Anushree Verma, directrice de recherche senior chez Gartner, souligne que la plupart des offres d’IA agentique ne parviennent pas à offrir un retour sur investissement significatif. Les modèles actuels manquent de maturité et d'autonomie pour répondre à des objectifs métier complexes. Ainsi, de nombreux cas d’usage présentés comme agentiques aujourd’hui ne nécessitent pas réellement d’implémentation agentique. Ce constat met en lumière un paradoxe : alors que les grands noms de la technologie vantent les mérites de l’IA agentique, la réalité des projets en cours est souvent bien différente.

La hausse des coûts et l'incertitude quant à la valeur ajoutée des projets sont des facteurs déterminants dans cette tendance à l'annulation. Gartner révèle que beaucoup de ces projets sont encore à un stade précoce, souvent alimentés par le battage médiatique et mal appliqués. Cela pourrait masquer aux entreprises les véritables coûts et la complexité liés à la mise en œuvre à grande échelle de ces technologies.

Cependant, malgré ces défis, Gartner reste optimiste quant à l'avenir de l'IA agentique. L'étude prévoit qu'au moins 15 % des décisions quotidiennes au travail seront prises de manière autonome par l'IA d'ici 2028. De plus, 33 % des applications logicielles d'entreprise devraient intégrer cette technologie d'ici la même année, une avancée significative par rapport à moins de 1 % en 2024. Pour réussir, les entreprises doivent se concentrer sur la productivité globale plutôt que sur l'automatisation de tâches individuelles.

En parallèle, le marché de l'IA générative connaît une croissance fulgurante. Les prévisions indiquent que sa valeur pourrait atteindre 368 milliards de dollars d'ici 2030, dépassant largement les attentes initiales. Cette technologie, qui génère du contenu de manière autonome, attire un nombre croissant d'utilisateurs et d'investissements. En seulement deux ans, sa part de marché est passée de moins de 10 % à 27 %, et elle pourrait franchir le cap des 45 % dans les années à venir.