échec scolaire devient alors une condamnation à la marginalisation.
Les conséquences ? Décrochage, souffrance psychologique, conflits familiaux, orientation forcée vers des filières non choisies. Et un potentiel humain perdu.
Des signes mal repérés, des enseignants démunis
Trop souvent, le premier signal vient de l’école : l’enfant est agité, rêveur, lent, incapable d’écrire, ou effrayé par les sons. Mais faute de formation, les enseignants ne savent pas distinguer un trouble d’un comportement problématique. La réaction est punitive au lieu d’être éducative.
Le Pr Khadija Sabbar, pédopsychiatre, va certainement insisté sur l’urgence de former les éducateurs à reconnaître les TND et de créer des passerelles avec les médecins, orthophonistes, ergothérapeutes et psychologues scolaires.
Le diagnostic, une course d’obstacles pour les familles
Faire diagnostiquer un enfant reste un parcours long, coûteux et inégalitaire. Les structures publiques sont saturées, les professionnels spécialisés rares, et les centres privés inaccessibles pour de nombreuses familles.
De plus, le poids du tabou social dissuade certains parents d’accepter le diagnostic : peur de la stigmatisation, du "handicap", de la différence. Le mot "autisme", par exemple, reste encore trop souvent associé à une vision dramatique ou erronée.
Vers une approche intégrée, humaine et inclusive
Les experts réunis au salon ont plaidé pour une réforme nationale de la détection et de la prise en charge des TND, avec :
des unités de dépistage précoce dans les crèches et écoles,
des bilans gratuits en milieu scolaire,
des centres de référence par région,
et une politique éducative inclusive, avec accompagnement personnalisé en classe.
Une responsabilité collective
Médecins, éducateurs, familles, décideurs : tous doivent changer de regard. L’enfant TND n’est pas un élève difficile, mais un apprenant atypique, qui a besoin de méthodes adaptées. Avec un bon accompagnement, il peut réussir, s’épanouir et contribuer pleinement à la société.
L’échec scolaire, dans ce contexte, n’est pas une fatalité, mais un signal d’alarme à écouter, pas à punir.
FOCUS : Reconnaître les TND à l’école
TDAH : agitation motrice, impulsivité, difficulté à rester concentré
Dyslexie : lenteur de lecture, confusion des sons, fatigue cognitive
Autisme : isolement social, hypersensibilité sensorielle, routines rigides
Dyspraxie : maladresse, difficulté à écrire, lenteur
Trouble du langage : vocabulaire pauvre, difficulté à structurer les phrases
TDAH, autisme, dyslexie, échec scolaire, Maroc, neurodéveloppement, enfant, inclusion scolaire, diagnostic, éducation