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Gaza/Israël, la région tonne et bourdonne mais la donne change


Alors que le monde changeait, en se compliquant, que les Russes s’en prenaient à l’Ukraine, que les Américains regardaient plus à l’est, à l’orient du Moyen-Orient, que l’Afrique s’éveillait et que l’ONU est plus que jamais ce « machin » qu’elle fut et est toujours, l’opinion publique internationale oubliait peu à peu la question palestinienne. Jusqu’à ce rappel brutal qui n’en est encore qu’à ses débuts.



Par Aziz Boucetta

Alors que le monde changeait, en se compliquant, que les Russes s’en prenaient à l’Ukraine, que les Américains regardaient plus à l’est, à l’orient du Moyen-Orient, que l’Afrique s’éveillait et que l’ONU est plus que jamais ce « machin » qu’elle fut et est toujours, l’opinion publique internationale oubliait peu à peu la question palestinienne. Jusqu’à ce rappel brutal qui n’en est encore qu’à ses débuts.

La violente attaque du Hamas sur Israël rappelle, face au retrait de la diplomatie et à l’avancée des extrémismes de part et d’autre, que la guerre est toujours la poursuite de la politique par d’autres moyens. Là où la politique dans son sens vertueux recule, la violence armée dans son apparence la plus abjecte, avance.

Des morts par centaines de part et d’autre, des blessés partout, des prisonniers israéliens à Gaza, et un terrible risque d’extension du conflit, de la guerre conviendrait-il de dire désormais. Dans les Territoires occupés, en Israël même, mais aussi au Liban et surtout en Iran.

Cette guerre est inédite à plus d’un égard…

1/ Le Hamas a « réussi », 50 ans jour pour jour après la guerre du Kippour, ce qui n’avait été possible en 1973 que grâce à une coalition de plusieurs armées arabes. L’arc chiite est très certainement impliqué, de l’Iran au Hezbollah, en passant par l’Irak et la Syrie. Mais il s’agit de la première guerre véritable directe entre Palestiniens et Israéliens, du moins depuis plusieurs décennies.

2/ L’invincibilité de l’armée israélienne et la fiabilité des services de renseignement de l’Etat hébreu avaient déjà été sévèrement malmenés en 1973, avant de retrouver leur aura qu’ils perdent encore lors de la guerre de 2006 en Liban. Aujourd’hui, cette invincibilité est définitivement enterrée, et d’ores et déjà, des officiers du renseignement israélien s’interrogent, avec de lourds sous-entendus, sur les raisons de la mise en veille de plusieurs postes frontières et de points de contrôle du renseignement israéliens. Une accusation directe portée contre l’actuel et très extrémiste gouvernement Netanyahou.


3/ Ehud Olmert a fini en prison après la défaite israélienne de 2006, Golda Meir avait été poussée à la démission en 1973… Quel sera le sort de Netanyahou dans les jours, semaines ou mois qui viennent, lui qui est si contesté pour sa réforme judicaire, qui est menacé de poursuites pénales pour corruption, et qui est le responsable ultime de la débâcle militaire de son pays ? Israël se vengera, le sang coulera, les morts palestiniens s’amoncelleront par milliers, mais cela ne dissimulera ni ne fera oublier la débâcle. Et « Bibi » devra rendre des comptes.


4/ La violence appelle la violence, l’extrême-droite appelle l’extrême violence, et, pour la première fois, nombre d’Israéliens « comprennent » ce qui se passe, beaucoup « l’admettent » même, et un nombre croissant d’entre eux mettent en cause leur premier ministre, sa politique extrémiste et son gouvernement fondamentaliste. Ce déchaînement de violence aveugle, pour injustifiable qu’il soit, vient d’une brutalité extrême, inutile, humiliante et abaissante, commise par les colons et soldats de Tsahal contre, souvent, trop souvent, des civils impuissants et désarmés. Les Israéliens connaissent bien le complexe de Massada, ils devraient savoir que les Palestiniens peuvent aussi le ressentir, et aller vers la mort, puisqu’on ne leur laisse pas le choix.


5/ Les Américains ont joué le mauvais rôle et continuent. Comme faiseurs et chantres de paix (abusivement) autoproclamés, ils se disqualifient, mettant le monde à feu et à sang pour des questions politiques et électorales intérieures. Joe Biden est en campagne électorale, et à défaut de déplacer des montagnes, il a déjà donné l’ordre de déplacer ses porte-avions et ses forces spéciales vers Israël.

Même...chose, même réaction partiale des Européens, de la France en particulier, qui condamnent sans réfléchir et encore moins nuancer. L’Occident, encore une fois, se distingue par une singulière mauvaise lecture de l’Histoire en marche.

 

6/ Il sera très intéressant d’observer, une fois la violence atténuée, ce que sera le rôle de la Chine comme puissance globale et des pôles régionaux de puissance, comme la Turquie ou l’Arabie Saoudite. Ces pays en plus, dans une moindre mesure, de la Russie, se trouvent face à une immense opportunité de se positionner en promoteurs de la paix, concurrençant ainsi les Américains dont la partialité ne peut ni ne saurait plus être tolérée dans la région moyen-orientale. Pour cette guerre, la paix, si paix il y a, ne devrait plus être americana.


7/ Le jeu du Hamas est de torpiller la sereine voie de concorde aujourd’hui édifiée entre Riyad et Tel Aviv. Après les Emirats Arabes Unis et le Maroc, et bien après l’Egypte et la Jordanie, Israël était proche d’une paix avec le royaume wahhabite, ce qui n’est pas dans l’intérêt du Hamas. Après la guerre, la diplomatie reprendra son rôle, et cette fois, ce rôle sera différent de ce que la région aura jusque-là connu. Il faudra s’attendre à des résistances des Etats-Unis et des droites israéliennes, mais à des intervenants arabes autres que le Hamas et même que l’Autorité palestinienne.


8/ Le multilatéralisme occidental ne fonctionnera plus, tellement sa partialité est grande et tellement est grande la bérézina israélienne. L’UE est toujours aussi inutile, incapable et impuissante que l’ONU et la position de ces deux instances devra être revu pour qu’elles ne disparaissent pas, écrasé par le poids de l’Histoire.


Dans l’intervalle et l’attente que quelque chose de nouveau, et de bien, surgisse de ce chaos, disons-le et répétons-le : quand on tue des civils sans distinction, quand on maltraite et qu’on s’en prend à des êtres en faiblesse, même militaires, même armés, mais qu’on a désarmés… on commet un crime de guerre, impardonnable et imprescriptible, et on peut être qualifié de terroriste.

Les deux camps sont responsables de ces crimes de guerre, avec Israël loin devant et le Hamas qui progresse rapidement. Pour faire une guerre, il faut être au moins deux et, en cas de guerre, les deux en souffrent, et ont tort, car le temps long de l’Histoire ne doit pas s’arrêter aux épisodes courts de l’actualité ainsi que l’ont enseigné aussi bien Mandela que Ghandi.

Quant à la communauté internationale, cette partie de l’humanité qui a fait le droit international, le droit des vainqueurs de la 2nde Guerre mondiale, il ne faut rien en attendre de bon.

Le monde est à l’intersection de deux voies, celle de la paix, du vivre-ensemble et de la bonne entente, ou celle de la guerre, du terrorisme, de l’extrémisme et de la violence sous toutes ces formes.


Le monde sera-t-il assez intelligent pour prendre la bonne voie, celle de la paix ? Il est fortement permis d’en douter, du moins tant que l’Occident, infatigable fauteur de guerre, ne frappera pas du poing sur la table et qu’il ne partagera pas sa prééminence internationale avec les nouvelles grandes puissances, à la recherche d’une vraie paix acceptable et durable en imposant, d'abord, aux Israéliens de respecter les règles et les résolutions de l'ONU, et en cessant de brandir l'Holocauste pour tout justifier !


Aussi, je ne suis ni Palestinien ni Israélien, je suis un anti-guerre et un (doux) rêveur de paix entre les peuples, de communion entre les croyances et de concorde entre les différentes communautés !
 

Rédigé par Aziz Boucetta sur Panorapost 



Lundi 9 Octobre 2023

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