Du 7 au 10 octobre, la 11e édition du Festival international du film de Benguérir convoque un monde en format cinéma: 23 films en compétition, 11 pays, quatre sections majeures et une envie claire de célébrer la diversité des regards. Ici, la fiction dialogue avec le réel, les courts bousculent les longs, et la création marocaine trouve sa place au milieu d’une cartographie internationale soignée. L’info brute? Le festival a reçu 160 films avant d’en retenir 23. L’ambition? Proposer une programmation qui dit la vitalité d’un art en mouvement, de Benguérir au monde, sans perdre la précision locale ni l’appétit du grand public.

Contenus, styles, enjeux

Le programme se structure comme une playlist bien pensée: « Long métrage de fiction », « Court métrage de fiction », « Long métrage documentaire » et « Court métrage documentaire ». Côté fictions longues, le Maroc avance « Algues amères » de Driss Chouika, face à trois propositions venues de Palestine, d’Iran et d’Égypte. Un carré culturel qui promet des récits tendus entre intime et politique, où le cadre sert autant l’émotion que la lecture du monde. Pour les courts de fiction, la compétition s’annonce polyglotte: Maroc, Émirats arabes unis, Arabie saoudite, Mauritanie, Espagne, France, Jordanie. Un tour de Méditerranée et au-delà, en format court, nerveux, idéal pour capter l’air du temps sans perdre le sens du cadre.

Le documentaire, lui, affiche deux lignes de force. D’un côté, le Maroc raconte « Le Petit Prince, sagesse des sables » de Mariam Aït Belhoucine et « Les Gardiens de Mogador » d’Abdelhakim Jehouani, deux titres qui promettent de conjuguer mémoire, territoire et transmission. De l’autre, la section accueille des œuvres de Palestine, d’Italie et du Yémen, confirmant que le réel se lit mieux quand il s’écrit à plusieurs voix. En version courte, le docu met en duel une sélection resserrée en provenance du Maroc et d’Égypte: quatre films, quatre angles, et la promesse d’une écoute concentrée.

Côté jurys, la partition est précise et c’est tout sauf un détail. Le « Long métrage de fiction » sera présidé par le réalisateur marocain Fouad Souiba, accompagné de l’écrivain Youssef Toufik et de l’autrice et poétesse Monia Khadiri. Les courts de fiction seront tranchés par un trio présidé par Abdelhak Najib, romancier et journaliste, épaulé par le réalisateur Abdellah El Haq et l’écrivain Youssef Saïdi. Pour les docs longs, le président sera Azelarab Alaoui, aux côtés de Maher Hashash (réalisateur et producteur basé au Danemark) et de la journaliste italienne Rania Yehya. Enfin, le « Court métrage documentaire » réunira Daoud Oulad Sayed (président), le réalisateur marocain Salem Ballal et Fouad Karim (Tunisie). Des signatures qui garantissent une lecture exigeante, à la fois cinéphile et ancrée dans l’actualité des formes.

Si vous aimez quand la fiction mord le réel, quand le documentaire éclaire sans asséner, et quand une ville se transforme en salle obscure à ciel ouvert, Benguérir vous attend. À voir, à discuter, à partager: le cinéma comme on l’aime, sans filtre inutile, avec la curiosité en option par défaut.